Re: Les hommes de Maserati : les ingénieurs
Publié : dim. 15 mai 2016 17:26
Maseramo, tu fais vivre l'histoire. Quelle fierté de reprendre le volant de ma Maserati après ça.
Je pense qu'il faut dater cet événement plus tôt d'au moins un voir deux ans avant.maseramo a écrit :En 1967, Citroën avait lancé un appel d'offre pour se procurer un V6 compact afin de motoriser un futur coupé.
Ni une ni deux, Giulio Alfieri tronçonna un V8 Maserati et présenta en trois semaines ce prototype à Citroën.
C'est le "Otto meno due" dont on reconnait les couvres arbres à cames tronçonnés avec l'inscription Maserati excentrée :
Idem il est très probable que cet événement ait eu lieu un an plus tôt car en septembre 1966 Citroen lance la fabrication d'un proto connumaseramo a écrit :Au mois de juillet 1967, les Orsi père et fils accompagnés de Giulio Alfieri se rendirent à Paris au siège de Citroën,
quai de Javel. Durant toute une journée écrasante de chaleur à la veille des congés annuels, devant 26 ingénieurs français septiques
qui voyaient avec un a priori négatif cette intrusion étrangère, Giulio Alfieri détailla son projet de réalisation d’un moteur V6 très
compact de 2.5 litres et 170 cv destiné à prendre place en position centrale avant sous le capot du futur coupé Citroën SM
(S pour Spéciale ou Sport, M pour Maserati) qui, vaisseau amiral de la marque aux chevrons, se devait d’être une traction.
Oui là on est dans la com Citroen avec ces 31 cm repris dans tous les articles...maseramo a écrit :Les ingénieurs de Citroën avaient besoin d’un V6 extrêmement compact pour le loger sous le capot de la SM de façon centrale longitudinale
entre la boîte de vitesse en avant et l’habitacle. Ils furent ravis du résultat, le V6 C114 d’Alfieri mesurant seulement 31 cm de long et,
tout aluminium, pesant moins de 140 kg.
maseramo a écrit :Giulio Alfieri imagina l'architecture suivante : le vilebrequin entraînait à l'arrière, par une chaîne primaire, un arbre placé au centre
du V. Cet arbre entraînait à son tour par deux autres chaînes secondaires droite et gauche les deux arbres à cames par rangée de cylindres
qui ouvraient seulement deux soupapes à 90 degrés par cylindre, comme sur le V8 Maserati. L'arbre au centre du V entraînait vers l'avant,
au dessus de la boîte de vitesse, tous les nombreux accessoires électriques et autres pompes haute pression Citroën pour la suspension
hydropneumatique et l'hyper-assistance des freins et de la direction.
maseramo a écrit :Cependant, ce brillant moteur C114 connut des soucis de fiabilité avant 50 000 km au niveau de sa distribution compliquée.
Ces trois chaînes nécessitaient des régulateurs de tension solides, ce qui n'était malheureusement pas le cas sur les premières séries de moteurs,
expliquant les déboires initiaux des possesseurs de SM. Lors des rétrogradages un peu violents, la chaîne primaire pouvait sauter d'un
cran quand elle commençait à se détendre après quelques dizaines de milliers de kilomètres ! On verra plus loin combien cette erreur de
Giulio Alfieri (peut-être un peu trop sûr de lui à cette époque) pesa assez lourdement sur l'avenir de la marque.
maseramo a écrit :Les moteurs à tendeur révisé ont un R frappé devant les numéros de la plaque d'identification.
Gagné !SMART a écrit :c'est la Mercedes 600
Humm l'affaire était compliquée pour Mercedes qui était convaincu que Citroen avait "LA SOLUTION" mais qui détenait suffisamment de brevets pour controler la commercialisation.ciscoauto a écrit :Bosch a développé tout un paquet d'actuateurs et de composants hydrauliques pour la mercedes 600 , ouverture des fenêtres, réglages des sièges, fermeture du coffre, ouverture de la ventilation des jambes (!) etc etc .
Le monstre de Stuttgart est un exercice considérable d'ingéniérie, reprenant le bien fondé de la technologie Citroen et allant encore plus loin pour faire "la meilleure voiture du monde"...
Malheureusement pour Citroen la DS qui est une grande réussite technique et industrielle a été un échec financier.ciscoauto a écrit :Le monstre de Stuttgart est un exercice considérable d'ingéniérie, reprenant le bien fondé de la technologie Citroen et allant encore plus loin pour faire "la meilleure voiture du monde"... mais à un prix faramineux et sans la profitabilité de Citroen.
A ma connaissance il y a toujours eu un tendeur mais au début de la production la chaine primaire n'était lubrifiée que par le brouillard d'huile présent dans le carter et une des premières évolutions a été d'installer un gicleur pour lubrifier directement la chaine. Ceci dit aujourd'hui encore on trouve des SM en configuration initale qui continuent de rouler ainsi sans s'en porter plus mal.maseramo a écrit :Confirmes-tu (ou pas) le fait que sur les premières séries de moteur, il n'y avais pas de tendeur sur la chaîne primaire ? Ou un tendeur mais mal adapté ? ça me semble pas clairement affirmé dans les livres ou articles.
maseramo a écrit :Il y a un super dossier SM dans l'Automobile Ancienne n"22 du mois d'Avril 2016. Ils disent que le R correspond à une modification de tendeur de chaîne primaire (par Citroën en plus). Mais ils peuvent être moins bien informés.
L'arbre est plein d'origine il a juste été en cours de production allongé au niveau des canelures.maseramo a écrit :Ils parlent aussi de l'arbre de la pompe à huile qui est creux et peut se rompre, des soupapes au sodium, fragiles. Confirmes-tu ?
Que dire de ce personnage ?maseramo a écrit :Peut-être peut-on dire un mot aussi de Georges Regembeau à Crêches sur Saône qui, des années durant , a fiabilisé et amélioré peut-être des centaines de SM. Tirant 250 à 300 cv du moteur ! Un sorcier génial qui apposait sa signature sur les C114 Maserati restaurés. Giulio Alfieri devint son ami ! Ils fêtent ensemble les 75 ans de Georges en 1995. Giulio Alfieri lui a offert une maquette en bois de SM :
Pour Citroen les évenements essentiels ce sont la fermeture (progressive) de l'usine de Javel et son transfert vers celle d'Aulnay et surtout dès le mois de juin 73 la rupture des accords avec Fiat (suite au véto des pouvoirs publics à l'ouverture du marché français à Fiat (pour faire simple).maseramo a écrit :Un peu à cause des problèmes initiaux de tendeurs de chaînes de distribution qui avaient terni sa réputation, un peu à cause de tout le tapage médiatique sur la crise pétrolière de 1973, les rythmes de vente de la SM se ralentissaient très franchement en 1974.