Les 250F V12
Publié : mer. 1 août 2018 14:04
Ci-dessous #2522 du musée Panini :
Chers amis, voici un petit article pour "lecture estivale sur transat" !
Il fait un peu le point sur les deux (peut-être fugacement trois) exemplaires de Maserati 250F à moteur V12 qui ont été créés en 1957 par l'ingénieur Giulio Alfieri dans le but d'améliorer encore la Formule 1 magique de Maserati, la 250F.
Au passage, Adolfo Orsi m'a appris que le F (de Formule 1) devait être collé au 250 de la cylindrée en trois chiffres, de même que le S (de catégorie Sport) pour les barquettes 300S, 150S, 200S, 250S et 450S.
1957, c'était le temps de la Formule 1 à 2.5 litres. Maserati disposait déjà de la 250F à 6 cylindres en ligne dont la puissance avait augmenté progressivement de 240 à 270 cv entre 1954 et 1957. Pour créer le V12 de 2.5 litres, Giulio Alfieri ne s'était pas contenté assembler deux blocs de 6 cylindres. Il avait dessiné des culasses complètement différentes avec l'admission entre les deux arbres à cames de chaque banc, les deux bancs étant angulés à 60 degrés (ci-dessous le moteur de #2531) :
Ce petit V12 très compact avait une course très courte (56 mm pour un alésage à 68.7, à comparer à la course de 75 alésage de 84 de la 250F à 6 cylindres). Cette course très courte du V12 autorisait des régimes de rotation inouis à l'époque (11 000 tours/mn) alors que la 6 cylindres, avec ses bielles et pistons plus lourds, plafonnait à 8000 tours/mn. Le V12 donnait 320 à 330 cv contre 270 cv au 6 cylindres de même cylindrée. Cependant, cette puissance importante était trop haut perchée et tous les pilotes testeurs (notamment Jean Behra, Juan Manuel Fangio et Harry Schell) préféreront la 6 cylindres, plus souple et plus légère de 70 kg (580 contre 650 kg), bien que moins rapide (290 contre 315 km/h).
Ci-dessous le moteur V12 de #2522. On note les six carburateurs Weber 35 (alors que les 250F à 6 cylindres de 1957 étaient alimentées par trois carburateurs Weber 45) :
Le V12 de la 250F était décalé de 6 degrés vers la gauche afin de permettre à l'arbre de transmission de passer sur la gauche du siège du pilote dont l'assise pouvait être ainsi abaissée de 10 cm ! Cette disposition, "fuoricentro" comme on l'appelait alors, avait déja été utilisée sur deux exemplaires de 250F à 6 cylindres de 1956 (#2525 victorieuse à Monza 1956 avec Moss et #2526) alors que les 250F à 6 cylindres "classiques" avaient l'arbre de transmission qui passait sous le siège du pilote.
On voit bien ci-dessus l'angulation de l'axe du moteur par rapport à la carrosserie. Très forte probabilité qu'il s'agisse d'Ermanno Cozza à droite de l'image.
Chers amis, voici un petit article pour "lecture estivale sur transat" !
Il fait un peu le point sur les deux (peut-être fugacement trois) exemplaires de Maserati 250F à moteur V12 qui ont été créés en 1957 par l'ingénieur Giulio Alfieri dans le but d'améliorer encore la Formule 1 magique de Maserati, la 250F.
Au passage, Adolfo Orsi m'a appris que le F (de Formule 1) devait être collé au 250 de la cylindrée en trois chiffres, de même que le S (de catégorie Sport) pour les barquettes 300S, 150S, 200S, 250S et 450S.
1957, c'était le temps de la Formule 1 à 2.5 litres. Maserati disposait déjà de la 250F à 6 cylindres en ligne dont la puissance avait augmenté progressivement de 240 à 270 cv entre 1954 et 1957. Pour créer le V12 de 2.5 litres, Giulio Alfieri ne s'était pas contenté assembler deux blocs de 6 cylindres. Il avait dessiné des culasses complètement différentes avec l'admission entre les deux arbres à cames de chaque banc, les deux bancs étant angulés à 60 degrés (ci-dessous le moteur de #2531) :
Ce petit V12 très compact avait une course très courte (56 mm pour un alésage à 68.7, à comparer à la course de 75 alésage de 84 de la 250F à 6 cylindres). Cette course très courte du V12 autorisait des régimes de rotation inouis à l'époque (11 000 tours/mn) alors que la 6 cylindres, avec ses bielles et pistons plus lourds, plafonnait à 8000 tours/mn. Le V12 donnait 320 à 330 cv contre 270 cv au 6 cylindres de même cylindrée. Cependant, cette puissance importante était trop haut perchée et tous les pilotes testeurs (notamment Jean Behra, Juan Manuel Fangio et Harry Schell) préféreront la 6 cylindres, plus souple et plus légère de 70 kg (580 contre 650 kg), bien que moins rapide (290 contre 315 km/h).
Ci-dessous le moteur V12 de #2522. On note les six carburateurs Weber 35 (alors que les 250F à 6 cylindres de 1957 étaient alimentées par trois carburateurs Weber 45) :
Le V12 de la 250F était décalé de 6 degrés vers la gauche afin de permettre à l'arbre de transmission de passer sur la gauche du siège du pilote dont l'assise pouvait être ainsi abaissée de 10 cm ! Cette disposition, "fuoricentro" comme on l'appelait alors, avait déja été utilisée sur deux exemplaires de 250F à 6 cylindres de 1956 (#2525 victorieuse à Monza 1956 avec Moss et #2526) alors que les 250F à 6 cylindres "classiques" avaient l'arbre de transmission qui passait sous le siège du pilote.
On voit bien ci-dessus l'angulation de l'axe du moteur par rapport à la carrosserie. Très forte probabilité qu'il s'agisse d'Ermanno Cozza à droite de l'image.