de maseramo » Sam 4 Fév 2012 14:53
Merci, Gun, pour ta présentation du "petit garçon". Je suis content que tu aies été touché. La nouvelle de cette semaine devrait faire plaisir aux CitroMaseratistes, amoureux de la SM. J'ai vu qu'il y en avait sur le site. C'est sympa d'avoir une SM sur Maseratitude.
Ah la fin des années 60-début des année 70, quelle période incroyable ! Jamais la vie des gens en occident n'avait autant changé que depuis une décénie : on ne mourrait plus d'infection grace à la généralisation des antibiotiques, la voiture individuelle pour tous ou presque, le cinema à domicile grace à la télévision, les zones montagneuses traversées à 120 km/h grace aux nouvelles autoroutes, le réfrigérateur, l'eau courante et les toilettes dans tous les nouveaux logements (plus besoin d'aller au "cabanon" au fond du jardin), les voyages aériens, le plein emploi, les affiches sur les vitrines des magasins ("recherchons vendeur ou vendeuses même sans expérience"), dans bien des domaines la demande dépassant l'offre, le soucis des industriels était plus de s'organiser pour accroitre leur production que d'assurer des débouchés à leurs produits. A peine quelques années auparavant, on s'accoquinait encore avec son épicier qui commandait une estafette Renault (ou camionette Citroen en tole ondulée) pour toucher sa 4L (ou 2CV) avant le délai "normal" de 6 ou 8 mois ! En 1910, il fallait 12 jours de bateau pour aller de Paris à New-York, en 1927 33 heures et demi d'avion (Lindbergh), en 1954 10 heures (superconstellation), en 1963 6 heures (Boeing 707), en 1971 3 heures (Concorde). A l'époque, si on se projettait en 2012, que prévoyait-on ? 30 mn en fusée ?
Les jeunes adultes qui avaient la chance de vivre cette époque épique baignaient dans un optimisme viscéral. Certains pouvaient "déconner plein tube" (68), ils savaient que la société les absorberait facilement quand ils seraient fatigués de leur élucubrations.
L'automobile était bien-sûr l'une des icones les plus représentatives de cette société de consommation en pleine éclosion et la cerise tout en haut du gateau de la production automobile française, c'était la Citroen SM. A l'époque, sa tenue de route, sa stabilité, son confort, son freinage étaient exceptionnels. Elle était souple, rapide, moderne, moderne, tellement moderne. Ce n'était presque plus une voiture mais un vaisseau roulant majestueux, sophistiqué et futuriste. On se serait attendu pour elle à un moteur ultra-silencieux, presque électrique. Eh bien non, son moteur Maserati émettait un son rageur de voiture de course, surprenant, un peu anachronique dans une auto aussi tournée vers l'avenir que la SM. Je peux vous assurer que lorsque l'on a entendu ce moteur là dans son enfance, on ne s'en remet pas. On est cuit pour la vie, passionné à jamais !
"quando turbo spira ...", Dante Alighieri dans "La Divina Commedia"