Maseratitude

Bonjour,

Dommage pour la radio dentaire !!!

Je suis sur une piste de refabrication de qualité en Italie. Ils doivent me rappeler pour le prix.

Amitiés.

Vale

VALE a écrit : Je suis sur une piste de refabrication de qualité en Italie. Ils doivent me rappeler pour le prix.

Je t'ai répondu en MP.
La refabrication que j'explore est de qualité équivalente à celle que tu envisages et beaucoup moins chère.
Maintenant, si tu veux payer pleins pots...

Pas grand chose de neuf aujourd'hui.
Ils ont eu des urgences à traiter, mon Indy passe après, on reste dans les temps et ça fait partie du deal.

Ils se préparent tout de même à s'occuper des chromes qui ont été mis sur le toit du véhicule:



Vus de très près, à mon avis ces chromes sont en bon état.
On distingue des rayures microscopiques quand on essaie de capter les reflets:



Ceux-là ne seront sans doute pas rechromés mais seulement bien astiqués avec un produit ad-hoc.
(les pare-chocs, c'est autre chose...)

J'en profite pour épousseter une partie des cuirs (en principe pas d'origine, car la couleur indiquée sur le document Maserati Classiche est "Senape") et les examiner.
A distance normale ils ont l'air quasiment lisses et au toucher ils sont très souples:



Mais de très près et sous le bon éclairage, on distingue un grain très fin, c'est de la belle matière:



Ces cuirs ont du être changés seulement quelques années avant que la voiture n'ait été désimmatriculée et stockée sur pont (en 1990) car ils ont l'air quasiment neufs.
Peut-être lorsque la peinture d'origine (rosso cordoba) a été refaite en rouge par un des précédents propriétaires?
Un bon detailing les remettra en valeur pour profiter pleinement de leur moelleux.

Comme j'avais eu une difficulté à revisser un des gros écroux de roue la dernière fois, j'ai voulu vérifier si son axe de vissage n'était pas faussé.
Surprise, cet écrou a bien été (mal) bricolé avec un collage grossier de goujon au centre (et effectivement désaxé), sans doute après une casse.
On voit un écrou normal et l'autre bricolé:



Mais en vérifiant les quatre écroux, je ne suis pas au bout de mes surprises.
Ici on voit qu'un troisième (au centre) n'a pas de goujon central:



Car le goujon est sur la roue, on voit ci-dessous les deux configurations:



Quant au quatrième, je vous laisse découvrir :



Il va falloir réparer ces écroux avant de les rechromer!

Le quatrième, c'est pour un réglage extrêmement précis de l'équilibrage de la roue
Note qu'il y avait de l'idée tout de même.

Aujourd'hui, 10ème visite chez Valenti (et 10ème répertoire de photos, j'en ai quelques centaines maintenant).
Il y a toujours un accueil qui rend optimiste!



Cette fois, on a attaqué les choses sérieuses avec travail de préparation de la carrosserie, portes et capot ont été enlevés pour être traités séparément:



Marquage des lignes de carrosserie, pulvérisation des produits ad-hoc (enduit, produit de contraste), ponçage, ça s'active!



Je discute avec le carrossier, italien évidemment
Il me montre comment, même dans des parties cachées comme ce dessous de portière, il a dû reprendre la planéité avec un peu de mastic, suite aux travaux de ponçage approximatifs du métal qui avaient été faits en Allemagne:



J'observe des indications marquées sur la carrosserie.
Ici, un rappel qu'il faut affiner le ponçage du pourtour de l'emblême de capot avec l'emblême en place.
Il va falloir retrouver l'emblême dans les cartons.



Plus bas sur le capot, le carrossier m'explique le pourquoi de flèches au niveau d'un pli de carrosserie, pour se rappeler qu'il doit veiller lors du polissage de l'enduit au parfait alignement de la ligne des optiques avec la cassure du capot:



Plus loin, le capot est aussi en cours de préparation.
Là encore, des marques avec de l'adhésif et l'utilisation d'un produit de contraste pour vérifier les planéités et pour un alignement parfait des plis de carrosserie.



Là, il tient à me montrer un détail que je n'aurais pas vu sans mettre le nez dessus. Et pour que je ne vienne pas lui reprocher un petit défaut ensuite...
Dans l'interstice de l'encadrement des fenêtres arrière, les joints sous les chromes ont été recouverts d'enduit lors d'un ancien travail.
Un souci pour une nouvelle peinture parfaite (car ces vitrages AR sont difficiles à démonter et ils resteront en place), il va essayer de récupérer au mieux cette zone avant peinture.



Je réalise que j'ai bien fait de demander à ce que toute la carrosserie soit vérifiée/reprise par Valenti avant peinture, alors que le vendeur m'avait laissé entendre que la voiture avait déjà été poncée et apprêtée, il n'y avait plus qu'à la peindre

Déjà en ponçant, de la corrosion et de la choucroute ont été mises en évidence et ont dû être réparées, mais il y a aussi une multitude de défauts cosmétiques qui n'auraient pas pardonné si on avait peint d'emblée, surtout avec une peinture métal.
Le soin apporté à la préparation est crucial et ce qui est fait ici me met en confiance, rien n'a l'air d'être laissé au hasard.
La peinture devrait être appliquée sur des surfaces tip-top.

J'ai aussi montré à Valenti les fixations fantaisistes de mes cabochons de roues. Il va voir comment les réparer avant chromage.
Les essais de polissage de parechocs vont juste commencer.
Il m'a aussi confirmé, comme je le pensais, que les autres chromes sont en bon état et seront simplement polis.
Ca roule!

Belle préparation de la carrosserie avant peinture, c’est un gage de finition et de rendu parfait.
Fred

Agréable a regarder, il y a encore des carrossiers qui bossent bien.

L'amour du travail bien fait

C'est bien que tu passes régulièrement voir l'état d'avancement des travaux. C'est super motivant pour ceux qui bossent sur ta voiture, ils voient que tu mesures et apprécies la difficulté et la qualité de leur boulot. Tu me fais penser aux gentleman drivers qui passaient dans les années 30 à l'usine Maserati voir la construction progressive de leur bolide de course.

Et puis comme tu nous fais systématiquement le reportage photo, c'est top pour nous aussi Grazie Froggie !

Vu par Philippe sur une Ghibli à Rétromobile


(source : Philippe)

Un gars qui a de l'humour

Cela ne me choque pas que des roues soient réservées pour la compétition...
Mais toujours aussi sympa le reportage, je ne loupe pas une photo.
Mais ils ne t'ont pas encore viré du garage...

La suite du feuilleton.

Les travaux de préparation de la carrosserie se poursuivent.
Il y a eu une nouvelle mauvaise surprise, limitée heureusement.

Les travaux de ponçage ont fait apparaître une nouvelle petite zone avec corrosion perforante au niveau de l'arche de roues ARG.
Le carrossier m'a montré les photos (que je n'ai pas encore).
La zone a été réparée en soudant une nouvelle tôle puis en mastiquant.

L'arche en question en cours de finition:



On voit ici un détail avec l'indication de la zone réparée:



La zone mastiquée en vert qui me préoccupait, au niveau d'un coin inférieur de la portière gauche (en bas à droite de la photo) a été explorée:



Heureusement pas de corrosion dessous, il s'agit en fait d'un précédent rebouchage après soudage d'une tôle pour ajuster le gap entre la portière et la caisse:



Travail de carrosserie pas très bien fait, donc, ils ont fait l'économie du chargement en étain...

Pendant que la voiture montrait ses dessous, j'ai repris quelques photos (on découvre toujours de nouvelles choses ).
Ici, j'observe qu'une des pattes de fixation de l'échappement a été coupée puis ressoudée différemment:



On voit en effet comment c'était auparavant, avec une tension trop importante sur le caoutchouc de support qui avait été déchiré lors du remontage des échappements, j'avais demandé que ce soit réparé:



C'est un détail mais qui évitera d'avoir un jour l'échappement qui se ballade!

Là, on voit les deux pompes à essence, dont celle qui a été remplacée et que je n'avais pas encore croquée:



Voili, voilou.
Plus tard je vous présente les travaux en cours sur les parechocs, ça ne se présente pas trop mal

En tous cas tes gars bossent bien. J'espère que pas de surprise financière par rapport au devis.
Mais au moins tu es sur du résultat, et ça durera dans le temps. Ca rassure.
PLM

Voici donc la suite concernant la rénovation des parechocs et les questions tournant autour du chromage.

Les parechocs métalliques ont été débarrassés de leurs protections en caoutchouc et des essais de ponçage de la peinture noire ont été effectués.
Il apparaît que les deux parechocs ont subi un sort différent, l'un (à droite, l'arrière, aux retours plus carrés) retrouvant assez facilement l'état d'origine du chrome, l'autre (à gauche, l'avant aux retours arrondis) montrant un état plus abîmé:



Le parechocs AR semble avoir été peint en noir directement sur le chrome ou après un ponçage superficiel (avec donc un accrochage faible de la peinture noire):



Il faudra voir si un ponçage fin permettra de retrouver le brillant d'origine ou s'il faudra refaire un chromage complet.

A l'inverse, quand on cherche à enlever la peinture noire du parechocs AV, on met rapidement à jour des zones avec des traces de la sous-couche rougeâtre de cuivre, voire directement l'acier avec des traces de corrosion sous-jacente, comme si le parechocs avait été maladroitement poncé sans précautions jusqu'au cuivre ou à l'acier en traversant les différentes couches, ceci pour permettre l'accrochage de la peinture:



Ici il faudra certainement une préparation complète avec un polissage très fin de l'acier pour pouvoir effectuer un nouveau chromage (avec les couches successives de cuivre puis nickel pour assurer un bon accrochage de la dernière couche de chrome).

Les caoutchoucs de protection qui couraient sur l'arête des parechocs ont été désassemblés.
Ils sont sales mais devraient être reconditionnés:



Lors de cette opération, les vis de fixation sur le métal qui avaient rouillé ont cédé, mais apparemment elles peuvent être remplacées par de nouvelles à réinsérer dans les glissières.



Un petit détail amusant montrant le travail artisanal de l'époque et l'individualisation des pièces de chaque véhicule: même les trappes à essence étaient numérotées avec le numéro de la voiture!
Ici, n° 2054 gravé sur la charnière, correspondant au VIN:

C'est un régal de suivre pas à pas la restauration de ton Indy, Froggie.
Grazie Mille !

Froggie a écrit :Un petit détail amusant montrant le travail artisanal de l'époque et l'individualisation des pièces de chaque véhicule: même les trappes à essence étaient numérotées avec le numéro de la voiture!

C'est une des caractéristiques très couteuse à l'usage de cette génération de voitures fabriquées en petite série (toutes marques confondues).
Pour des questions de couts d'outillage et de fabrication les éléments de carrosserie étaient simplement pré-emboutis ou pré-formés et ensuite ajustés a la mano sur la voiture à l'assemblage des caisses en neuf ou par le carrossier en réparation.
Résultat chaque voiture est différente et il n'est pas possible d'échanger les pièces d'une voiture par celles d'une autre simplement comme avec les productions de grandes séries.

Exact Smart, sur ma Giulietta Spider de 1960, tous les éléments de carrosserie avaient un numéro correspondant à l’auto. Le précédent proprio m’avait donné en plus un capot moteur et après avoir pris les mesures, celui-ci était plus haut de 1,5 cm, ce qui est énorme. Chaque auto est unique, plus ou moins longue, plus ou moins large. Un vrai cauchemar pour carrossier, car en cas de changement d’un élément, il est obligé d’ajuster chaque pièce.
Sur la Giulietta SS de mon associé, même combat pour le couvercle de malle arrière...
Fred

MASERALFA a écrit :Exact Smart, sur ma Giulietta Spider de 1960, tous les éléments de carrosserie avaient un numéro correspondant à l’auto. Le précédent proprio m’avait donné en plus un capot moteur et après avoir pris les mesures, celui-ci était plus haut de 1,5 cm, ce qui est énorme. Chaque auto est unique, plus ou moins longue, plus ou moins large. Un vrai cauchemar pour carrossier, car en cas de changement d’un élément, il est obligé d’ajuster chaque pièce.
Sur la Giulietta SS de mon associé, même combat pour le couvercle de malle arrière...
Fred

Grand connaisseur ton associé ..une Giulietta SS ..le rêve absolu

Aujourd'hui, petit "chat" avec bay chez Valenti chez qui nous nous sommes rencontrés IRL.
Rencontre sympa, et ça permet de mettre un visage sur les pseudos du forum .

Après 3 semaines pendant lesquelles la restauration faisait du sur-place (l'Officina a eu des urgences à traiter), le chantier a repris.
Le peintre m'invite à aller voir en cabine de peinture (mais pas touche!).
Les ouvrants ont été recouverts par du filler, afin de mieux pouvoir les surfacer:



Toutefois, de plus près et en contre-jour, j'observe de la peau d'orange.



Le peintre m'explique qu'il a intentionnellement fait un dépôt relativement épais pour bien charger la surface et combler les éventuelles dépressions.
Le ponçage qui suivra permettra ainsi de récupérer une surface parfaitement égale avant dépôt des couches de peinture.

En m'approchant du véhicule, je constate que les vitres de custode ont été enlevées, contrairement au plan initial (car le démontage en est souvent hasardeux, risque de casse de clips de fixation, alignement difficile).
Au final, je pense que c'est une bonne idée car je restais préoccupé par ce qui aurait pu éventuellement se cacher dans les gorges.



Vu de près, ce n'était pas du luxe, les joints ont vécu!
Mais la tôle est bien saine:



Surprise à propos des anciennes peintures: il semblerait qu'il 'y en ait eu non pas une, mais deux!
Dans cette gorge, on voit en effet une sorte de bronze métal, recouvrant le rosso cordoba (bordeaux métal) initial.
Apparemment pas trace du rouge vif ici, les vitres de custode n'auraient pas été démontées lors de la dernière peinture.



Sur cette zone du capot, le ponçage révèle bien les trois couleurs, rosso cordoba, bronze (et non pas de la tôle) et rouge qui se superposent, le blanc correspondant à l'actuel filler et le jaune sans doute à un apprêt sous le bronze.



Ca progresse donc bien, en principe la peinture et le réassemblage devraient être achevés d'ici début Avril.
Cette fois-ci j'ai pu bien discuter avec le boss, Stefano Valenti, pour clarifier certaines questions techniques qui me turlupinaient:

- la carrosserie a été bien inspectée lors du ponçage, notamment au niveau des quelques zones les plus soumises aux contraintes de fatigue (comme par exemple le grand hayon et les bas de montants de parebrise): des fissures provenant de la base en métal peuvent en effet se propager jusqu'à la surface d'une nouvelle peinture si elles ne sont pas identifiées et rechargées auparavant en métal; tout semble sain.
Aller plus loin (ponçage de toute la coque jusqu'au métal nu) aurait coûté beaucoup plus et serait un luxe de précautions compte tenu de l'état général apparemment très bon de la carrosserie sur toutes les zones en métal qui ont été mises à nu.

- l'ensemble des corps creux seront traités à la cire et les dessous seront rechargés en revêtement de protection

- le système de refroidissement, qui peut être mis à rude épreuve avec ce gros moteur, a été inspecté/rénové en profondeur: la pompe a eau a été démontée/nettoyée et un roulement a été changé; le radiateur est en cours de recoring; l'ensemble du circuit sera traité/vidangé avec une solution acide (sans doute à base d'acide phosphorique) pour éliminer les dépôts de calcaire avant remplissage avec un nouveau fluide de refroidissement

- il me conseille de vidanger après 1000 km seulement par précaution, compte tenu de l'immobilisation prolongée et du passage à la 10W60 synthétique (on ne sait pas ce qu'il y avait avant) pour éliminer les éventuelles crasses détachées par les détergents de la nouvelle huile; la couleur sera alors un bon indicateur.
Mais selon son expérience, pas de mauvaises surprises à attendre.

- le système électrique est en ordre mais je devrai quand même surveiller son bon fonctionnement (un changement complet des faisceaux aurait été un travail assez long et coûteux)

- les quelques bushings de suspension AV qui me semblent fatigués (les autres semblent neufs) seront remplacés.

Le tôlier a réponse à tout, le travail m'apparaît très pro
Forza A.Maserati - Modena

J'ai pu admirer ce travail de fou , je crois que je n'aurais pas la patience