Maseratitude

En 1956, Stirling Moss était pilote d'usine en Formule 1 sur Maserati 250 F. La 250 F fut en continuelle évolution depuis 1954 avec une ligne initiale assez ronde, proche de la A6GCM, qui évolua vers de plus en plus de finesse.

Voici Stirling Moss remportant le Grand Prix de Monaco 1956 sur une 250 F classique : 6 cylindres en ligne (2.5 litres 270 cv) dans l'axe de la voiture, arbre de transmission passant sous le siège du pilote qui est assi assez haut :

Quelques mois plus tard, à Monza, Stirling Moss va remporter le Grand Prix d'Italie 1956 sur une 250 F très remaniée, "Lightweigth" car le châssis est constitué de tubes plus fins (Telaio 2 = Châssis 2). Le nez est allongé et abaissé, réduisant la surface frontale. Mais la grande nouveauté de cette voiture tient dans l'angulation de l'axe du moteur du moteur à 6 degrés (5 degrés selon certaines sources) vers la gauche, ce qui permet à l'arbre de transmission de passer sur la gauche du pilote dont on a pu ainsi abaisser le siège.

On voit ici Stirling Moss (avec son inséparable casque blanc) à Monza, assi très bas dans sa 250 F Telaio 2, en train de dépasser une Ferrari-Lancia (Peter Collins ou Juan Manuel Fangio) et s'envoler vers la victoire :

Eh bien vous savez quoi ? Cette 250 F victorieuse à Monza en 1956 EST A VENDRE aux enchères à Monterey le 15 Août !!!

Il s'agit de l'une des plus belles 250 F, très basse et longue



Pour beaucoup d'amateurs, la plus belle monoplace de Formule 1 à moteur avant

On voit bien que le moteur n'est pas dans l'axe de la voiture mais décalé vers la gauche et l'arrière :



Ainsi le tunnel de transmission est sur la gauche du siège du pilote. Stirling Moss en polo noir :



Le levier de vitesse commande la boîte qui est accolée au pont arrière pour une meilleure répartition des masses

Entre le tunnel de transmission et la tringlerie de boîte, le pilote a peu de place. Le siège est très légèrement décalé à droite

Des images à donner des palpitations !




Ce sont les dernières générations de Formules 1 à freins à tambour. Ceux-ci sont énormes et les ailettes dispersent la chaleur

La zone rouge est fixée à 7200 tr/mn


C'est bien la 2525, celle qui a vaincu "Monza 56" avec Stirling Moss.


Deux exemplaires identiques nez abaissé, moteur décalé, telaio 2 avaient été produits pour Monza 56 (2525 et 2526). Les Telaio 2 de 1957 auront un nez moins abaissé que ces deux exemplaires "hors série".

La belle 2525 collectionne les Grands Prix historiques :

Le pilote avait vraiment les épaules contre le réservoir d'essence !

http://www.finecars.cc/en/detail/car/29 ... e=1&ret=63

Après sa victoire à Monza, 2525 a été rachetée dès novembre 1956 par Tony Parravano (celui qui avait commandé à Maserati deux V8, commande qui lança le programme 450 S) qui ne la fit pas courir mais la revendit au collectionneur Sir Anthony Bamford (lequel l'engagea dans des courses historiques aux mains d'un pilote célèbre dans ce milieu : Willie Green)

L'estimation de Gooding&Company (4 à 6 millions de dollars) me semble très sous évaluée pour une 250 F aussi rare quand on sait que les dernières 450 S se sont vendues à 10 millions de dollars et qu'une 250 F ex Fangio aurait dépassé les 12 millions. Mais on m'a dit que c'est une technique pour faire venir plus d'enchérisseurs !
L'explication tient peut-être aussi au fait que 2525 est actuellement mue par un moteur qui n'est pas celui d'origine mais une reconstruction par Shawn Thomas avec des pièces d'époque.


Le vrai moteur d'origine est en cours de reconstruction. Alors si il faut en plus ressortir le chéquier pour le moteur !

Juste parfaite, merci Maseramo. Entre cette 250F et la 5000 GT Frua, c'est en Californie qu'il fallait aller cet été en vacances !
Blu

Ciao Blu Sera. C'est vrai qu'un petit tour à Monterey cet été serait des plus réjouissants ! De quoi se monter une belle collec de Maserati exceptionnelles !

Belle culasse double allumage (2 bougies par cylindre). Les multiples ouvertures sur les côtés correspondent aux entrées et sorties d'eau de refroidissement. De belles durites chromées amenaient et ramenaient l'eau au radiateur :

Ce dispositif permettait un iso-refroidissement des cylindres. L'eau n'avait pas à refroidir plusieurs cylindres d'affilé, arrivant chaude au dernier. Pour chaque cylindre, il y avait une arrivée "personnalisée" d'eau et une évacuation individuelle de l'autre côté.

Ici sur une version classique à moteur dans l'axe, les durites d'eau sont bien visibles :

La vue de la 250 F qu'a du avoir Fangio à Monza en 1956 (depuis sa Ferrari-Lancia D50 qui le rendra pourtant champion du monde de F1 en 1956) !

ça lui a donné envie de signer chez Maserati en 1957 avec qui il sera champion du monde aussi (5ième et dernier titre)

j'ai bien regardé mes comptes et malgré tout, je n'ai pas l'argent...il doit me manquer la totalité
Très belle caisse

Ciao Saiyen. Bah, l'acquisition de tels chefs-d'oeuvre doit concerner 0.00001 % de la population mondiale. Mais a-t-on besoin de posséder un tableau de Renoir pour l'apprécier et l'aimer ? Quand on connaît, on comprend et on aime une oeuvre, on la possède déjà un peu, peut-être plus que certains propriétaires qui, à ce niveau d'art, ne sont d'ailleurs pas entièrement propriétaires de l'oeuvre mais plutôt conservateurs. Elle appartient aussi au patrimoine artistique et historique de l'humanité. Ils ont le devoir de la montrer, dans les concours d'élégance ou les Grands Prix historiques ou les reportages de la presse spécialisée. Ils la transmettront un jour, bonifiée et reconnue !

Et l'automobile est de l'art, je suis certain que ce sera reconnu un jour au patrimoine mondial de l'Unesco !

alors je veux bien faire un p'tit tour pour entretenir notre patrimoine