MUSEO BITURBO

[maseramo]

J'ouvre la portière de la macchina 7 et là, extase, ce cuir presque blanc immaculé et souple après le vernis noir de la carrosserie, grande piaccere :



Humm le cuir, lisse à carresser avant de passer au bois vernis




Authentique :

[maseramo]

vous avez remarqué que c'est une vraie 424 phase 1 avec les grands phares carrés (surnommés aérofreins par les mauvaises langues) mais surtout la boîte ZF à 1ère en bas à gauche qui disparaîtra sur la 424 phase 2 au profit d'une Getrag 5 à 1ère en avant comme sur la plupart des autos. Excitante cette belle berline noire neuve, non ?

[fab]

C'est à Salerne je crois qu'habite notre collectionneur de grA. Une descente s'impose ....

[maseramo]

Salerno, pas loin de Pompei et de Naples et Capri .....SYMPA !

[maseramo]

Qui est ce collectionneur de groupe A ?

[fab]

http://www.mybiturbo.com/biturbo/home%20english.htm

[gemini]

Elle est superbe en tout cas.

[maseramo]

Merci pour ce site avec ces belles photos de biturbos de course ! on voit que la biturbo a une assise plus large que l'Alfa 75 ou la Bmw série 3 :

[maseramo]

La macchina 8 que je vous propose est toute humble et discète. Cette 4.18v de 1992 n'a pas les jantes OZ ni le cuir somptueux de la 424 qui la précède. Elle n'a que 2 sorties d'échappement sur la droite comme toutes les 2 litres 18 soupapes. Pourtant, je pense qu'elle mérite d'être dans le Museo Biturbo pour 2 raisons :
1) l'ABS y était monté pour la première fois chez Maserati en série.
2) sa rareté. Avec seulement 77 exemplaires produits de 1990 à 1992, cette 4.18v est l'une des plus rares de toutes les Maserati biturbo (excepté les 16 Barchetta et les séries spéciales de Ghibli II open cup, cup et Primatist réalisées respectivement à 25, 75 et 60 unités). Elle était sans doute trop modete pour séduire mais c'estc e qui fait sa valeur aujourd'hui !
La 4.18 v fut présentée en décembre 1990, équipée d'un moteur 2 litres 18 soupapes de 422 mais dans un châssis-trains roulants de 424 (avec le Ranger). Le modèle ici présenté a été repéré sur Enrico's Maserati Pages (une bonne adresse) et n'a que 28 000 kms.


Tellement discrète qu'elle n'affiche pas son prénom :

Le velour type 222, 422 n'est pas désagréable et se marie bien aux boiseries :


L'ABS apparait pour la première fois sur une Maserati Biturbo et on voit très bie les échangeurs air-air devant le radiateur d'eau :

[maseramo]

Donc pour l'instant, ça donne pour notre petit musée :

macchina 1 : Karif rouge 1992 9 440 km 20 000 euros
macchina 2 : spyder III 2.8 mauve 1992 101 000 km 23 000 euros
macchina 3 : Barchetta stradale rouge 1992 hold-up chez Panini ou euromillion
macchina 4 : Biturbo 1 smokey quarz 1982 51 000 km 6800 euros
macchina 5 : Biturbo 1 marrone 1983 45 800 km 8900 euros
macchina 6 : Racing rouge 1991 60 000 km 18 000 euros
macchina 7 : 424 phase 1 noire 1990 13 000 km 15 000 euros
macchina 8 : 4.18v bleu-vert sombre 1992 28 000 km 7000 euros

[MASERALFA]

Bonsoir Maseramo, super!!! Que de belles photos de Biturbo!!! J'adore l'intérieur des 4.24V, une vraie invitation au voyage.
Fred

[maseramo]

Salut Fred, c'est vrai que cette 4.24 v était merveilleusement bien finie avec de beaux matériaux qui vieillissent très correctement.
Petite pause dans les autos, si on faisait sur EBAY quelques achats "décoratifs" à disposer dans les allées du Museo Biturbo :


moteur V6 carbu à 2300 euros :

http://cgi.ebay.fr/MOTEUR-MASERATI-2-0- ... 416b3d4d24

un V6 de 2.8 litres 18 soupapes à 8500 euros :

http://cgi.ebay.fr/Austauschmotor-Motor ... 19d1cce14f

[maseramo]

un fameux V6-4AC-24 à tout de même 9500 euros :

http://cgi.ebay.fr/Austauschmotor-Motor ... 1c27e56085

après le carbu, l'injection 18 soupapes, l'injection 24 soupapes, on ne peut pas s'arrêter là, il faut aussi présenter le 8V-4AC-32 type Shamal à la coquette somme de 9800 euros :

http://cgi.ebay.fr/Austauschmotor-Motor ... 1c1983a418

[maseramo]

D'après leurs annonces, ils ont un joli stock de moteurs biturbo refaits chez Modena en Allemagne : 5 exemplaires en V6 18 soupapes, autant en 24 soupapes et plus de 10 moteurs V8 !!! Plus beaucoup de pièces détachées.

[maseramo]

Quelques autres vues du V8 Shamal restauré par Modena. Si ils ont pris autant de soin à la restauration intérieure qu'au nettoyage extérieur, ça doit être pas mal !

[maseramo]

En macchina 9, j'ai envie de vous proposer une Shamal, véritable "tournant" dans l'histoire des biturbos, celui du passage au V8. Alejandro De Tomaso comprit qu'il fallait en 1989, au contraire de 1981, élargir la gamme vers le haut et le prestige, proposer, après la Karif qui n'était qu'une demi supercar, un vrai bolide de rêve afin de changer radicalement l'image des biturbo et l'ennoblir. Ce fut la Shamal.


De Tomaso demanda au fidèle Marcello Gandini de dessiner sa supercar supercompacte mais, Maserati n'étant pas à la fin des années 80 dans une situation financière florissante, Gandini devait tenir un cahier des charges drastique. Le châssis de la Karif devait être strictement conservé, empattement, portes, toit, structure de la carrosserie, empreinte au sol devaient être respectés. Un vrai casse tête ! Quand on met cote à cote la Karif et la nouvelle Shamal, on mesure toute l'ampleur du talent de Marcello Gandini.


Cet artiste a réussi le tour de force de dessiner un véritable monstre d'agressivité, selon moi la plus violente visuellement de toutes les biturbo, ceci en partant d'un gentil cabriolet tout carré. Les ailes étaient gonflées et bodybuildées, les prises d'air foisonnaient, la taille se resserrait au milieu de l'empattement pour respecter la position des portes puis s'hypertrophiait à nouveau largement. La bande noire mate verticale ceinturant le toit, la découpe oblique du passage des roues arrière (clin d'oeil à la Lamborghini Countach du début de la carrière du disegner), tout était violent voir choquant. Ce bolide, surtout en noir, c'était le diable avec son trident. Quand on la regarde, même de nos jours 22 plus tard, avec son porte-à-faux avant marqué et son empattement court, on dirait qu'elle va bondir d'un coup, tout dévorer. Ses yeux sont petits mais multiples (pas moins de 8 vous transpercent) .



Elle est méchante cette bête là, cattiva, molto cattiva, non pas belle dans le sens classique du terme mais un peu monstrueuse, brute, hypertrophiée. Je pense que sa valeur artistique est réelle mais c'est là de l'art moderne, intellectualisé, conceptualisé.


Rien à voir avec la beauté lisse, première, pure, intemporelle et évidente pour tous au premier regard de la 3200 GT, l'ultime (pour l'instant) biturbo due à Giorgetto Giugiaro.


Au contraire, la Shamal de Gandini nécessite, pour l'apprécier, un bagage de connaissances. Il faut être initié pour la reconnaître belle. Un non averti peut très bien être choqué, la trouver difforme et la dédaigner.


On peut dédaigner Picasso ou Boulez, pas Renoir ou Mozart. La Shamal peut déplaire, pas la 3200 GT. Personnellement, je suis absolument fan des deux ! Chacune dans son genre est géniale d'émotions délivrées. Pour motoriser sa bête, Alejandro De Tomaso n'avait pas lésiné malgré ses finances fragiles. Il avait fait très fort et avait vraiment dû racler le fond des caisses pour développer un V 8 biturbo, rien de moins ! La volonté de prestige était manifeste. Ainsi, par un hasard du destin, le moteur V 6 de la SM, qui était né d'un V 8 ce qui explique son ouverture à 90 degrés, récupérait les deux cylindres dont il avait été amputé 21 ans plus tôt, en 1968, par l'ingénieur Giulio Alfieri.

Il y a actuellement 6 ou 7 Shamal à vendre en Europe. Celle qui me semble la plus attirante est une de celles du site Enrico's car elle a l'option jantes 17 OZ et un historique limpide (3ième main, 41 000 kms, française en plus) mais les photos sont un peu petites, c'est pourquoi j'ai placé des photos d'autres Shamal ci-dessus. Celle d'Enrico's :

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[maseramo]

l'intérieur est muni de véritables baquets donnant un touche très sportive à l'habituel intérieur luxueux des biturbos :

[maseramo]

Du fait de la longueur du moteur, le filtre à air unique n'est plus en arrière du V mais remplacé par 2 petits filtres à droite et à gauche situés derrière les phares, l'air filtré descendant directement vers les turbos par les grosses durites noires que l'on voit en avant latéralement. Cette nouvelle circulation de l'air est inaugurée pour la première fois en série sur la Shamal mais elle avait déjà été testée en compétition en 1987 sur des Biturbo Si préparées. Elle est bien plus simple car elle supprime à la fois les boudins noirs qui amenaient jusque là l'air au filtre unique central arrière et aussi les durites inox qui ramenaient l'air en avant aux turbos. Elle sera perpétuée sur toutes les Biturbo qui suivront sauf sur les toutes premières Ghibli II 2.8 de 1992 qui reprendront la disposition classique de la Racing.


La Shamal, première biturbo Maserati V 8, revendiquait 3.2 litres de cylindrée, 326 cv à 6000 tr/mn, un couple énorme de 440 Nm à seulement 2800 tr/mn, 270 km/h en vitesse de pointe et un 0 à 100 km/h en 5.5 secondes. Elle disposait bien sûr de tous les "must" Maserati à savoir les suspensions Mecannica Attiva, le différentiel Ranger, l'amortissement réglable Koni mais elle était aussi gratifiée, pour la première fois chez Maserati, de la boîte Getrag à 6 vitesses.

[maseramo]

Présentée dans la plus pure tradition De Tomaso un 14 décembre, celui de l'année 1989, la sulfureuse Shamal fit véritablement sensation auprès du public et des journalistes, parfaitement comme le souhaitait son instigateur. Elle redorait le blason des biturbo qui n'étaient plus de simples petits V 6 (même fort sophistiqués) nés de la taxe fiscale italienne sur les autos de plus de 2 litres. La presse accueillit en général fort bien la Shamal et son contenu technologique et émotionnel énormes, lui reprochant tout au plus l'absence d'ABS ainsi que des rapports de boîte un peu courts et recommandant tout de même de ne pas mettre une telle auto entre des mains non expérimentées car, malgré le différentiel Ranger, la violence de l'engin n'était pas uniquement visuelle mais bien aussi dynamique. La Shamal, même si elle ne connut pas une diffusion extraordinaire avec 369 exemplaires, fit grimper d'un bon la notoriété et le prestige des Maserati biturbo en général. En terme de design aussi, on peut dire qu'il y eu un avant et après Shamal avec le relookage "shamalisé" des faces avant des biturbos (phares et calandre carénées, spoiler en bas du parebrise) à partir de 1990.