Mais remontons le temps pour mieux comprendre cette histoire assez étonnante, vous verrez :

En 1974, il apparait assez clairement que la nouvelle berline Quattroporte II Bertone à traction avant (qui reprend le châssis allongé et la mécanique V6 de la Citroën SM) est insuffisamment motorisée pour une Maserati. Son moteur V6 poussé à 3 litres et 200 cv (2.7 litres et 170 cv sur la SM carbus) ne permet pas à cette grande et lourde berline magnifiquement finie (1700 kg) de dépasser les 200 km/h et il faut 9.7 secondes pour lui faire atteindre les 100 km/h. Ce sont les plus modestes performances d'une Maserati depuis la 2000GT A6 G de 1950. Cela est d'autant plus dommage que les qualités dynamiques du châssis de la Quattroporte II Bertone sont remarquables, parmi les meilleures de toute la production automobile de l'époque, et l'équilibre général excellent ainsi que le plaisir de conduite si on fait abstraction de la puissance.
L'idée, après un lancement en V6 "économique" compte tenu du choc pétrolier de 1973 (triplement du prix de l'essence en 1 an), est de proposer une version V8 l'année suivante.
L'ingénieur Giulio Alfieri propose d'abord d'utiliser le bon vieux V8 Maserati créé en 1957 mais Citroën (propriétaire de Maserati de 1968 à 1975) juge ce groupe trop ancien et dispendieux.
L'été 1974, l'ingénieur Giulio Alfieri expérimente alors un moteur V8 de 4 litres inédit créé à partir de deux moteurs V6 de 3 litres C114 de Merak SS. De façon artisanale, des blocs et culasses sont coupés à la jonction 2.5 cylindres-0.5 cylindre et d'autres au milieu à la jonction 1.5 cylindres-1.5 cylindres. Les 2.5 cylindres sont soudés aux 1.5 cylindres par le milieu du troisième cylindre et on obtient, avec deux V6 de 3 litres, un V8 de 4 litres.
Le C114 V6 (170 cv sur SM 2.7 litres mais 220 cv sur Merak 3 litres SS qui a servi de base au V8) vu par la droite. Pompes à eau et huile, filtre à huile sont à l'arrière :
Le C114 V8 (280 cv 4 litres) vu par la droite avec ses 4 carbus Weber à la place des 3 habituels :
