L'Indy est pour moi une très belle Maserati classique, elle exprime ce que Maserati savait sans doute faire de mieux à cette époque (69-75).
Mes impressions de conduite que je partage avec tous les amateurs de Maserati (sur une 4.2 bva ZF).
Avant de commencer, j'étais surtout habitué à la 4200 et à la 2.24 v avec lesquelles j'ai fait pas mal de longs trajets (et quelues années de vie commune).
L'Indy c'est d'abord une grande auto, mais quand elle est garée par exemple sur le parking de la station service au bord de l'autoroute pour prendre un café, c'est "Grace Kelly" qui descend dans la rue. Immédiatement les pouces se lèvent et les curieux ouvrent le bal des questions. A noter que peu de gens identifient la marque Maserati.
Mais revenons à l'essentiel, et dans l'ordre :
- accès à bord : commande d'ouverture de porte, c'est une pièce de design à elle seule ; immense portière qui a été faite pour entrer bien à l'arrière ; les place avant sont "très à l'avant", comprenez que vous conduisez avec un parebrise très panoramique et très incliné, et dés que le soleil pointe le très haut paresoleil est déployé
- position de conduite : sans doute l'une des meilleures des grandes dames italiennes de l'époque ; d'abord un pédalier où l'on peut poser ses chaussures, même si l'on chausse du 45 et que l'on conduit en Timberland (quoi que... pas l'idéal) ; ensuite un alignement pédalier / volant / siège très correct ; je n'ai pas eu mal au dos après 5 heures de route ; les conducteurs de Ferrari V12 de la même époque doivent commencer à baver...
- confort des sièges avant : vraiment excellent, douillets juste ce qu'il faut, bien amortis ; seul bémol, si vous déployez l'appui-tête vous avez le creu qui vous rentre un peu dans les épaules ; donc on ne le déploie pas...même s'il est très joli
- places arrières : oui de vraies places ; fait penser à nos 4200 modernes dans l'esprit ; on est très enfoncé dans des sièges très enveloppant ; tellement profonds que mes enfants on du mal à s'asseoir au fond
- mise en route : avec un bon réglage des 4 Weber et un allumeur en bon état, on tourne la clé et c'est parti, le bonheur des Weber ; à chaud on donne de l'air, c'est un peu plus long et ça part aussi très bien
- sonorité du V8 Alfieri : la c'est le grand moment ; discret au ralenti et bas régime ; on devine un V8 presque américain. Celle-ci est en ligne inox complète avec des échappements plutôt vocaux ; dés qu'on accélère on oublie les références US, c'est le son si typique du V8 Maserati, très carré, sans inertie, on prend des tours juste pour le plaisir, car en définitive la voiture a peu d'inertie et accélère déjà bien comme un diesel moderne dès 1500 tr/min
- boite ZF : toujours un plaisir de ponctualité et de précision ; pour ceux qui ont l'habitude par exemple de le boite Jaguar de la même époque (Type E etc...) c'est le jour et la nuit. Et des synchros qui marchent encore très bien avec plus de 100 000 km dans les pattes
- freinage : on s'attend à ne pas trop demander, et finalement on est agréablement surpris ; celle-ci ayant eu un système de freinage complètement rénové, ça aide ; bon mordant, certaine puissance ; bien entendu on ne fera pas une descente de col avec mais on est en confiance
- direction et amortissement : c'est typé confort / berline ; assez direct mais souple ; ça va très bien avec le typage pullman rapide de l'auto mais ce n'est pas une sportive
- insonorisation : finalement on cruise à 140/150 sans s'en rendre compte, c'était plutôt bien fait pour l'époque
- consommation réelle : 16 litres / 17 litres de moyennes sur de grands trajets routiers et autoroutiers ; plutôt honnête pour les performances
Les détails vraiment très beau sur cette auto :
- la planche de bord de première série, il faut dire très inspirée du travail de Bertone sur la Marzal et l'Espada, et les compteurs
- les sièges, leur forme, leur confort et leur sellerie Conolly
- les vitrages qui sont très grands ; le parebrise et la lunette arrière sont une oeuvre d'art
- les poignées de porte extér
- le volant (quand c'est le bon d'origine comme ici !)
- la finesse du galbe de la jointure capot et aile avant ; très pur sans ; plus incisif que sur la Ghibli
Les détails moins beaux :
- les divers commodos de bords, repris sur étagère, pas très sexy
- le pommeau de levier de vitesse, il manque un peu de finesse et de travail sur le bois
- la montre de bord en plastique plantée au milieu de la planche côté passager
- des manettes de chauffages archaïques dignes d'une Fiat 127
Au final, bilan quotien émotionnel 5/5 (que dire de plus ?)
Utilisabilité : 3/5 (disons que vu la taille et le peu de protection, on ne la laissera pas dormir dehors n'importe où le temps d'un weekend peut être pas plus?)
Originalité : 4/5
C'est une voiture qui n'est pas photogénique, car les optiques photos la rendent plus longue et étroite qu'elle ne donne l'impression en vrai. Il faut tourner autour et la voir évoluer sur la route pour en apprécier toute la beauté. L'Espada souffre du même mal pour les mêmes raisons dues à leurs dimensions si atypiques (longues, larges et plates!).
Voila, j'espère avoir été complet et honnête dans mes descriptions !