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La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 10:05
par maseramo
La 450 S : 11 exemplaires de 1956 à 1958.
« Hi chaps, salut les gars, je suis Carroll Shelby. C’est moi, là, dans la 450 S. Je me suis régalé dans les années 50 avec mes Maserati S. La 300 S, la 200 SI avec un moteur de 250 S, la vraie 250 S …Mais la plus terrible de toutes était la 450 S, avec son allonge phénoménale, presque inépuisable. »
« Les Jaguar, les Aston Martin, les Corvette ne pouvaient pas la suivre. Même les Ferrari, avec leurs V12 qui tournaient trop vite, s’épuisaient. La 450 S poussait, poussait, dépassait les 300 km/h. Il fallait la tenir. On avait tous un peu peur de cette voiture, même Fangio. Seul Jean Behra n’en avait pas peur, mais il n’avait jamais peur de rien ! »
Re: La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 10:12
par maseramo
Re: La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 10:17
par maseramo
Carroll Shelby nous a quittés à 89 ans en 2012. D’où il est, il peut être rassuré, sa trace et son souvenir dans le sport automobile sont absolument indélébiles et ses chères Maserati S y ont aussi contribué, à côté des très fameuses AC Cobra, de la Ford GT 40 et des Ford Mustang.
La 450 S « Shelby » est magnifique :
La 450 S a la particularité d’avoir un échappement latéral sortant par l’extracteur d’air chaud, et ce de chaque côté.
Re: La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 10:22
par maseramo
Re: La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 10:25
par maseramo
La tringlerie part vers la boîte arrière, parallèlement à l'arbre de transmission :
Re: La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 10:28
par maseramo
La 450 S mérite un livre à elle toute seule, livre qui existe d’ailleurs (Willem Oosthoek et Michel Bollée : « Maserati 450 S, the fastest sport racing car of the 50’s »). Dépassant les 300 km/h, elle était effectivement la plus rapide des voitures de Sport de ces années. Avec ses 400 cv pour 790 kg, elle faisait d’ailleurs peur à beaucoup de pilotes et seuls les meilleurs du moment parvinrent à la dominer. Les plus grands as l’ont conduite (Juan Manuel Fangio, Stirling Moss, Jean Behra, Carroll Shelby), envoutés par sa puissance et par le timbre particulier, rauque et relativement lent, de son V8.
Juan Manuel Fangio au volant de la 450 S lors d’un ravitaillement à Sebring en 1957. Je crois reconnaître Guerino Bertocchi à droite
Toujours à Sebring, le prudent Fangio a une paire de lunette de rechange autour du cou si un de ses verres venait à casser sous l’effet d’un gravillon projeté par un concurrent (c’était fréquent en endurance).
Re: La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 10:34
par maseramo
Quand tout marchait bien, la 450 S était quasiment imbattable et caracolait largement devant ses rivales, les Ferrari (290 MM, 315 S, 335 S), les Jaguar type D ou les Aston Martin DBR1. Elle ne fut cependant que vice-championne du monde « Sport » 1957, derrière Ferrari, à cause d’une série de « petites » pannes annexes (freins, embrayage, roue baladeuse, transmissions) ou d’accidents, lesquels pannes ou accidents survenaient toujours alors que la 450 S menait la course. Jamais son moteur V8 ne l’a trahie.
Le moteur V8 de la 450 S est un « monument mythique » du Maseratisme ! D’aucuns le tiennent pour l’un des meilleurs moteurs, voire « le » meilleur moteur de la seconde moitié du XXième siècle. Sa longévité industrielle fut exceptionnelle, 33 ans, égalisant celle du Jaguar XK. Car, né pour la course, ce magnifique V8 connut une très longue carrière « civile » en tourisme, équipant des générations de Maserati de route, jusqu’en 1990 !
Re: La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 10:36
par maseramo
Mais revenons à 1956 avec l'histoire de la 450 S qui illustre à merveille le fonctionnement de l'usine Maserati dans les années cinquante. Tout commença par la commande spéciale de 2 moteurs Maserati V 8 de 4.2 litres, commande émanant d'un italo-américano-californien du nom de Tony Parravano qui souhaitait les monter dans des châssis Kurtis Kraft en vue des 500 miles d'Indianapolis.
Tony Parravano, ici en veston devant sa 300 S qui remporta la course de Torrey Pines en 1956 avec Masten Gregory au volant.
Re: La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 10:40
par maseramo
Giulio Alfieri et son acolyte Valerio Colotti ressortirent d'un placard le projet d'un V 8 à 90 degrés quatre arbres à cames en tête, initié par Gioacchino Colombo et Vittorio Bellentani dès 1953, mais qui avait été abandonné après la catastrophe survenue aux 24 heures du Mans 1955. Ce furent là les deux tout premiers moteurs V 8 Maserati d'après guerre, mis au point, réglés puis rodés dans une caisse de 300 S, enfin expédiés depuis Modène aux USA et payés 15000 Dollars pièce, plus que le prix d'une Ferrari complète neuve ! Giulio Alfieri obtint l'accord d’Omer Orsi afin de profiter de cette commande et de ce tout nouveau moteur pour développer une barquette Sport en vue de la saison 1957. Le châssis et la boîte 5 vitesses (contre le différentiel) furent signés Colotti, la carrosserie, comme il se doit de Medardo Fantuzzi, reprenait en plus « agressif » les lignes de la 350 S. Le magnifique V8 de la 450 S « cubait » 4.5 litres, avait 4 ACT entraînés par cascade d’engrenage, 2 soupapes et 2 bougies par cylindre, 4 carburateurs Weber 45, La puissance délivrée atteignait 400 cv.
Stirling Moss aux 1000 kilomètres de Buenos Aires
La 450 S, pilotée par Fangio et Moss (les 2 meilleurs pilotes des années 50), faillit remporter sa première course, les 1000 kilomètres de Buenos Aires 1957, qu’elle menait largement lorsque l’embrayage lâcha. Elle connut la victoire aux 12 heures de Sebring 1957 (Fangio et Behra), pulvérisant les records du tour et de la distance totale parcourue. La commande de frein de la 450 S de Moss céda aux Mille Miglia 1957 de triste mémoire (accident fatal de De Portago sur Ferrari), et une roue se détacha aux 1000 kilomètres du Nurburgring la même année alors que Moss était en tête !
Le coupé 450 S Costen au Mans 1957
Re: La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 10:42
par maseramo
Au Mans 1957, Moss pilota un modèle unique, une version coupé de la 450 S surnommée « le monstre ». Ce coupé 450 S est à ce jour la seule Maserati de tous les temps à n’avoir pas été dessinée par un italien ! Omer Orsi voulait absolument Stirling Moss comme pilote au Mans et concéda que l'auto fut dessinée en Angleterre par Frank Costen, spécialiste en aérodynamique aéronautique. Ce fut cependant Zagato qui réalisa en hâte la carrosserie selon les plans de Costen. Finalement, Moss regretta de disposer d’une auto fermée car la ventilation de l’habitacle était insuffisante et il souffrit énormément de la chaleur avant d’abandonner sur bris de transmission, tout comme la barquette 450 S de Behra et Simon qui menait la course.
Jean Behra, avec son célèbre casque à lisière à carreaux, mène les 24 h du Mans
Re: La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 10:46
par maseramo
Moss et Behra remportèrent haut la main le Grand Prix de Suède et le titre de champion de monde de Sport était en vue au début de l’ultime course de l’année, le Grand Prix du Venezuela. Malheureusement, les multiples accidents lors de ce Grand Prix, dont un accrochage entre 2 Maserati (450 S et 300 S), laissèrent la victoire au championnat Sport à Ferrari.
Malgré cette malchance, quelle belle année 1957 ce fut ! La plus belle de l'histoire de la firme Maserati, champion du monde de formule 1 avec la 250 F de Fangio, et à deux doigts de cumuler les deux titres, la 450 S manquant de peu le sacre en voitures de sport. Les deux meilleurs moteurs du moment étaient signés Maserati en 6 cylindres en ligne de 2.5 litres et en 8 cylindres en V de 4.5 litres.
Re: La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 10:50
par maseramo
En 1958, la cylindrée en « Sport » fut limitée à 3 litres (à cause du terrible accident d’Alfonso De Portago aux Mille Miglia 1957, sur Ferrari 315 S, qui coûta la vie au pilote, à son coéquipier Edmund Nelson et à 9 spectateurs dont 5 enfants). Cette nouvelle réglementation brisa la carrière européenne de la 450 S qui promettait d’être splendide une fois corrigés les petits « défauts » de jeunesse de sa première année 1957. Heureusement, les 450 S coururent encore plusieurs années aux USA (où il n’y avait pas de limitation de cylindrée) aux mains de Carroll Shelby, de Jim Hall, de Billy Krause avec des versions « marine » du V8 maserati poussées à 5.6 litres et 520 cv. Au total, de 1957 à 1962, la 450 S participa à 119 courses et en remporta 31.
Masten Gregory 1957
Billy Krause 1958
Billy Krause 1958
Re: La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 10:55
par maseramo
Maurice Trintignant, dit « Pétoulet », au volant d’une 450 S au Grand Prix de Cuba 1958. Une certaine appréhension d’être aux commandes de ce monstre ?
Jean Behra remporte avec Stirling Moss le Grand Prix de Suisse en Aout 1957
Re: La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 10:59
par maseramo
La 2 c'est a priori Fangio/Moss à Buenos Aires 1957 ou Behra/Simon au Mans 1957
Re: La 450 S
Publié : lun. 16 déc. 2013 11:04
par maseramo
On dirait bien Fangio sur la photo précédente
Ici une video remarquable et très longue des 12 heures de Sebring 1957. Fangio et Behra remportent la course (on entend bien le moteur "lent" de la 450 S) devant Moss sur 300 S. La décontraction de Fangio c'est quelque chose ...
http://www.youtube.com/watch?v=OzegAlq92V0
Re: La 450 S
Publié : mar. 17 déc. 2013 00:24
par maseramo
Cette video est parfaite pour s'imprégner du timbre sonore particulier de la 450 S :
http://www.youtube.com/watch?v=czpDRoy7kWk
Re: La 450 S
Publié : mar. 17 déc. 2013 00:31
par maseramo
Re: La 450 S
Publié : mar. 17 déc. 2013 00:51
par seb81000
merci maseramo
sa a été un topic très intérréssent c'est un plaisir a lire .
Re: La 450 S
Publié : mar. 17 déc. 2013 18:04
par phil22
très belle rétrospective, très bien documentée et intéressante.
ce fut un plaisir.