Maseratitude

Même la partie avant, avec la partie basse sous les parechocs et les caissons abritant les phares est en relativement bon état.

Voici par exemple, à travers l'orifice du phare côté conducteur, l'état bien meilleur que ce que j'espérais, du caisson abritant l'écope de phare, les arrivées électriques et le klaxon gauche:
Côté passager, on voit que le support de phare encore présent et toutes les tôles supérieures sont en excellent état.
Remarquez comment le peintre précédent a balancé la peinture sur tout ce qu'il voyait :
Mais sans surprise, on découvre que les tôles inférieures au fond de cet espace présentent une certaine corrosion de surface.
Il semble toutefois que cette corrosion reste encore superficielle et puisse être traitée assez facilement, ce qui serait encore une très bonne nouvelle:
Et côté extérieur, derrière le butoir de parechoc avant gauche maintenant enlevé, on découvre l'état de la carrosserie abîmée.
C'est ce qu'il y a de plus vilain sur toute cette carrosserie, avec des tôles bien enfoncées et une réparation antérieure avec du mastic.
Mais là encore, la réparation ne devrait pas être trop difficile:

Et pour finir ce premier inventaire, l'état des joints d'assemblage du capot, sous les longues baguettes chromées décoratives.

Les clips en cuivre, insérés dans le plan de joint entre les éléments de capot, et qui fixent ces baguettes décoratives par le dessous, ont été enlevés sans trop de difficultés, sans avoir besoin de desserrer les boulons et shims d'assemblage, ce qui a alors permis d'enlever les baguettes:
Et on découvre là encore que les tôles sont très saines dans les zones de joints (on distingue encore quelques résidus de colle).
Et aussi que les baguettes chromées n'avaient pas non plus été enlevées pour la dernière peinture...
C'est une très bonne nouvelle, car cela va permettre de ne pas désassembler les éléments supérieurs principaux du capot pour traiter la tôle avant primer et nouvelle peinture. Une préparation soigneuse de la zone de joint devrait suffire.

Par contre, on a décidé de séparer la partie basse du capot pour pouvoir bien accéder au caisson avant inférieur et aux caissons de phares, pour pouvoir bien traiter ces zones.
Le capot sera donc bientôt démonté de la voiture, puis partiellement désassemblé.

On continue d'avancer.
Aujourd'hui, le plancher passager a lui aussi été découpé.
On voit aussi que le travail de nettoyage/ponçage des tôles a commencé, avec enduit de produits d'apprêt (ce qu'on voit au milieu, gris, c'est le sol de l'atelier au travers du plancher ):
Côté conducteur, l'un des deux puits de plancher que j'ai apportés a déjà été soudé par points:
Et maintenant, le technicien abrase les têtes des points de soudure:
Voilà le résultat, en cours:

Avec Valenti, on a quand même regardé de plus près l'état des jonctions de tôles de capot qui se trouvaient sous les baguettes chromées avant la suite des opérations.
En examinant attentivement les interstices, il apparaît par endroits des traces de corrosion superficielle:
Voici d'ailleurs comment se présente une de ces baguettes chromées, une fois démontée, avec les clips en laiton, ici redressés, qui permettent de bien la fixer à travers l'interstice séparant les panneaux du capot:
Peut-être que l'enlèvement des baguettes a mis en évidence ces zones de fragilité, d'autant plus que la peinture à ces endroits n'a pas été refaite lors des dernières peintures en rouge.
En tous cas, l'apprêt et la peinture ne sont plus là de manière couvrante partout pour protéger les tôles de bord des éléments de capot, surtout qu'elles seront des puits à humidité, contre une future propagation de la corrosion.
Ce serait bête de refaire une peinture neuve et de voir apparaître des bulles au niveau des chromes dans 2 ans .

On a donc décidé finalement de désassembler le capot en prenant tous les repères.
Le technicien est confiant dans leur capacité à le remonter dans ses cotes après les diverses opérations de réparation et de peinture.
Et puis ce désassemblage complet permettra de mieux réparer, traiter et repeindre l'ensemble des pièces et corps creux du capot.

Voici aussi l'état de l'envers des parechocs que je compte faire rechromer:
On pouvait se douter que l'envers des parechocs, une zone particulièrement exposée aux projections d'eau et à l'humidité stagnante, soit attaqué par de la corrosion.
A l'inverse des parties externes qui reçoivent les couches successives de métaux de protection lors du processus de chromage, apparemment ces métaux ne se déposent pas bien sur l'envers des tôles, creux.
Tout ça sera traité, l'extérieur rechromé, et je demanderai aussi de mettre une couche d'epoxy protectrice sur l'envers des parechocs.

J'ai fait un essai de ponçage de la jante alu de l'arrière d'une roue Borrani, pour voir.
Pour le moment, seulement au 400 (c'était nécessaire pour enlever les traces de corrosion de surface de l'alu) puis au 600.
Ca rend déjà pas mal.

Avant (la partie au centre avait été polie au Belgom, mais on y voit quand même des rayures, et sur les bords on voit les piqûres):
Après:
Je ferai le 1000 la prochaine fois.
Ca donnera déjà un aspect bien satiné, moins tape-à-l'oeil que le poli, et ce sera plus facile à faire

Si le résultat est bon comme je l'espère, je pourrai traiter la partie avant (celle qui est visible).
Mais il y aura encore tout le travail de détail entre les rayons...

Sans compter les rayons et les moyeux!
Un essai de ponçage du chrome sur le moyeu avec une Dremel entre les rayons s'est avéré peu productif pour le moment:
Faut que j'explore encore la technique

Sympa (et précieux) ce reportage de restauration au jour le jour, et en plus, la qualité de la voiture apparait avec la mise à nu et le bon état général des tôles après 56 ans de vie.

Voici l'état après avoir passé du 1000, puis du Belgom qui fait office de pâte de polissage:
Du coup, j'ai traité aussi la circonférence facilement accessible de la jante sur sa face avant.
Mais comme elle me semblait en assez bon état, sans piqûres, je me suis limité au 1000 + Belgom.
Ca donne assez bien:
Evidemment, c'était la partie facile du travail.
Il reste le plus difficile, les rayons et le moyeu.
Mais à chaque jour suffit sa peine

Le moyeu, tu vas faire comment?
Antman et ses fourmis?

Bonne question
J'ai bien peur qu'il faille rapetisser encore plus, au niveau ...ionique

Je pense d'abord enlever le plus gros, càd les écailles de chrome qui se décollent, de manière mécanique: pinces, dremel, etc.
Ensuite poncer au mieux et grossièrement, à la dremel encore, l'acier rouillé, jusqu'aux zones encore chromées, pour m'assurer qu'il n'y a plus d'interstice entre chrome et acier où pourrait redémarrer de la corrosion.
Le chrome encore adhérent sera difficile à enlever, car le chrome ...c'est dur!

Puis passer à l'attaque chimique pour éliminer au niveau moléculaire les restes de rouille, c'est là que ça sera délicat.
L'acide de référence pour ce type de traitement, c'est l'acide phosphorique: il dissout/transforme la rouille et laisse à la place un dépôt phosphaté protecteur qui passive la surface, qu'il faut ensuite rincer, et sur lequel on peut ensuite peindre.
Il m'en reste encore pas mal du bidon de 5L que j'avais acheté pour détartrer mon circuit de refroidissement.
Je ferai ça au pinceau pour ne pas en mettre partout, en espérant que le plumeau ne se déplumera pas trop vite

La question qu'on peut se poser, c'est: comment ça va se passer aux endroits où le chrome est encore adhérent, et quelles réactions aura-t-on avec tous les métaux en présence: chrome, sous-couches de nickel et de cuivre, et enfin substrat en acier...

Je pense faire d'abord des essais sur la partie arrière d'un moyeu:
Comme ça, s'il y a des dégâts lors de la mise au point, je pourrai optimiser, avant de faire le traitement en face avant

Côté carrosserie, ça progresse bien.
Les ailes avant ont donc été désassemblées de la partie principale du capot:
On voit bien maintenant que les zones de joint étaient corrodées.
Et pourtant elles ont été peintes avant assemblage, on distingue encore de la peinture gunmetal entre les zones corrodées.
Mais sans réelle protection des tôles avant peinture à l'époque, les zones de joint sujettes à l'accumulation d'humidité ont rouillé...
Remarquez comment les orifices pour les boulons d'assemblage des tôles sont ovalisés, afin d'optimiser l'ajustement:
Heureusement, cette corrosion superficielle reste facilement récupérable par ponçage:
Avec l'intérieur des caissons maintenant facilement accessible, les zones extérieures au niveau des butoirs de parechocs, enfoncées, ont été redressées par martelage et ont fait l'objet d'un ponçage préliminaire:

De l'autre côté, on voit un état d'avancement plus grand.
Ici on observe que les plans de joint ont déjà été enduits de primer blanc après ponçage:
L'intérieur du caisson avant, dont le fond était un peu corrodé, a été brossé puis traité avec un convertisseur de rouille (le même produit qui avait déjà été déposé sur les panneaux intérieurs dans l'habitacle).
C'est un produit agressif (probablement à base de phosphorique, ne pas toucher!) et coûteux, dixit Valenti.
La couleur verdâtre, qu'on voit encore dans les zones où le produit a été abondamment déposé, devient noire au séchage.
Ensuite on pourra passer un primer et la peinture:
Les parties corrodées dans l'intérieur des ailes, essentiellement les tôles de bord, sont aussi traitées avec le même produit:
A l'intérieur de l'habitacle, les deux nouveaux puits de planchers ont maintenant été soudés et les zones de jonction traitées avec un primer, tandis que les traces vertes de convertisseur de rouille déposé sur les panneaux sont devenues noires:
Bien entendu, la partie arrière de l'habitacle et le coffre seront traités de la même manière.

Les ailes ont été réassemblées temporairement pour vérifier les alignements.
Pour le moment c'est tout bon.
Remarquez les petites pastilles métalliques qui assurent le bon écartement des rebords de panneaux, afin de pouvoir y glisser les barrettes de fixation des chromes:
On remarque bien, en regardant le capot par dessous, les pastilles situées au niveau des boulons d'assemblage, et le jour entre les rebords de panneaux:
On voit aussi sur la photo d'avant les orifices de fixation des rétros extérieurs sur l'aile de capot.
J'ai demandé à ce qu'on les colmate par soudage et qu'on recule les rétros sur l'avant des portières.
En effet, ils sont actuellement positionnés trop en avant pour être vraiment utiles...

La manche à air gauche du capot a été réparée.
Soudage de deux tôles qui ont permis de rétablir le conduit.
Vue ici de la tôle verticale, côté intérieur:
Et là, côté extérieur, les tôles formées pour refermer le canal, il y en a apparemment deux: elles se rejoignent en biseau et à angle droit avec un cordon de soudure, et celle du dessous (horizontale quand le capot est fermé) a un rebord soudé par points à la tôle verticale de la photo précédente .
Joli travail de reconstruction, et aucun problème de déformation, les ajustements de capot sont impec!

Pour mémoire, voici la configuration "soft" d'avant, pour comprendre comment la manche à air a été refermée:
Le ponçage des planchers arrière a commencé.
Finalement ce n'était pas du luxe.
Apparemment il y a quand même du boulot pour éliminer la corrosion de surface, notamment au fond des rainures, mais heureusement il reste suffisamment de tôle une fois qu'on parvient au métal sain:
J'ai donc bien fait d'avoir enlevé le revêtement bitumineux qui les recouvrait et d'avoir demandé ce ponçage...

Et il vaut quand même mieux poncer ces planchers que les remplacer.
D'abord ça coûte moins cher, et aussi le travail de soudure aurait été plus délicat, les planchers se raccordant ici directement aux panneaux verticaux de la coque (alors que les puits de plancher à l'avant sont plus petits et soudés au plancher). Et il y a aussi les renforts soudés pour la fixation des tirants de suspension arrière...

Il faudra encore appliquer de l'apprêt anticorrosion puis peindre, et injecter de la cire à l'intérieur des barres de structure.

Le travail de "nettoyage" du pavillon a aussi commencé.
Il semble que ce ne soit pas commode, les résidus de colle ayant tendance à encrasser la brosse métallique.
Et ça projette de la poussière, masque indispensable!
Là encore, j'ai bien fait de faire faire ce travail
Valenti m'a demandé de vérifier si on ne peut pas approvisionner une barrette métallique de blocage d'ouverture de portière.
Celle côté conducteur a en effet été cassée et remplacée par un montage branquignol.
On voit ci-dessous le système d'origine et celui de remplacement bricolé:
Le montage de remplacement n'est pas fonctionnel, la tôle courbe n'ayant pas la même raideur que la tôle d'origine, ce qui fait que la course de portière n'est pas bloquée et que le bord de portière vient abîmer la carrosserie.
Heureusement ce type de pièce (pourtant peu commun) est bien refabriqué.
Je passe commande.

C'est fascinant ! Bravo !

ça avance plutôt pas mal, c'est cool

Comme je m'y attendais un peu, le ponçage mécanique de l'arrière du moyeu chromé d'une roue Borrani n'est pas facile.

Un essai de ponçage au 150 ne donne rien.
Ca enlève bien un peu de rouille sur l'acier, mais pas assez en profondeur, et le chrome, trop dur, n'est pas vraiment érodé là où il reste adhérent.
Ca ne s'enlève pas comme une peinture...

En détachant certaines des écailles avec un cutter, on observe que la corrosion a fait son chemin sous le dépôt de chrome et ses sous-couches, avec des piqûres dans l'acier qui n'était plus protégé.
Mais, en dehors des zones encore chromées, on observe aussi des zones d'acier avec un éclat métallique, là où la jonction était encore bonne et où le dépôt est encore bien couvrant.
Le problème est que justement dans ces zones encore bien protégées, il est très difficile d'enlever le chrome.
Ce métal étant très dur, il faudrait employer un ponçage mécanique assez agressif... .

Un essai de ponçage avec du 80 permet de mieux dégager le chrome non adhérent:
On voit que même si on parvient jusqu'à l'éclat de l'acier, le chrome adhérent ne peut être enlevé (on distingue bien les deux nuances différentes de gris pour l'éclat métallique).
A mon avis, une fois la surface débarrassée des écailles de chrome et nettoyée, le seul moyen de parvenir à un bon état de surface de l'acier pour le repeindre sera de faire une attaque chimique.
Essai la prochaine fois

ben à la télé on voit toujours des trucs magiques, genre on trempe 1h puis ça ressort comme neuf.
mais bon, c'est de la tv, on ne nous dit pas tout
sacré boulot en perspective

Et question con, aerogommage violent et rechromage?

Si je veux rester dans un coût raisonnable, je dois renoncer au rechromage.
Rechromer oblige en effet à démonter l'ensemble de la roue donc, tant qu'à faire, remplacer aussi tous les rayons (qui sont chromés) et polir les jantes alu, puis remonter la roue (à faire faire donc de préférence par un pro qui a l'habitude).
L'un dans l'autre, on arrive vite à 500 Euros par roue...

Mon idée est de ne pas démonter la roue afin de pouvoir faire le travail moi-même en conservant les rayons existants chromés (le corps des rayons semble encore en bon état, et j'espère que c'est aussi le cas des filetages).
Je ne peux donc pas envisager de rechromage des moyeux.
Pour que l'aspect esthétique soit quand même correct, je dois cependant parvenir à récupérer une surface métallique saine pour le moyeu afin de le repeindre avec une peinture argent satiné. Je ne pense pas que ça choquera, d'autant qu'il y aura le capuchon chromé par-dessus.

Si le travail de peinture du moyeu est trop délicat (à cause de la présence des rayons), l'alternative est de tout repeindre: moyeu, rayons, et jante, après avoir légèrement poncé le métal partout (pas simple pour le chrome) pour l'accrochage de la peinture.
Seul resterait alors chromé le capuchon qu'on visse sur le moyeu.
Je trouverai dommage de ne plus avoir l'aspect poli de la jante, mais n'oublions pas que nombre de roues Borrani ont été à l'origine livrées entièrement peintes, notamment pour la compétition, car le chromage des rayons fragilise l'acier.
C'était le cas par exemple sur les GTO:
Sur les Type E, on pouvait aussi opter pour des roues à rayons peintes (mais celles-ci étaient entièrement en acier).
Voici par exemple les roues Dunlop peintes qui étaient proposées pour l'usage en compétition:

Ca ne chôme pas chez Valenti.
La carrosserie commence à être poncée.

A ce stade, toujours pas de traces de corrosion ou de parties accidentées, ni de réparations mal faites avec profusion de mastic comme les américains en sont coutumiers (cette voiture est d'origine californienne avant d'avoir passé 20 ans en France).
Au ponçage, on révèle les sous-couches et peintures précédentes:
Comme je l'ai demandé, les orifices de fixation des rétros extérieurs Talbot ont été rebouchés par soudage.
Ils étaient trop en avant sur les ailes du capot et pratiquement inutilisables (ils seront refixés à l'avant des portières):
On voit bien en dessous du capot les fils métalliques ayant été utilisés pour la soudure à l'arc:
Le travail de ponçage de l'intérieur a progressé, il est pratiquement terminé.
On voit ici l'état du caisson latéral, ainsi que les planchers côté conducteur.
Aucune mauvaise surprise, un peu de corrosion de surface sur les planchers, qui va être traitée: