Nürburg 1957
Publié : sam. 5 août 2023 14:57
Il y a 66 ans, on a surnommé cette course "la course du siècle" :
Dites «Nürburgring 1957» à n’importe quel grand passionné de courses automobiles, il vous répondra : « ah Fangio avec sa Maserati 250 F ! ». Ce Grand Prix d’Allemagne du 4 Août 1957 est devenu mythique et reste dans les annales comme l’un des plus beaux morceaux de bravoure et de pilotage de tous les temps.
Bien qu’en « pole position », Fangio loupa son départ, laissant filer les deux Ferrari de Mike Hawthorn et de Peter Collins, mais il bâtît une première fois son record du Nürburgring qu’il détenait depuis l’année précédente (sur Ferrari D50) et parvint à doubler les deux Ferrari et prendre la tête. A mi-course, l’arrêt ravitaillement de Fangio fut une catastrophe. Une roue arrière était restée bloquée et les mécaniciens ne parvenaient à dévisser l’écrou central. Finalement, la roue put être changée mais, après cet arrêt calamiteux, Fangio était à plus d’une minute derrière les Ferrari. Autant dire que la course était perdue. C’est alors que le miracle se produisit ! Fangio à l’état normal, c’était déjà quelque chose, mais Fangio en état de grâce, c’était exceptionnel. Battre une fois le record du tour au « Nürburg », c’est déjà fantastique, le faire tomber chaque tour pendant huit tours consécutifs, ça ne s’était jamais vu et ça ne s’est jamais revu ! Fangio et sa 250 F, arborant le numéro 1 de champion du monde en titre et le nez jaune, volaient littéralement, avalant les 170 virages et les 22.8 kilomètres du tourniquet allemand avec une trompeuse facilité. Les spectateurs retenaient leur souffle et avaient parfaitement conscience de vivre un moment exceptionnel. D’ailleurs, de très nombreuses photos furent prises pour immortaliser ces instants que chacun savait magiques. Malgré les efforts des pilotes Ferrari pour se mettre à l’abri, Fangio fonçait sur eux jusqu’au contact visuel. Plus que 300 mètres, 200 mètres. En passant devant les stands, l’avant dernier tour, Fangio arrivait dans les roues arrière du second, Peter Collins. Il l’attaqua dans le virage Sud et le doubla en mettant une roue dans l’herbe, criblant de graviers Collins et lui brisant les verres de lunette.
Le leader, Mike Hawthorn, fut rejoint et dépassé à la moitié de l’avant dernier tour mais Fangio ne levait toujours pas le pied. Il restait concentré et franchit la ligne d’arrivée avec 3.6 secondes d’avance sur Hawthorn et 35.6 sur Collins devant des spectateurs en extase et en admiration qui lui faisaient des révérences des bras.
Beau joueur, Peter Collins à gauche garde le sourire, contre le génie il n'y a rien à faire. Mike Hawthorn à droite a mené la course en tête jusqu'à l'avant dernier tour. Il se demande encore ce qui lui est arrivé !
On a tout dit de cette remontée ahurissante de Fangio, tout vérifié, le moteur, l’essence : rien, rien que le talent et l’expérience qui avaient parlé au delà de ce que l’on croyait possible, des instants magiques emprunts d’un équilibre surréaliste, tels que seul Tazio Nuvolari avait pu nous en donner auparavant et Ayrton Senna bien plus tard.
Le propre commentaire de Juan Manuel Fangio lui-même, quelques décennies après, sur sa course légendaire au Nürburgring 1957 fait froid dans le dos : « Même maintenant, j’ai très peur quand je repense à cette course. Pourtant j’avais conscience de ce que je faisais et des risques encourus. Nürburgring était mon circuit favori. Je l’aimais dans son ensemble et je crois que ce jour là, je l’ai vaincu. Un autre jour, c’est lui qui m’aurait vaincu peut-être, qui sait ? J’avais atteint les limites de la voiture, je les avais peut-être même dépassées. Je n’avais jamais piloté de cette manière et je savais très bien que c’était la dernière fois. »
Si deux deuxièmes places aux Grands Prix de Pescara et de Monza viendront conforter son titre, Fangio fut sacré pour la cinquième fois champion du monde de formule 1 dès le soir de ce Grand Prix d’Allemagne d’anthologie.
Dites «Nürburgring 1957» à n’importe quel grand passionné de courses automobiles, il vous répondra : « ah Fangio avec sa Maserati 250 F ! ». Ce Grand Prix d’Allemagne du 4 Août 1957 est devenu mythique et reste dans les annales comme l’un des plus beaux morceaux de bravoure et de pilotage de tous les temps.
Bien qu’en « pole position », Fangio loupa son départ, laissant filer les deux Ferrari de Mike Hawthorn et de Peter Collins, mais il bâtît une première fois son record du Nürburgring qu’il détenait depuis l’année précédente (sur Ferrari D50) et parvint à doubler les deux Ferrari et prendre la tête. A mi-course, l’arrêt ravitaillement de Fangio fut une catastrophe. Une roue arrière était restée bloquée et les mécaniciens ne parvenaient à dévisser l’écrou central. Finalement, la roue put être changée mais, après cet arrêt calamiteux, Fangio était à plus d’une minute derrière les Ferrari. Autant dire que la course était perdue. C’est alors que le miracle se produisit ! Fangio à l’état normal, c’était déjà quelque chose, mais Fangio en état de grâce, c’était exceptionnel. Battre une fois le record du tour au « Nürburg », c’est déjà fantastique, le faire tomber chaque tour pendant huit tours consécutifs, ça ne s’était jamais vu et ça ne s’est jamais revu ! Fangio et sa 250 F, arborant le numéro 1 de champion du monde en titre et le nez jaune, volaient littéralement, avalant les 170 virages et les 22.8 kilomètres du tourniquet allemand avec une trompeuse facilité. Les spectateurs retenaient leur souffle et avaient parfaitement conscience de vivre un moment exceptionnel. D’ailleurs, de très nombreuses photos furent prises pour immortaliser ces instants que chacun savait magiques. Malgré les efforts des pilotes Ferrari pour se mettre à l’abri, Fangio fonçait sur eux jusqu’au contact visuel. Plus que 300 mètres, 200 mètres. En passant devant les stands, l’avant dernier tour, Fangio arrivait dans les roues arrière du second, Peter Collins. Il l’attaqua dans le virage Sud et le doubla en mettant une roue dans l’herbe, criblant de graviers Collins et lui brisant les verres de lunette.
Le leader, Mike Hawthorn, fut rejoint et dépassé à la moitié de l’avant dernier tour mais Fangio ne levait toujours pas le pied. Il restait concentré et franchit la ligne d’arrivée avec 3.6 secondes d’avance sur Hawthorn et 35.6 sur Collins devant des spectateurs en extase et en admiration qui lui faisaient des révérences des bras.
Beau joueur, Peter Collins à gauche garde le sourire, contre le génie il n'y a rien à faire. Mike Hawthorn à droite a mené la course en tête jusqu'à l'avant dernier tour. Il se demande encore ce qui lui est arrivé !
On a tout dit de cette remontée ahurissante de Fangio, tout vérifié, le moteur, l’essence : rien, rien que le talent et l’expérience qui avaient parlé au delà de ce que l’on croyait possible, des instants magiques emprunts d’un équilibre surréaliste, tels que seul Tazio Nuvolari avait pu nous en donner auparavant et Ayrton Senna bien plus tard.
Le propre commentaire de Juan Manuel Fangio lui-même, quelques décennies après, sur sa course légendaire au Nürburgring 1957 fait froid dans le dos : « Même maintenant, j’ai très peur quand je repense à cette course. Pourtant j’avais conscience de ce que je faisais et des risques encourus. Nürburgring était mon circuit favori. Je l’aimais dans son ensemble et je crois que ce jour là, je l’ai vaincu. Un autre jour, c’est lui qui m’aurait vaincu peut-être, qui sait ? J’avais atteint les limites de la voiture, je les avais peut-être même dépassées. Je n’avais jamais piloté de cette manière et je savais très bien que c’était la dernière fois. »
Si deux deuxièmes places aux Grands Prix de Pescara et de Monza viendront conforter son titre, Fangio fut sacré pour la cinquième fois champion du monde de formule 1 dès le soir de ce Grand Prix d’Allemagne d’anthologie.