Bon, à moins d'habiter dans une grotte, vous aurez entendu les tristes évènements qui secouent actuellement notre petit pays.
Mon épouse travaillant à Bruxelles, prenant la ligne de metro touchée, et dans un domaine relativement sensible (même si elle est civile, que c'est un musée, ça reste l'armée), la matinée a été relativement tendue.
Quasiment plus de réseau GSM sur notre plat pays, lignes saturées qu'ils disent, seuls les sms et autres "what's app" trouvent leur chemin dans ce fouillis.
Bien assez pour savoir que madame est saine et sauve, je n'en doutais pas, mais ça fait un énorme soucis en moins.
L'ami Pitropakis qui devait me contacter une fois en Belgique, ou au pire une fois qu'il aurait lu le message sur ma porte d'entrée (si, si, je suis prévoyant), n'aura lui pas eu autant de chance pour me joindre, impossible. En fait, probablement impossible pour lui de joindre qui que ce soit depuis son arrivée en Belgique, son mobile n'étant probablement pas mieux loti que le mien (quoi que, je ne serai pas surpris d'apprendre que les téléphone en roaming sont prioritaires, vu qu'il rapportent plus, mais ce n'est pas le sujet).
Et tout cela sans compter la sécurité renforcée aux frontières et les embarras de circulation éventuel.
Combien de clandestin peut-on cacher dans une 3200? Bonne question...
Peu de chance de retrouver la voiture sur mon parking ce jour donc.
Le chauffeur qui avait ramené la cup d'Estonie m'avait réveillé aux aurores (c'était début août, il faisait encore noir, probablement autour de 6h).
Je n'ai pas eu cette chance cette fois, aucun semi devant ma porte au réveil, et c'est donc triplement tendu que j'ai bossé ce matin (pour ma femme, pour tous ces pauvres gens et par mon impatience -ou inconscience?- égoïste, j'avoue

).
Je bosse donc toute la journée, tout en sachant être injoignable, et serait juste de passage chez moi entre 13h20 et 14h pour vérifier que personne n'a laissé "d'avis de passage" ou que par miracle un voisin aurait réceptionné le colis (je m'entends très bien avec mes voisins, mais de là à leur laisser les clés d'une maserati, à voir

).
13h55, je m'apprêtais à repartir, certain de ne pas voir ma 3200 aujourd'hui quand j'ai entendu le rugissement d'un V8 de 16l, celui du scania de mon transporteur grec.
Elle est enfin là, seule à l'avant du camion.
Pu**in, c'est beau une 3200.
J'adore la couleur, et encore, là, elle est dégueulasse, recouverte d'un infâme film gras routier, et il fait gris.
Tous les soucis de la journée sont oubliés pour quelques minutes, et c'est le sourire aux lèvres que je regarde Georgios descendre la belle (bien plus habile que ce chauffeur sicilien qui avait fait drifter ma ghibli sur la remorque, passant à deux doigts de lui refaire une aile).
Heureux donc malgré les circonstances.
La voiture existe, m'a bel et bien été livrée, et ne semble pas présenter de défauts énormes (parechoc arrière me semble bien griffé sur les cotés, mais ça devrait partir ou en tout cas s'atténuer fortement avec les bons produits, à voir; pour le reste, un premier examen de 50 secondes n'a rien relevé de suspect).
J'ai royalement parcouru 8 mètres à son volant, le temps de la ranger dans le garage. Et puis j'ai couru au boulot (15 min de retard déjà, mais personne n'a rien dit).
Je sens que l'on va se plaire...
