La 425

[maseramo]

Chers amis Biturbistes de cœur, voici donc le dixième article du gros dossier Biturbo qui comprendra 20 articles au total :

http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=11&t=9754

Cette fois-ci, c’est la 425 qui est à l’honneur car elle fut la première berline Biturbo !
Comme d'habitude pour les sujets de ce dossier Biturbo, je commence par vous poster l'article que Classiche Masters m'a commandé pour leur forum :

La 425

La berline 425 (pour 4 portes, 2.5 litres) fut présentée à la traditionnelle conférence de presse du 14 décembre 1983. Elle fut la toute première berline Biturbo. Dessinée comme le coupé Biturbo par Pierangelo Andreani, elle en reprenait un maximum de pièces (capot moteur, mécanique, trains roulants). Mais la berline gagnait 24 cm en longueur (4.39 m), 8.9 cm en empattement (2.60 m) et 6 centimètres en hauteur pour la garde au toit des passagers arrière (1.36 m). Elle demeurait cependant compacte, légèrement plus grande que la BMW série 3 à 4 portes, et ne fut pas gratifiée de l'appellation "Quattroporte" car la Quattroporte III était produite en parallèle des Biturbo jusqu'en 1990.
Le poids de la 425 ayant été très contenu (1180 kg contre 1086 kg pour le coupé), ses performances étaient de tout premier ordre à l’époque pour une berline avec un 0 à 100 km/h en 6.9 secondes et 215 km/h en vitesse de pointe. Cependant, si le réglage très souple de la suspension conférait à l'auto un indéniable confort, il fallait demeurer humble avec l'accélérateur en virage !

Les jantes de cette berline sont les mêmes que celles de la Biturbo S mais peintes initialement en un peu moins foncé et uniquement sur la périphérie. Elles ne seront plus peintes à partir de 1985.
La 425 inaugure le tableau de bord arrondi et la montre ovale Bouchet-Lassale, dorée et tournée légèrement vers le pilote. Le tableau de bord arrondi va se retrouver sur les Biturbo jusqu'à la Ghibli II et la Quattroporte IV avec un graphisme un petit peu différent et la montre suisse Lassale va devenir un très grand classique Maserati, puisque la forme ovale des montres reste encore présente en 2021.

Specifications

Body
four doors, Sedan 5 seater, wheel base 2.60 m , monocoque designed by Pierangelo Andreani.


Engine
la 425 reçoit le moteur 2.5 litres carburateur 185 cv du coupé Biturbo E, porté à 196 cv pour les marchés suisse, nord américains et australiens. En 1987 apparait la 425 i à injection avec intercooler pour une puissance de 188 cv.

425 : V6 Biturbo 2.5 liters 188-196 hp boite ZF 215-220 kph 2372 ex de 83 à 89 incluant les 425 i de 87 à 89

Competitors
Par son aspect compact, la 425 se posait en concurente des BMW série 3 à 4 portes mais elle était en fait beaucoup plus chère et dynamique. Tarifée 249 000 francs français en 1987 (valeur 65 000 euros de 2020), son prix était plus proche de celui de berlines plus grandes telles les Jaguar XJ 6 cylindres, les BMW série 5 et premières 7, les Mercedes 280 et premières S.

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Nous en arrivons au complément Maseratitude / Classiche Masters

La 425 appartient à la première génération des Biturbo et pour cause : elle fut la toute première des berlines Biturbo et Pierangelo Andreani avait commencé à travailler sur elle dès 1981, avant même la présentation du coupé Biturbo le 14 décembre 1981.

Voici sans doute la plus ancienne image de berline Biturbo : la maquette échelle 1 de la 425 dans les ateliers Cecomp :

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Les experts noteront les jantes Alfa Romeo !

La 425 fut présentée officiellement à la traditionnelle conférence de presse du 14 décembre, celle de l’année 1983. Voici ce jour là un exemplaire gris avec deux anciens de « la Maserati », Graziano Manzieri et Ardilio Manfredini (le plus petit mais le plus célèbre) :

Photo due à Claudio Ivaldi

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Une réelle harmonie se dégage dans les proportions des volumes de cette élégante tricorps compacte de seulement 4.39 mètres de long (contre 4.15 au coupé) :

La malle est rehaussée par rapport au coupé Biturbo afin de rester dans les mêmes proportions que le toit, plus haut de 6 cm sur la 425. La contenance du coffre passe ainsi de 400 à 550 litres :

On devine un nouveau tissu dû au grand couturier Ottavio Missoni, déjà à l’origine du beau velours « marron glacé » des coupés Biturbo en 1981, des sièges à chevrons beiges des 18 premières Biturbo S en 1983 et de l’intérieur cuir orangé-Alcantara beige des Biturbo S de série. Ottavio Missoni avait été impliqué par De Tomaso dès la conception du programme Biturbo. Il était célèbre pour ses zig-zag de couleurs avec des ambiances toujours chaleureuses et décontractées. C’était un grand couturier mais qui faisait aussi du prêt-à-porter de grande qualité accessible comme ce gilet qu’il porte :

Le style Missoni, ici avec sa femme Rosita dans les années 2000 :

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Bref, tout ça pour vous dire : ne dédaignez pas ces intérieurs qui aujourd’hui peuvent déplaire aux non avertis au premier coup d’œil par rapport à un cuir. Je peux vous assurer qu’à l’époque, ils étaient très prisés et « branchés », à la mode par leur côté chaleureux (dû aux couleurs emmélées) et luxueux (par la haute qualité des matières). Il n’était pas encore courant dans le début des années 80 d’avoir un intérieur de voiture signé d’une icône de la mode ! Aujourd’hui, une telle voiture est un réel témoignage historique et le deviendra de plus en plus dans le futur.

Ce tissu « azzuro », aux couleurs entremêlées typiques de Missoni, se mariait avec le cuir bleu du tableau de bord, de la console centrale et des contreportes :

Curieux ce volant déposé ! Mais oui, il se marie bien avec le tissu azzuro ! Va bene !

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A noter que, si les prototypes 425 inaugurent déjà le tableau de bord arrondi qui va s’étendre à toute la gamme Biturbo, ils ont encore la montre numérique Veglia Flash des coupés :

Mais dès la série, la 425 inaugure la jolie et mythique montre dorée Lassale (groupe Seiko) de forme ovale comme le blason Maserati :

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Pour certaines teintes de carrosserie de la 425, c’est le combo intérieur cuir orangé-tissu amaranto qui prévalait :

Avec ces deux seuls combos, cuir bleu-tissu azzuro ou cuir orangé-tissu amaranto, Missoni pouvait faire face à toutes les teintes possibles de carrosserie.

On retrouvera ces deux combos bleus et beiges sur les 420 de 2 litres mais sans les boiseries sur les contre portes :

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Pour ceux qui le désiraient, une sellerie tout cuir était optionnelle sur les 425 mais, comme pour les coupés, avec un seul cuir possible, ce cuir orangé qui se marie bien avec toutes les teintes de carrosserie :

La 425 a bien-sûr, comme toutes les Biturbo des années 80, la boite ZF à première en arrière :

La 425 inaugure l'inscription Maserati incrustée sur la boiserie devant le passager :

A noter que la place dévolue aux jambes des passagers arrière est excellente dans la 425, meilleure que ce que les photos ne le laisseraient penser car l’assise arrière est longue. On a bien plus de place pour ses jambes que dans une Jaguar XJ 6 de la même époque, pourtant bien plus longue (j'ai testé les deux à l'arrière).

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Dans l’épopée Biturbo, la 425 a ainsi inauguré pas mal de choses : les 4 portes bien-sûr mais aussi l’appellation numérique (425), le tableau de bord arrondi, la montre Lassale, l’inscription Maserati sur le (vrai) bois de la planche de bord et de nouvelles poignées de portières :

[maseramo]

La Maserati 425 reprend le moteur V6 Biturbo 2.5 litres carbu sans intercooler qui était sorti sur le coupé Biturbo E (Exportation) durant l’année 1983. Cependant ce moteur est poussé de 185 (sur le coupé) à 200 cv (sur la 425) afin de pallier aux 100 kg d’embonpoint (très relatif à 1180 kg) de la berline par rapport au coupé Biturbo (1086 kg) :

Avec ce bon moteur de 200 cv, la 425 est bien pourvue pour être à l'aise en toute circonstances. Le poids de cette compacte berline ayant été très contenu, ses performances sont de tout premier ordre pour l'époque avec un 0 à 100 km/h en 6.9 secondes et 215 km/h en vitesse de pointe. Cependant, si le réglage très souple de la suspension confère à l'auto un indéniable confort, il faut demeurer humble avec l'accélérateur en virage car les trains roulants sont un peu dépassés par la puissance du moteur en attaque très sportive. Mais en usage normal, la jolie 425 est des plus agréables et confortables à mener sereinement.



A partir de la moité de 1985 apparaissent sur la 425 les améliorations du coupé Biturbo II : différentiel autobloquant Sensitork en remplacement du rudimentaire Salisbury, système de contrôle électronique du boost des turbos (MABC) et turbos refroidis par eau.

La 425 carbu a été produite de mars 1984 à janvier 1987 où elle a été remplacée par la 425 i qui sera produite de février 1987 à février 1988 où elle laissera la place à la 430.

[maseramo]

Voici la 425 i qui pose pour ses photos « usine » :

Sur la 425 i, on a de série les sièges en cuir et le toit ouvrant. Elle est équipée du moteur V6 Biturbo 2.5 litres injection avec intercooler et catalyseur, ce qui réduit sa puissance à 188 cv. Elle a surtout été vendue aux USA. En voici un bel exemplaire noir :

Eh oui, la 425 i bénéficie des échangeurs devant le radiateur d'eau et du fameux Y inversé amenant à la chambre d'admission l'air comprimé par les turbos et refroidi par les intercoolers.

[maseramo]

La 425 i connut un moment de gloire cinématographique car elle apparut dans le James Bond « Licence to Kill » tourné en 1987 mais sorti en 1989 (alors que la 425 i avait terminé sa carrière en 1988) :

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Avec le modèle réduit commémorant cette apparition sur les grands écrans du monde entier :

[maseramo]

Pour la petite histoire, à noter aussi que durant sa première année de production, une 425 carbu rouge avait été exposée de juin à octobre 1984 en haut du Fort Belvedere à Florence avec les statues primitives d’Arnaldo Pomodoro. Il avait fallu hisser là-haut la 425 avec une grue :

De Tomaso était ravi : cet événement avait fait un «tabac médiatique » comme on disait alors, « le buzz » dirait-on aujourd’hui !

[maseramo]

Une belle tendresse pour cette voiture élégante, discrète, pratique et très dynamique ! A (re)découvrir

[Gilles l’helvète]

Merci Alido. C’est toujours un plaisir de te lire et d’apprendre des choses techniques et surtout des anecdotes sur ces autos au trident.
Elle a un joli look, la voiture du papa pressé de l’époque.

[abba]

grazie amico mio per questi meravigliosi articoli sui biturbo

[Lodein]

Merci beaucoup pour ce super article comme toujours

Lodein

[maseramo]

Ciao amici, merci pour vos messages. Voici l'un des prototypes avec les jantes légèrement peintes et la montre Veglia numérique :

[maseramo]

Une autre très belle de 1985 avec l'option full cuir :

[Cedfred]

merci Alido, elle ferait presque envie cette belle 425 avec son intérieur Missoni !

[plm]

Le style Missoni, ici avec sa femme Rosita dans les années 2000 :

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Excellent article, comme d’hab'.
On reconnait à droite de la photo Milla Jovovich, 15 ans avant qu’elle soit le 5e élément de Besson (et son épouse à cette période):

Pour Permis de Tuer, c’est le méchant, Sanchez, incarné par Robert Davi, qui roulait Maserati. 007 se contente généralement
d’une vulgaire Aston. Dans celui là, je ne sais plus, vu que tout se passe loin et pas « en mission ».