J’ai pu voir et entendre cette perle au Castellet en 2019 et discuter longuement avec son propriétaire en 2020 qui souhaitait que je fasse un article dessus. Effectivement, Maserati n’a conservé aucune trace de ce modèle unique
SSS à 3 échappements comme le nombre de S. C’est un peu pourquoi je me suis abstenu, par manque de temps aussi. Puis le covid a empêché que je l’essaye.
Pourtant, son propriétaire d’alors (2020) qui habite à Aix en Provence, s’était mis en contact avec le premier propriétaire qui lui avait dit tout un tas de choses qui se sont révélées exactes sur la voiture : pas de direction assistée pour gagner du poids, différentiel simplifié pour la même raison, la voiture devant surtout aller très vite en ligne droite, moteur à cames spéciales ce qui a été confirmé à la restauration complète.
Il s’agit probablement des mêmes arbres à cames qui seront montées sur la Bora GT4 de course.
Bref, beaucoup de choses assez troublantes quand même, même si aucune info du côté de Ermanno Cozza aux archives Maserati qui ne se souvient pas de caractères particuliers à cette auto.
Philippe Cornet-Epinat, le premier propriétaire, était richissime et un très bon client Maserati. Il avait déjà eu entre autres une autre
Ghibli et pensait qu’on pouvait l’améliorer. Son deal était de faire la course la nuit avec des potes en Ferrari Daytona ou Lamborghini Miura. C’était avant les limitations de vitesses et 280 km/h la nuit sur Nationales entre deux rangées de platanes, qui devaient leur sembler des murs continus à cette vitesse, ne leur faisait pas peur. Par ailleurs, Cornet-Epinat était un excellent pilote amateur. Il a terminé 8ieme au scrach aux 24 h du Mans 1972 sur Ferrari Daytona.
Dany Wylde m’a assi parlé de choses bizarres. Philippe Cornet-Epinat payait des factures pour Maserati, avançait de la trésorerie en espèces alors que Maserati était sous gestion Citroën à cette époque. Bref, dans ce contexte de « combinazione » gentillette, pas impossible que Maserati ait fait un cadeau « sans trace » à leur généreux mécène sans que Citroën ne sache ni le cadeau ni le mécénat occulte dans la comptabilité. Dans le contexte de l’époque en Italie, que je connais un peu par ma famille, c’est pas du tout impossible.
Dany Wylde voulait qu’on aille voir ensemble Cornet-Epinat à Genève pour qu’il me redise ce qu’il avait dit à Dany Wylde et pour lui montrer en même temps l’auto restaurée selon ses renseignements.
J’ai peut-être été bête de ne pas y aller. Mais avec un boulot à 60 heures par semaine et ma famille, je ne peux pas m’échapper facilement. En tout cas Dany me parlait avec ce que je peux ressentir, du haut de mes 60 ans, comme étant l’accent de la sincérité. Au moment de la restauration, il était en contact téléphonique avec Cornet-Epinat une fois par semaine.
Voilà le témoignage que je peux porter à votre connaissance.
Les photos que j’avais prises de la belle en 2019 sur le parking du Castellet :