Actualités de la marque

[CBi]

Le chiffres du premier semestre confirment la tendance du premier trimestre, sans surprise, avec un chiffre d'affaires en chute libre et des pertes en hausse.
Entre janvier et juin, Maserati a enregistré des revenus nets de 369 millions d'euros, en baisse de 41,5 % par rapport à 2024, une baisse liée à l'effondrement des volumes, tombés à 4 200 unités contre 6 500 il y a un an.
L'effet combiné de la baisse des volumes et de la pression sur les marges a fait bondir la perte opérationnelle à 140 millions d'euros, soit près du double des 82 millions d'euros du S1 2024.
Par ailleurs, Stellantis a déprécié les plates-formes industrielles utilisées pour Maserati et Alfa Romeo à hauteur de 552 millions d'euros, l'impact étant entièrement comptabilisé dans la division Maserati.

Les prévisions faites dans le budget 2024, approuvé en février dernier, estimaient une « aggravation de la dette financière dans la première partie de 2025 », compensée toutefois par un « redressement de la rentabilité dans la seconde moitié de l'année grâce à une augmentation des volumes ». Mais force est de constater que la reprise des volumes n'existe pas et n'existera pas sans une stratégie de relance, qui prend son temps pour arriver.
On parle maintenant d'une présentation du plan industriel Stellantis par le PDG Antonio Filosa pour le début de 2026...
Entre-temps, Maserati continue de perdre de l'argent. Stellantis a déjà injecté 350 millions pour soutenir la filiale, et devra faire avant la fin de l'année un nouveau chèque de plusieurs centaines de millions supplémentaires pour garantir la pérennité de la marque.

[Gilles l’helvète]

Ça fait vraiment peur…
De quoi va être fait le futur de la marque…
Et si le salut passait par la cession de la marque à un autre groupe?
À voir.

Comme vous le savez, j’ai 2 marques de cœur (Jag étant l’autre). Et bien, suis pas gâté en lisant les nouvelles de ces 2 mythes auto.

[CBi]

L'avantage qu'il y a à suivre aussi l'actualité de Jaguar, c'est qu'en comparaison, Maserati donne l'impression d'être "moins pire"...

Le site italien motorisumotori.it souligne avec intérêt que la "pomme" des quelques 552 millions de dépréciation passés en perte exceptionnelle est en fait la valeur comptable résiduelle de l'autrefois prometteuse plateforme Giorgio, qui tire ainsi sa révérence, admettant que les volumes prévus ne couvriront jamais les énormes investissements initiaux.

Présentée par Sergio Marchionne avec l'Alfa Romeo Giulia en juin 2015, c'était un projet de plusieurs milliards de dollars censé sous-tendre la renaissance du Biscione.

Les qualités dynamique et la polyvalence de la plateforme, utilisée pour la Stelvio après la Giulia, furent unanimement soulignées... mais n'attirèrent pas les foules = un peu plus de 120 000 unités par an au cours de la meilleure période, par rapport aux 400 000 imaginées par FCA. Pour ne pas dilapider l'investissement, Giorgio a ensuite été adapté à Maserati. D'abord au SUV Grecale (2022), puis aux nouvelles GranTurismo et GranCabrio, évoluées sur une version actualisée, baptisée Giorgio 1.5.

L'avenir des deux marques passe désormais par les nouvelles plateformes STLA Large et STLA Medium. Celles-ci sont conçues dès le départ pour la mobilité électrique et visent à garantir une plus grande efficacité grâce au partage des composants dans Stellantis.

[CBi]

Plus riante, l'actualité de la marque le week-end dernier c'était aussi Pebble Beach à Monterey, où le trident a brillé =

- lancement aux USA de la MC Pura et présentation de la GT2 Stradale
- beaux résultats pour les anciennes au Concours d'Élégance = une 200SI Fantuzzi de 1956 figurait parmi les 4 finalistes pour le prix de Best of Show. Elle a finalement remporté le trophée Briggs Cunningham (most exciting open car) et s'est classée première dans la catégorie O-2 : Sports Racing d'après-guerre, alors qu'une A6G 2000 Allemano Coupé de 1956 se classait troisième dans la catégorie O-3 : Luxury Touring d'après-guerre.
- un record aux enchères pour une Maserati récente = plus de 5 millions de $ pour une MC12 de 2005 lors de la vente Hagerty Broad Arrow.

[maseramo]

La 200Si primée :

L’A6G54 Allemano :

IMG_2585.jpeg (444.96 Kio) Consulté 2060 fois

La MC12 (qui était vendue neuve 750 000 euros en 2005) :

[CBi]

Un message d'espoir, c'est ce qui ressort de la réunion de coordination syndicale UIL et UILM de Modena ce jeudi, telle que rapportée par La Gazette del Emilia: des volumes de production en légère hausse avec le lancement de la MC Pura, un atelier peinture qui marche bien, des ateliers montage et finition en sous-activité mais qui doivent bénéficier du démarrage prévu mi-octobre de la production des Granturismo/Grancabrio transférées de Turin, tout cela devrait permettre à l'horizon début 2026 de dépasser le niveau minimum de 3-4 unités produites par jour, nécessaire pour éviter les mesures de chômage technique.
Pour autant, les syndicats soulignent qu'on attend toujours le plan stratégique qui pourra confirmer l'engagement de Maserati à Modena. Et pensent qu' "il serait approprié d'organiser une réunion institutionnelle avec le directeur général Santo Ficili, afin de dénouer publiquement le problème et de rassurer toute une ville".

[CBi]

Après la publication des (mauvais) résultats de production de Stellantis Italia à fin septembre, les syndicats communiquent (rapporté par la Gazetta di Modena)

FIM CISL esquisse un tableau critique en particulier pour l'usine de Modena:"75 MC20 en neuf mois via Ciro Menotti ; 140 GranTurismo et GranCabrio à Mirafiori, toujours de janvier à septembre. Ajoutez à cela 3 535 suv Grecale fabriqués à Cassino (seulement 4% d'entre eux sont électriques) et voici la Maserati d'aujourd'hui, on pourrait dire l'ombre de la marque glorieuse qu'elle était."
Bientôt les modèles Gran Turismo et Gran Cabrio seront déplacés à Modène, mais leur production actuelle ne permet pas d'espérer beaucoup, et le syndicat les décrit comme « peu attrayants pour le marché ». Ce changement devrait au moins réduire le recours au chômage technique, qui touche aujourd'hui les 214 employés à la production à Modena avec une réduction moyenne du travail effectif d'environ 50%.

Le 20 octobre à Turin, lors de la première rencontre avec le CEO Antonio Filosa, le CISL attend des éclaircissement sur le projet "haut-de-gamme" de Stellantis et sur la façon dont il se développera « en synergie avec d'autres acteurs de Motor Valley » comme annoncé par la direction. Un point qui pose question est l'atelier "Fuoriserie" : les investissements ont été faits mais pour quels volumes attendus ? Et bien sûr, quel est l'avenir des productions de Quattroporte et de SUV Levante ?
La FIM CISL souligne que la relance de Maserati et Stellantis est pour l'instant pleine de contradictions. L'objectif annoncé reste de revenir au million de véhicules produits en Italie, mais il semble qu'on en est très loin puisque 2025 se terminera par une réduction de 30% par rapport à 2024 déjà critique. À ce jour, plus de la moitié des modèles Stellantis produits localement sont le fait de l'inoxydable Panda, mais même ce modèle souffre avec une baisse de production de 29%.

[Froggie]

Je lis toujours avec intérêt ces infos mais je devrais arrêter, c'est déprimant...

[CBi]

Bon pour ne pas déprimer complètement = d'après le site d'infos financières Bloomberg.com, le PDG de Stellantis Antonio Filosa va annoncer la semaine prochaine un doublement du budget "power train" à hauteur de 10 milliards de dollars, pour financer le développement d'un nouveau moteur V8 pour le groupe. Ce moteur sera destiné a priori aux modèles les plus puissants des marques Chrysler, Dodge, and Jeep, en particulier la Dodge Charger, dont la version électrique promise du temps de Carlos Tavares a été abandonnée.
Du coup, on peut imaginer qu'aux côtés de versions Nettuno efficaces mais "civilisées", on puisse voir le retour d'un V8 musclé sur Maserati = une italienne avec un gros moteur US, c'est une combinaison que De Tomaso ne renierait sans doute pas.

Dans le même mouvement de préparation de la présentation du plan stratégique de Stellantis la semaine prochaine, Jean-Philippe Imparato vient d'annoncer par un post sur X qu'il quitte le poste de COO de Stellantis pour la région Europe, et devient à plein temps CEO de Maserati (tout en prenant en charge le réseau de vente au détail Stellantis & You).
Il y a un an, Imparato avait été muté de CEO d'Alfa Romeo à COO Stellantis Europe, tandis que Santo Ficili prenait la tête d'Alfa Romeo et de Maserati. Puis en juin dernier, Imparato avait été nommé CEO de Maserati, tout en gardant ses fonctions européennes, alors que Santo Ficili prenait un rôle plus opérationnel comme COO chez Maserati.

[gemini]

...
Ajoutez à cela 3 535 suv Grecale fabriqués à Cassino (seulement 4% d'entre eux sont électriques) et voici la Maserati d'aujourd'hui, on pourrait dire l'ombre de la marque glorieuse qu'elle était."
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Ca fait à peine140 grecale folgore sur l'année pour le monde entier.
Un petit tour sur leparking me montre plus d'une centaine de folgore de 2025 avec moins de 10.000KM.

De là à penser que la majorité des modèles produits n'ont en fait jamais quitté les concessions, il n'y a qu'un pas.

[CBi]

Il ne fait pas de doute que c'est Maserati la marque la plus malade dans le groupe Stellantis.
Et c'est peut-être pour ça que la presse italienne, à l'image de la revue Industria Italiana, souligne en premier lieu, dans les changements de postes récents, la nomination d'Imparato à la tête du Trident.

En France, les Echos ont une autre lecture = Stellantis : les Français de l'ex-PSA s'effacent devant les Italiens, jugeant que l'abandon de la Direction Europe par Imparato s'inscrit dans un mouvement de reprise en main des commandes du groupe par les italiens, au détriment des français anciens bras droits de Carlos Tavarès.

Pour autant, c'est un français, Gilles Vidal, qui est maintenant à la tête du design des marques européennes de Stellantis. Après 5 ans chez Renault où Luca de Meo l'avait recruté, cet ancien de Peugeot-Citroën est de retour et s'exprime dans les pages de Motor1.it =
Les Maserati doivent avoir le X-factor. Elles doivent avoir une présence impressionnante et rester élégantes. Elles ne peuvent pas tomber dans le piège d'être trop exagérées ou trop bruyantes. Il faut faire très attention non seulement aux proportions, qui sont toujours frappantes, mais aussi aux surfaces et à la conception des détails. Ils doivent rester parfaits. L'astuce pour la prochaine génération de Maserati est la suivante : maintenir l'élégance tout créant l'étonnement.

Le patron de Vidal chez Peugeot avant son aller-retour chez Renault n'était autre que... Jean-Philippe Imparato ! Souhaitons que ça n'empêche pas Klaus Busse de continuer à exprimer son talent...

[Froggie]

Ces mots de Vidal sonnent juste.
Après, il faut que le mouvement (re)prenne...

[SMART]

Stellantis : les Français de l'ex-PSA s'effacent devant les Italiens

Ceux qui sont (tout en haut) aux manettes ne veulent pas le voir, mais cette situation est très ancienne et bien antérieure à Stellantis : une partie de la famille Peugeot souhaite se désengager du secteur automobile...

[CBi]

... et si ils partent, ce ne sont pas les fonds de pension français qui vont les remplacer... Joli coup pour l'ex-FCA, qui aura ainsi réussi à prendre le contrôle de PSA sans payer de prime.

[CBi]

En fait d'actualité de la marque, le quotidien turinois Torino Cronaca est allé faire un tour à l'usine de Grugliasco, d'où sortaient il n'y a pas si longtemps Maserati Quattroporte et Ghibli.
En vente depuis 3 ans, le site n'a toujours pas trouvé de repreneur et les mauvaises herbes ont envahi la cour. Le nom officiel de l'usine, Avvocato Giovanni Agnelli Plant, "ne reste que là où il n'a pas été possible de l'arracher des murs".

L'article rappelle que l'usine est l'ancien site des Carrozzerie Bertone, fondé en 1959 par Nuccio Bertone, et qu'y ont été produites au fil des ans la Fiat 850 Coupé, ou les cabriolets Opel, Mini et Fiat Punto.
Puis, au début des années 2000, les carrossiers historiques sont en crise. Nuccio Bertone est décédé, l'usine meurt. Il faut sauver les 1.400 emplois et le maire de Turin fait alors appel à Sergio Marchionne, qui reprend l'usine pour en faire un pôle de la stratégie qui doit amener Maserati au dessus de 50 000 véhicules/an.

Comme souvent dans la presse italienne volontiers francophobe, Marchionne est présenté comme le héros Italiano vero trop tôt disparu: "A la mort de Marchionne, le seul qui voulait éloigner les Français de PSA de ce qui reste de Fiat, Elkann fait le mariage français et confie le contrôle du tout au Portugais Tavares. Qui prend le temps d'une visite éclair de l'usine pour en décréter la fin."