Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
- maseramo
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Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Shinichi Ekko, le président et fondateur du Maserati Club Japan, m'a très gentiment autorisé à publier sur Maseratitude un résumé de la très belle présentation qu'il avait faite à Modène le 12 octobre 2018 au sujet du raid Modène-Tokyo en 1967 en Maserati Mistral et au sujet d'Ito Yoshiatsu, son compatriote, qui avait participé à ce raid.
Cette présentation avait eu lieu au MEF, le fameux Museo casa Enzo Ferrari de modène. Voici la plaquette de l'événement :
Ci-dessous le 12 octobre 2018, durant la conférence de Shinichi Ekko au MEF, est projetée la photo de la Mistral prête à partir le 15 octobre 1967 :
On reconnaît le conférencier Shinichi Ekko avec Adolfo Orsi en bas à gauche de la photo.
Shinishi Ekko a fait un énorme travail de recherche pendant plusieurs années sur Ito Yoshiatsu avec interview de nombreuses personnes qui l'ont connu. Je suis très heureux de rendre compte sur Maseratitude de ce travail considérable.
Ci-dessous Ito Yoshiatsu prépare le raid avec son copilote Jacques Maglia (photo collection Adolfo Orsi) :
Né à Tokyo en 1941, Ito Yoshiatsu devint technicien et travailla d'abord au département auto-radio d'une société qui s’appellera plus tard Panasonic. Mais son obsession était d'aller à Modène, "la Mecque" de la voiture de course ! A 25 ans en 1966, il quitta son travail et s'embarqua pour Modène où il réussit, au culot, à se faire engager comme mécanicien chez De Tomaso. Payé une misère, il fut contraint de vivre dans un minuscule logement non chauffé situé à 4 kilomètres en pleine campagne. Mais Ito était ravi car son premier travail chez De Tomaso consista à monter un moteur Cosworth dans une De Tomaso de Formule 3.
Cependant au bout de trois mois, pour obtenir une prolongation de son permis de séjour en Italie, Ito devait s'inscrire dans une école italienne et être rémunéré en alternance par une société italienne, De Tomaso étant une société à capitaux argentins et américains. Alejandro De Tomaso le recommanda chez Maserati à Guerino Bertocchi qui lui trouva une place d'élève le matin à l'école de mécanique Alfredo Ferrari et une place d'ouvrier l'après midi chez Maserati.
Très reconnaissant, Ito demanda à être affecté au département moteur de Maserati mais cela lui fut initialement refusé pour une raison originale : on a eu peur qu'il soit un espion japonais ! En effet, quelques années auparavant, en 1963, un groupe de japonais avaient visité l'usine Maserati, pris des photos et, en 1964, Honda sortait un moteur de 1.5 litres V12 transversal avec boite intégrée pour sa Formule 1. Ce moteur était la copie conforme d'un moteur Maserati expérimental de 1963 qui se trouve actuellement dans le show room de l'usine de Modène :
On note l'admission entre les deux arbres à cames de chaque banc, comme sur le V12 de la 250F, la boite de vitesses intégrée et le cardan vers la roue droite à la gauche de la photo. Expérimental, ce moteur Maserati transversal ne fut pas utilisé en course à ma connaissance.
Quand les dirigeants de Maserati virent arriver Ito début 1967, ils se méfièrent et l'affectèrent initialement au service clientèle, les propriétaires de Maserati ramenant à l'époque souvent leur bolide directement à l'usine pour les révisions, entretien, vidanges. C'est Fausto Pietrini qui s'occupait de ce service et qui forma Ito.
Ermanno Cozza se souvient de Ito comme si c'était hier et affirme que tout le monde appréciait ce japonais si sérieux, travailleur et très compétent aussi bien en mécanique qu'en électricité auto.
Au service entretien, Ito rencontra la clientèle très aisée qui pouvait alors s'offrir une Maserati, dont le jeune ténor Luciano Pavarotti qui engloutissait en Maserati ses premiers cachets conséquents !
Parmi les riches clients, Ito rencontra Jacques Maglia, un ex-pilote de Formule 2 qui avait même remporté en 1963 le Grand Prix de Monza de Formule 2 mais avait du stopper sa carrière en raison d'une sérieuse blessure au bras. Jacques Maglia possédait une Mistral 4 litres grise (AM 109 . 886) et avait dans l'idée de réaliser avec elle un raid Modène-Tokyo. Il proposa à Ito de l'accompagner en tant que second pilote et mécanicien. Jacques Maglia prenait à sa charge tous les frais.
Tenant ses engagements antérieurs, Ito passa d'abord son examen de mécanicien certifié, demanda l'autorisation à ses employeurs chez Maserati et finit par accepter la proposition de participer à ce raid.
La Mistral de Jacques Maglia, qui avait 9 mois, fut préparée à l'usine avec des ressorts plus rigides pour supporter plus de charge et des réservoirs supplémentaires permettant d'emporter 160 litres d'essence. Les plaques d'immatriculation françaises furent changées pour des plaques suisses, gage de neutralité car la voiture aurait à traverser des pays du bloc communiste.
Le 15 octobre 1967 à 6 heures du matin, Ito Yoshiatsu et Jacques Maglia se saluent de part et d'autre de la Mistral devant le portail de l'usine (photo collection Adolfo Orsi) :
Ce fut le départ, la Mistral remonta vers Venise à toute allure puis traversa la Yougoslavie, alors communiste, à 140 km/h de moyenne, arrêts ravitaillement compris ! Une prouesse sur les routes de l'époque ! Les deux compères se relayaient au volant et dormaient un peu à tour de rôle dans la voiture qui ne s'arrêtait jamais, sauf pour ravitailler ! De la Bulgarie à Ankara en Turquie, ils ne mirent qu'un jour puis s'arrêtèrent à l'ambassade d'Italie et dormirent chacun 20 heures ! (collection Shinichi Ekko) :
Passé Ankara, ce fut l'immense désert traversé à 100 km/h de moyenne pendant des centaines de kilomètres sur des pistes non goudronnées. photo désert (collection Shinichi Ekko) :
Ils arrivèrent à Téhéran le 19 octobre, en pleine fête du couronnement du Shah Reza Pahlavi qui, après 26 ans de règne, se gratifia du titre d'Empereur qu'il conservera jusqu'à sa chute en 1979.
Après Téhéran, s'ouvrit étonnement à nos compères une route goudronnée, neuve et magnifique vers l'Afghanistan, l'Asia A1. La Mistral s'y régala à 160 km/h de moyenne avec des pointes à plus de 200. Elle ne sera doublée que par une Porsche ! La Mistral marcha magnifiquement tant que l'essence fut de bonne qualité. Mais au Pakistan, le breuvage du noble 6 cylindres en ligne devint très suspect et ça s'aggrava encore en Inde. La Mistral se mit à mal fonctionner avec une perte de puissance évidente à partir de New Dehli. En arrivant à Calcutta, elle ne marchait plus que sur trois cylindres. L'équipage trouva un garage qui lui octroya un peu de place et Ito ouvrit le moteur : plusieurs pistons étaient endommagés et les segments détruits. Ito réussit à récupérer des segments sur une voiture américaine qui traînait là et parvint à les adapter sur la Mistral. Il pratiqua des soudures sur les pistons percés. Avec ces réparations de fortune et malgré une essence pitoyable, la valeureuse Maserati parvint quand même à traverser la Malaisie à vitesse réduite puis termina le voyage de Bankok à Tokyo en avion cargo, atterrissant à Tokyo le 20 Novembre soit après seulement 1 mois et 5 jours de voyage.
Ci-dessous la Mistral AM 109.886 parvenue à Tokyo (collection Adolfo Orsi) :
Six pistons tous neufs, livrés par l'usine Maserati, attendaient la Mistral éprouvée à Tokyo. Ito se hâta de les placer en décembre pour assurer le voyage de retour !
Car, si j'avais entendu parler de ce raid Modène-Tokyo, j'ignorais que les protagonistes avaient réalisé dans la foulée un voyage de retour en passant par les États-Unis !
Le même équipage et la même voiture quittèrent Tokyo à la mi-janvier 1968 en avion cargo. Escale à Hawai puis débarquement à San Francisco. Là les deux lascars firent très fort et faillirent plusieurs fois se retrouver en prison : ils traversèrent les USA de San Francisco à New York, soit plus de 5000 km, en deux jours et demi, malgré des arrêts répétés par la police pour excès de vitesse, les deux amis parlant en italien et expliquant avec les mains aux policiers qu'ils ne savaient pas que la vitesse était limitée ! Ils s'en sortirent par le règlement immédiat d'amendes conséquentes !
Le retour en Europe se fit via la Belgique puis les cols enneigés de l'Allemagne et de la Suisse avec arrivée à Modène le 5 mars 1968. Au total, 22 000 km de roulage depuis le 15 octobre 1967.
Ito reçut la médaille d'honneur de la ville de Modène. Par la suite, il travailla en 1969 pour Frank Williams sur des Formules 3 puis 2 et rejoignit Lotus en 1973, devenant mécanicien de Formule 1. Il a toujours soutenu que c'est l'expérience acquise chez Maserati qui lui avait permis de devenir mécanicien de Formule 1 ! Ci-dessous Ito avec Colin Chapman (conférence Shinichi Ekko) :
Ito termina sa carrière en Formule 1 sur la Copersucar de Fittipaldi et, en 1976, il retourna au Japon où, auréolé de gloire, il ouvrit un garage d'entretien-restauration de voitures de sport. Il perdit malheureusement la vie à 42 ans en 1983 dans un banal accident de la circulation.
Un grand bravo, Monsieur Ito Yoshiatsu, pour votre énorme amour des voitures qui vous a fait tout quitter à 25 ans pour aller à Modène, à l'autre bout du monde, trouver et conquérir ardemment votre bonheur. Ci-dessous préparant le raid avec Jacques Maglia (photo collection Adolfo Orsi):
Mille merci à Adolfo Orsi et Shinichi Ekko de m'avoir autorisé à publier sur Maseratitude leurs photos et écrits qui rendent hommage à Maserati et à Ito Yoshiatsu.
Un très grand merci à l'ami Philippe (Bruxelles) qui m'a bien aidé pour l'article et certaines photos.
En octobre 2018, devant l'Officina Candini à Modène, une Mistral analogue à celle du raid avec son petit saute vent sur le capot et les mêmes auto-collants que l'originelle aux mêmes endroits :
Le quotidien de Modena du 13 octobre 2018 relate la conférence de la veille et présente une photo de l'ambassadeur du Japon en Italie au volant de la Mistral avec Shinichi Ekko debout à côté :
Cette présentation avait eu lieu au MEF, le fameux Museo casa Enzo Ferrari de modène. Voici la plaquette de l'événement :
Ci-dessous le 12 octobre 2018, durant la conférence de Shinichi Ekko au MEF, est projetée la photo de la Mistral prête à partir le 15 octobre 1967 :
On reconnaît le conférencier Shinichi Ekko avec Adolfo Orsi en bas à gauche de la photo.
Shinishi Ekko a fait un énorme travail de recherche pendant plusieurs années sur Ito Yoshiatsu avec interview de nombreuses personnes qui l'ont connu. Je suis très heureux de rendre compte sur Maseratitude de ce travail considérable.
Ci-dessous Ito Yoshiatsu prépare le raid avec son copilote Jacques Maglia (photo collection Adolfo Orsi) :
Né à Tokyo en 1941, Ito Yoshiatsu devint technicien et travailla d'abord au département auto-radio d'une société qui s’appellera plus tard Panasonic. Mais son obsession était d'aller à Modène, "la Mecque" de la voiture de course ! A 25 ans en 1966, il quitta son travail et s'embarqua pour Modène où il réussit, au culot, à se faire engager comme mécanicien chez De Tomaso. Payé une misère, il fut contraint de vivre dans un minuscule logement non chauffé situé à 4 kilomètres en pleine campagne. Mais Ito était ravi car son premier travail chez De Tomaso consista à monter un moteur Cosworth dans une De Tomaso de Formule 3.
Cependant au bout de trois mois, pour obtenir une prolongation de son permis de séjour en Italie, Ito devait s'inscrire dans une école italienne et être rémunéré en alternance par une société italienne, De Tomaso étant une société à capitaux argentins et américains. Alejandro De Tomaso le recommanda chez Maserati à Guerino Bertocchi qui lui trouva une place d'élève le matin à l'école de mécanique Alfredo Ferrari et une place d'ouvrier l'après midi chez Maserati.
Très reconnaissant, Ito demanda à être affecté au département moteur de Maserati mais cela lui fut initialement refusé pour une raison originale : on a eu peur qu'il soit un espion japonais ! En effet, quelques années auparavant, en 1963, un groupe de japonais avaient visité l'usine Maserati, pris des photos et, en 1964, Honda sortait un moteur de 1.5 litres V12 transversal avec boite intégrée pour sa Formule 1. Ce moteur était la copie conforme d'un moteur Maserati expérimental de 1963 qui se trouve actuellement dans le show room de l'usine de Modène :
On note l'admission entre les deux arbres à cames de chaque banc, comme sur le V12 de la 250F, la boite de vitesses intégrée et le cardan vers la roue droite à la gauche de la photo. Expérimental, ce moteur Maserati transversal ne fut pas utilisé en course à ma connaissance.
Quand les dirigeants de Maserati virent arriver Ito début 1967, ils se méfièrent et l'affectèrent initialement au service clientèle, les propriétaires de Maserati ramenant à l'époque souvent leur bolide directement à l'usine pour les révisions, entretien, vidanges. C'est Fausto Pietrini qui s'occupait de ce service et qui forma Ito.
Ermanno Cozza se souvient de Ito comme si c'était hier et affirme que tout le monde appréciait ce japonais si sérieux, travailleur et très compétent aussi bien en mécanique qu'en électricité auto.
Au service entretien, Ito rencontra la clientèle très aisée qui pouvait alors s'offrir une Maserati, dont le jeune ténor Luciano Pavarotti qui engloutissait en Maserati ses premiers cachets conséquents !
Parmi les riches clients, Ito rencontra Jacques Maglia, un ex-pilote de Formule 2 qui avait même remporté en 1963 le Grand Prix de Monza de Formule 2 mais avait du stopper sa carrière en raison d'une sérieuse blessure au bras. Jacques Maglia possédait une Mistral 4 litres grise (AM 109 . 886) et avait dans l'idée de réaliser avec elle un raid Modène-Tokyo. Il proposa à Ito de l'accompagner en tant que second pilote et mécanicien. Jacques Maglia prenait à sa charge tous les frais.
Tenant ses engagements antérieurs, Ito passa d'abord son examen de mécanicien certifié, demanda l'autorisation à ses employeurs chez Maserati et finit par accepter la proposition de participer à ce raid.
La Mistral de Jacques Maglia, qui avait 9 mois, fut préparée à l'usine avec des ressorts plus rigides pour supporter plus de charge et des réservoirs supplémentaires permettant d'emporter 160 litres d'essence. Les plaques d'immatriculation françaises furent changées pour des plaques suisses, gage de neutralité car la voiture aurait à traverser des pays du bloc communiste.
Le 15 octobre 1967 à 6 heures du matin, Ito Yoshiatsu et Jacques Maglia se saluent de part et d'autre de la Mistral devant le portail de l'usine (photo collection Adolfo Orsi) :
Ce fut le départ, la Mistral remonta vers Venise à toute allure puis traversa la Yougoslavie, alors communiste, à 140 km/h de moyenne, arrêts ravitaillement compris ! Une prouesse sur les routes de l'époque ! Les deux compères se relayaient au volant et dormaient un peu à tour de rôle dans la voiture qui ne s'arrêtait jamais, sauf pour ravitailler ! De la Bulgarie à Ankara en Turquie, ils ne mirent qu'un jour puis s'arrêtèrent à l'ambassade d'Italie et dormirent chacun 20 heures ! (collection Shinichi Ekko) :
Passé Ankara, ce fut l'immense désert traversé à 100 km/h de moyenne pendant des centaines de kilomètres sur des pistes non goudronnées. photo désert (collection Shinichi Ekko) :
Ils arrivèrent à Téhéran le 19 octobre, en pleine fête du couronnement du Shah Reza Pahlavi qui, après 26 ans de règne, se gratifia du titre d'Empereur qu'il conservera jusqu'à sa chute en 1979.
Après Téhéran, s'ouvrit étonnement à nos compères une route goudronnée, neuve et magnifique vers l'Afghanistan, l'Asia A1. La Mistral s'y régala à 160 km/h de moyenne avec des pointes à plus de 200. Elle ne sera doublée que par une Porsche ! La Mistral marcha magnifiquement tant que l'essence fut de bonne qualité. Mais au Pakistan, le breuvage du noble 6 cylindres en ligne devint très suspect et ça s'aggrava encore en Inde. La Mistral se mit à mal fonctionner avec une perte de puissance évidente à partir de New Dehli. En arrivant à Calcutta, elle ne marchait plus que sur trois cylindres. L'équipage trouva un garage qui lui octroya un peu de place et Ito ouvrit le moteur : plusieurs pistons étaient endommagés et les segments détruits. Ito réussit à récupérer des segments sur une voiture américaine qui traînait là et parvint à les adapter sur la Mistral. Il pratiqua des soudures sur les pistons percés. Avec ces réparations de fortune et malgré une essence pitoyable, la valeureuse Maserati parvint quand même à traverser la Malaisie à vitesse réduite puis termina le voyage de Bankok à Tokyo en avion cargo, atterrissant à Tokyo le 20 Novembre soit après seulement 1 mois et 5 jours de voyage.
Ci-dessous la Mistral AM 109.886 parvenue à Tokyo (collection Adolfo Orsi) :
Six pistons tous neufs, livrés par l'usine Maserati, attendaient la Mistral éprouvée à Tokyo. Ito se hâta de les placer en décembre pour assurer le voyage de retour !
Car, si j'avais entendu parler de ce raid Modène-Tokyo, j'ignorais que les protagonistes avaient réalisé dans la foulée un voyage de retour en passant par les États-Unis !
Le même équipage et la même voiture quittèrent Tokyo à la mi-janvier 1968 en avion cargo. Escale à Hawai puis débarquement à San Francisco. Là les deux lascars firent très fort et faillirent plusieurs fois se retrouver en prison : ils traversèrent les USA de San Francisco à New York, soit plus de 5000 km, en deux jours et demi, malgré des arrêts répétés par la police pour excès de vitesse, les deux amis parlant en italien et expliquant avec les mains aux policiers qu'ils ne savaient pas que la vitesse était limitée ! Ils s'en sortirent par le règlement immédiat d'amendes conséquentes !
Le retour en Europe se fit via la Belgique puis les cols enneigés de l'Allemagne et de la Suisse avec arrivée à Modène le 5 mars 1968. Au total, 22 000 km de roulage depuis le 15 octobre 1967.
Ito reçut la médaille d'honneur de la ville de Modène. Par la suite, il travailla en 1969 pour Frank Williams sur des Formules 3 puis 2 et rejoignit Lotus en 1973, devenant mécanicien de Formule 1. Il a toujours soutenu que c'est l'expérience acquise chez Maserati qui lui avait permis de devenir mécanicien de Formule 1 ! Ci-dessous Ito avec Colin Chapman (conférence Shinichi Ekko) :
Ito termina sa carrière en Formule 1 sur la Copersucar de Fittipaldi et, en 1976, il retourna au Japon où, auréolé de gloire, il ouvrit un garage d'entretien-restauration de voitures de sport. Il perdit malheureusement la vie à 42 ans en 1983 dans un banal accident de la circulation.
Un grand bravo, Monsieur Ito Yoshiatsu, pour votre énorme amour des voitures qui vous a fait tout quitter à 25 ans pour aller à Modène, à l'autre bout du monde, trouver et conquérir ardemment votre bonheur. Ci-dessous préparant le raid avec Jacques Maglia (photo collection Adolfo Orsi):
Mille merci à Adolfo Orsi et Shinichi Ekko de m'avoir autorisé à publier sur Maseratitude leurs photos et écrits qui rendent hommage à Maserati et à Ito Yoshiatsu.
Un très grand merci à l'ami Philippe (Bruxelles) qui m'a bien aidé pour l'article et certaines photos.
En octobre 2018, devant l'Officina Candini à Modène, une Mistral analogue à celle du raid avec son petit saute vent sur le capot et les mêmes auto-collants que l'originelle aux mêmes endroits :
Le quotidien de Modena du 13 octobre 2018 relate la conférence de la veille et présente une photo de l'ambassadeur du Japon en Italie au volant de la Mistral avec Shinichi Ekko debout à côté :
"quando turbo spira ...", Dante Alighieri dans "La Divina Commedia"
- Froggie
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Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Super épopée!
Merci Alido (et Philippe) pour ce conte.
Comme quoi c'est solide une Mistral et nos gaillards étaient de véritables aventuriers!
Terminer sur 3 pistons... et la réparation de fortune des segments et pistons
A quoi servait donc ce petit saute-vent?
Merci Alido (et Philippe) pour ce conte.
Comme quoi c'est solide une Mistral et nos gaillards étaient de véritables aventuriers!
Terminer sur 3 pistons... et la réparation de fortune des segments et pistons
A quoi servait donc ce petit saute-vent?
- PhilDW
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Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Et un récit de nouveau passionnant par Alido.
- plm
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Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Merci pour ce magnifique et émouvant cadeau de début d'année.
PLM
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- Bicylindre
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Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Bonjour,
Bel hommage et très belle histoire.
Bel hommage et très belle histoire.
Maserati Gransport 08
- Cedfred
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Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Magnifique, merci Maseramo!
Spyder biturbo 2.8 de 1991 - Primatist de 1997 - 3200 GT de 2001
Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Superbe récit d'une vie très originale consacrée à la notre passion des belles automobiles et de l'art de vivre qui va avec!
Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Mille mercis Maseramo pour l'évocation de mythique road trip ! Je suis bien heureux que la neutralité suisse ait permis cet exploit !!! La Mistral est immatriculée au Tessin (TI), le Canton suisse le plus proche de Modène, avec une immatriculation provisoire Z, qui permet d'éviter de dédouaner un véhicule que n'est effectivement pas destiné à séjourner durablement sur le territoire.
- ghibli30
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Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Mille mercis Alido.
Excellent et superbement écrit comme d'habitude.
Excellent et superbement écrit comme d'habitude.
Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Wow, quelle aventure, merci pour le récit.
Que devint Jacques Maglia?
Que devint Jacques Maglia?
- maseramo
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Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Bonsoir les amis et merci pour ce bel accueil à cet article
Je ne sais pas, Froggie, à quoi pouvait servir le saute vent sur le capot. Protéger le pare-brise de projections ? Amélioration aérodynamique ? On l'a aussi sur cette merveilleuse A6GCS/53 Berlinetta Pininfarina #2059 qui a remporté le "best in show" de Villa d'Este en 2016 :
Merci Blu Sera pour les précisions sur les plaques suisses et pour le carnet de bord
Ciao Tinker, je ne sais pas trop ce qu'est devenu Jacques Maglia. En tout cas il n’apparaît pas, après 1967, dans le palmarès des grandes courses classiques.
Je ne sais pas, Froggie, à quoi pouvait servir le saute vent sur le capot. Protéger le pare-brise de projections ? Amélioration aérodynamique ? On l'a aussi sur cette merveilleuse A6GCS/53 Berlinetta Pininfarina #2059 qui a remporté le "best in show" de Villa d'Este en 2016 :
Merci Blu Sera pour les précisions sur les plaques suisses et pour le carnet de bord
Ciao Tinker, je ne sais pas trop ce qu'est devenu Jacques Maglia. En tout cas il n’apparaît pas, après 1967, dans le palmarès des grandes courses classiques.
"quando turbo spira ...", Dante Alighieri dans "La Divina Commedia"
- Froggie
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Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Tu as sans doute raison, Alido.
Un tel saute-vent, même bas, pouvait certainement dévier le flux d'air (et de projections) suffisamment pour qu'il passe directement sur le toit et que les projections d'eau et de boue n'encrassent pas (trop vite) le parebrise.
Et comme ça reste bas, même encrassé lui-même, le saute-vent permet de regarder par-dessus.
C'est sans doute aussi pour ça que les saute-vents étaient conçus pour abriter les pilotes dans les barquettes ou les monoplaces.
Et elle a dû en voir, de la boue, cette Mistral
Un tel saute-vent, même bas, pouvait certainement dévier le flux d'air (et de projections) suffisamment pour qu'il passe directement sur le toit et que les projections d'eau et de boue n'encrassent pas (trop vite) le parebrise.
Et comme ça reste bas, même encrassé lui-même, le saute-vent permet de regarder par-dessus.
C'est sans doute aussi pour ça que les saute-vents étaient conçus pour abriter les pilotes dans les barquettes ou les monoplaces.
Et elle a dû en voir, de la boue, cette Mistral
- Domi13
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Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Magnifique ce témoignage
Merci Alido, Philippe et Shinichi
Merci Alido, Philippe et Shinichi
- Froggie
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Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Voilà, fournie par Philippe, l'explication du saute-vent: empêcher qu'avec la vitesse, ils ne perdent leur efficacité (à l'époque il n'y avait pas les systèmes aérodynamiques actuels).
Et aux vitesses où ont roulé nos lascars, ce n'était effectivement pas du luxe
Et aux vitesses où ont roulé nos lascars, ce n'était effectivement pas du luxe
Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Pour éviter le décollement à grande vitesse des balais il y avait aussi sur certaines voitures des déflecteurs sur les balais comme ici sur Sm
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- Monocylindre
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Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Fantastic achievemen. I’m very proud of Jackie and Ito . I have many photos of this unique voyage and I’m lucky to hear the adventures that they shared . They became good friends and Ito kept in touch with my family until his death . Jackie Maglia continued to have adventures around the world before settling down in Grease . I should start noting his stories so they are not lost .
The car retuned to the U.K With Jackie after the rally .
The car retuned to the U.K With Jackie after the rally .
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- Monocylindre
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Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
He is now living in Grease and is well . We often talk about this trip and I know even though things were sometimes hard and exhausting , it’s a treasured memory of adventure and friendship. He was very saddened by the death of Ito but happy that he had a wonderful career living his passion. He was worried that somehow the trip would Have affect Ito’s future.Tinker a écrit :Wow, quelle aventure, merci pour le récit.
Que devint Jacques Maglia?
- bay
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Re: Raid Modène-Tokyo en Mistral en 1967
Extraits de " Octane Japan "
Suzuki Swift 1,2 GLX Hybride
Ferrari 612 Scaglietti , Grigio Silverstone /Nero
le registre Gransport MC Victory
Jeremy Clarkson. "tout passionné d'automobile doit avoir eu une Alfa-Romeo au moins une fois dans sa vie"
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