Maseratitude

"Maseramo n'aime pas que les Maserati Vintage" !

J'ai été très gâté le week-end dernier. J'ai connu le privilège exceptionnel d'essayer une Maserati GranTurismo MC Stradale Centenario "capot carbone" neuve et je me suis dit que j'allais, avec l'accord de l'heureux propriétaire de ce joyau, un peu partager ce plaisir gourmand avec les passionnés de Maseratitude.
La GranTurismo MC Stradale est rare et chère. La série spéciale "Centenario" (crée pour célébrer le centenaire Maserati en 2014, commercialisée en 2014 mais aussi jusqu'à fin 2015) est encore plus rare (4 vendues en France) et encore plus chère. Les Centenario "capot carbone" se comptent sur les doigts d'une main !



Excusez-moi pour la qualité des photos mais j'étais tout à cette merveille qui délivrait tant d'émotions et les contrastes grand soleil / ombre d'une belle journée ne favorisaient guère les images parfaites. Cependant, il en ressort une "brumette presque David Hamiltonienne" assez poétique finalement pour découvrir cette jeune beauté, la plus aboutie des GranTurismo, un "collector" dès sa naissance !



Les phares sont directionnels, comme sur les Citroën DS 21/23 des années 60-70. Bien pratique la nuit en montagne. Les rétroviseurs sont en carbone







Le capot carbone est esthétiquement l'élément identificateur de cette Maserati. Il se soulève d'un petit doigt, exposant le V8 qui est très reculé vers l'habitacle (le bloc est strictement en arrière de l'axe des roues avant) pour une répartition optimale des masses.


Dans la même idée, la boîte 6 vitesses ZF est accolée au différentiel arrière (contrairement aux GranTurismo 4.2 litres et aux versions 4.7 S automatiques où la boîte est contre le moteur). Contrat rempli sur la MC Stradale Centenario avec 48 % sur l'avant, 52 % sur l'arrière et seulement 1725 kg avec le "capot carbone".

Le V8 de 4.7 litres développe 460 cv à 7000 tr/mn et 53 mkg à 4750 tr/mn. Il envoie ce bolide à 100 km/h en 4.5 secondes et jusqu'à 303 km/h en vitesse de pointe.

La GranTurismo est tellement belle et équilibrée que tout lui va, de la tenue très chic à celle "de combat" sur circuit. Celle-ci est une configuration très "Sport", limite "agressive", de ce "top model" ! C'est la plus transgressive des GranTurismo de route et pourtant elle ne devient ni extravagante ni vulgaire (c'est parfaitement impossible à une GranTurismo), elle conserve une beauté et une classe incomparable malgré la suggestion d'une sportivité débridée : du grand art ! du grand Pininfarina pour la base !


La couleur claire de la carrosserie, du meilleur effet, est très légèrement grisée (grigio Pietra) et spécifique aux "Centenario".

Ouah! bel engin !

C'est vrai Cedfred, elle est terrible et digne des Maserati du passé les plus mythiques !

Les magnifiques 20" Trofeo Design "Matt Smoke" :


J'adore ces jantes fort ajourées pour un meilleur refroidissement des disques, légèrement plus sombres que sur les MC Stradale "normales" qui ont un Trident sur le capuchon central, alors que celles-ci portent le médaillon du centenaire.



Les freins Brembo en carbone nécessitent d'être chauffés par quelques freinages tests avant de pouvoir offrir leur formidable efficacité. Un peu déroutant pour un novice en la matière, comme moi. Les disques font 380 mm de diamètre et 34 mm d'épaisseur avec 6 pistons à l'avant, 360 mm par 32 mm avec 4 pistons à l'arrière. (ci-dessus disque arrière)

Becquet arrière en carbone. Les deux échappements para-centraux sont de gros diamètre avec un bas de caisse arrière totalement ajouré pour évacuer au mieux les calories :

Le médaillon du centenaire Maserati (2014) est aussi présent sur les pas de porte en carbone :


Dans le cockpit, c'est "la totale des totales" : volant cuir-carbone avec marquage du centre, pédalier en aluminium, boîtier de commande marches avant-arrière en carbone, surpiqûres blanches sur les sièges avec de petites bandelettes de cuir rouge, rappel par liseré rouge sur les tapis, carbone autour des aérateurs de nuque, etc ..., etc ... Une belle harmonie "Sport". On s'y sent très bien !




La traditionnelle (depuis 1984) montre ovale Maserati est bien au rendez-vous, mais ce n'est plus une Lassale depuis 2001 :

Le bouton "Race" en haut à gauche est diabolique. Celui marqué "Sport", juste en dessous, est déjà pas mal dans le genre : il libère bien l'échappement. Mais le "Race", whaou ! Le son n'a plus rien à voir, il semble doublé par rapport à "Sport", quadruplé par rapport au régime normal. Le terme "Race" n'est pas galvaudé. Avec ce bouton magique, on a le son d'une voiture de course, d'une vraie MC (Maserati Corsa) !

L'ambiance est très très sportive ...

Le son et l'ambiance d'une voiture de course, OK, mais mes impressions de conduite me diriez-vous ? Bon j'y suis allé "mollo" vu le prix du fauve et les 259 kms affichés au tableau de bord quand j'ai pris le volant. Bien que les consignes de rodage ne soient plus très très à la mode, vous connaissez mon amour de l'histoire Maserati.



Je ne peux m'empêcher de penser au fameux "nei primi 1500 kilometri, non superare i 4000 giri" apposé sur le pare-brise des Maserati des années 60, 70 et même 80 ! Je peux quand même vous assurer que 4000 tours avec cette MC Stradale très spéciale, ça suffit largement pour vous expédier devant les tribunaux en moins de deux !

Etant donné le démarrage de la zone rouge à 7200 tours, on doit quand même pouvoir s'autoriser un tout petit petit 5000 tours en cours de rodage de ce moteur ultramoderne ! Mais à 4000 tours, le nombre des explosions est déjà important avec ce V8, on a l'impression que le moteur tourne plus vite ! La disponibilité dès les bas régimes est fantastique, aucun creux et ça monte très vite dans les tours !

La sensation dans les appuis un peu rapides est parfaite. La MC Stradale Centenario vire parfaitement à plat et est facile de prise en main. On la sent plus légère et réactive qu'une GranTurismo 4.2 litres ou une 4.7 litres S automatique que j'avais pu conduire l'an dernier et que je trouvais déjà assez vives à mon goût. J'adore la position de conduite dans la GranTurismo en général avec ce volant presque vertical. Quelque soit la version, je m'y suis toujours senti bien d'emblée, quasiment sans réglage (électriques) du volant ou du siège.



La garde au sol est abaissée sur les MC Stradale par rapport aux 4.2 et 4.7 S. Il faut faire attention aux ralentisseurs mais, même en mode "Race", cette Centenario ne m'a pas parue inconfortable du tout, un peu sèche certes, mais absolument rien de rédhibitoire.

Toujours en mode "Race", les passages de vitesses sont quasiment instantanés (60 milli secondes soit 1 dix-septième de seconde !) et, en pleine charge, peuvent secouer la nuque des passagers mais pas celle du pilote qui s'y attend. Et ces vocalises ! Les rétrogadages notamment sont particulièrement jouissifs avec ce petit coup d'accélérateur, automatique et parfaitement dosé pour éviter les à-coups moteurs, comme au temps du difficile "talon pointe". On se prend et on vous prend pour un pilote de course ! Je suis aussi assez frappé par l'importance du frein moteur, témoin d'une forte compression moteur doublée d'une coque assez légère, et dispenseur de gros freinages en conduite "normale", même lors de la descente d'un petit col.

La prochaine Alfieri sera probablement équipée de moteurs Bi-turbo au rendement extraordinaire. Mais je crois qu'on aura du mal à faire mieux, au niveau pureté acoustique et tessiture musicale, que cette MC Stradale en mode "Race", l'aboutissement d'une famille de moteurs "chanteurs lyriques". De la jouissance pure pour mélomanes, vraiment ! Le grand Luciano Pavarotti, natif de Modène et fan de Maserati, aurait apprécié !

Je vous entend les amis, un peu goguenards : "Maseramo s'est encore fait émoustiller, elle n'a pas quelques défauts, cette Centenario très exclusive ?" Franchement, je ne vois pas trop ! La marche arrière un peu délicate à doser, peut-être. Mais c'est un coup à prendre et, comme le dit son propriétaire : "je ne ferai pas beaucoup de chemin en marche arrière !" Même son coût, très élevé, est relatif. Pour moins cher qu'une Ferrari "de base", on a une pièce plus rare, sans doute plus "collectorisable" !



Un immense merci au possesseur de cette GranTurismo très confidentielle pour la confiance accordée et l'amitié franche dans la passion partagée du Trident de Modène.
De tout cœur, Maseramo, septembre 2015

Superbe reportage, très complet.
Si maintenant tu te mets aux modernes, alors ou va t-on ? (je plaisante, je sais que tu les aimes autant que les vintages)
Merci encore, un vrai plaisir de te lire.

Reportage superbe et fort intéressant , merci .

super reportage, et quelle voiture

Un de mes potes a acheté la version cabrio de la centenaire (192ke). Ç´est sa voiture de société au Luxembourg (essayez donc d'avoir ce genre de voiture en France en véhicule de société...sa société n'avait même pas 6 mois d'existence). Le Luxembourg, c'est manifestement un autre monde. J'en suis a me poser des questions sur l'intérêt de rester en France, qd je vois la facilité ailleurs de faire du business. Mais bon ...y'a aussi des avantages a vivre dans un pays communiste. Ou pas...

Vous dire qu'elle est magnifique serait inutile...

Merci les amis de votre intérêt pour cette GranTurismo historique, comme son nom "Centenario" le dit bien

Merci pour ces impressions à chaud, ce sont celles qui restent à vie !
Pour moi, Maserati peut construire autant de SUV qu'ils veulent, si ça permet économiquement de perpétuer la production de ce genre de bijoux !

Gracie mile Maseramo,
Comment ne pas tomber amoureux d'une telle beauté
Dominique
3200GTA

C'est l'aboutissement du V8 atmo; encore que je m'imagine une ultimate edition 4,9, 550cv,numérotée et tout,et tout.....La peut etre je me laisserai tenter....

Salut raaa merci pour ce petit reportage .
C'est vraiment de la belle voiture. J’aurais peur de la casser

A+

Quelle ligne ce Granturismo... Le design est absolument extraordinaire. Arriver a rendre un paquebot de 5 mètres de long aussi fluide est une vrai prouesse.
La finition et les améliorations techniques apportent visiblement un gros plus à cette version.

Merci pour le partage.

Merci pour de nous avoir fait partager ce moment exclusif.

Pour joindre le son aux écrits :

La centenario est effectivement l'alliance du luxe et de la finition à la sportivité. une belle réussite !