Ah ces deux MISTRAL, la coupé et le Spyder ! Bon sang, je me ferais bien la paire ! Je cours jouer à Euromillions
Et puis il y a cette merveille, qui sera probablement la perle des enchères Artcurial à Retromobile 2019 (3.75 à 4.5 millions d'Euros) :
Son historique donne la migraine mais est bien suivi (documentation Artcurial) :
1953 Maserati A6GCS par Fiandri
Titre de circulation belge
Châssis n° 2053
Moteur n° 2067
- Historique connu depuis l'origine
- Moteur n°2067 ayant participé aux Mille Miglia en 1954
- Vie typique d'une voiture de compétition
- Modèle d'une beauté incomparable
- Brillante sur la route
Sortie des ateliers en mars 1953, avec une carrosserie réalisée chez Maserati par Celestino Fiandri, cette Maserati A6GCS est livrée neuve à Tony Pompeo, de Ducati Motors (New York), distributeur de voitures italiennes de sport et de compétition. On a longtemps pensé que cette Maserati avait été utilisée pour une présentation sur le circuit de Bridgehampton, le 12 décembre 1953, entre les mains de Juan Manuel Fangio, mais des éléments récents semblent remettre en cause cette affirmation. Quoi qu'il en soit, la voiture est vendue dès février 1954 à Donald McKnought, demeurant à Clark, dans le New Jersey. McKnought possède alors une Siata 208 S et il est probable qu'elle ait été reprise par Pompeo dans le cadre de cette transaction.
Au volant de cette Maserati, McKnought prend part à plusieurs épreuves américaines, à commencer par les 12 Heures de Sebring au mois de mars. Partageant la voiture avec William Eager, ils subissent une sortie de piste sans gravité au 67e tour, qui les contraint à l'abandon. Réparée, la voiture court encore plusieurs fois (avec une victoire de catégorie en mai au "Regional Suffolk County AirForce") jusqu'au 24 juillet 1954 où, lors de la course de côte de Brynfyn Tyddyn, elle est accidentée entre les mains de Donald McKnought.
Vers 1955, McKnought se sépare de la Maserati, sans doute non réparée, au profit de Fritz Koster, directeur général de Koster & Keunen, entreprise de cosmétique basée à Long Island, New York. Fritz Koster possède une autre Maserati A6GCS, n°2039, et il est incertain qu'il ait fait réparer la n°2053 ou qu'il l'ait utilisée pour pièces. Selon l'historien Karl Ludwigsen, il aurait "peu couru avec".
En 1958, la voiture est vendue aux frères Benny et James Diaz, de Sewell, dans le New Jersey. Ils possèdent un atelier et remettent la voiture en état, tout en la modifiant avec un arceau de sécurité dissimulé par un appui-tête, un nouveau rétroviseur extérieur côté pilote et en déposant la grille de calandre initiale de Fiandri. Pilotée par Benny Diaz, cette voiture prend ensuite part à plusieurs épreuves entre avril et novembre 1959, en décrochant plusieurs podiums de catégorie.
Au cours de l'hiver 1959-1960, les deux frères remplacent le moteur d'origine par un V8 Chevrolet Corvette et sa boîte de vitesses, comme cela se pratiquait assez couramment aux États-Unis, de façon à faciliter l'utilisation et l'entretien de la voiture. Ils équipent également 2053 d'un pont arrière Dana 44 (Mopar). Dans cette configuration, ils courent encore à plusieurs reprises entre juin 1960 et mai 1961, signant même deux victoires de catégorie sur le circuit de Vineland. Dans les comptes rendus d'époque, la voiture est parfois présentée comme une "Corvette-Maserati".
En 1961, elle est vendue à Gus Buscham, à Iona, dans le New Jersey et, à cette occasion, il la prête à Jim Kinsler qui en utilise la carrosserie comme modèle pour sa propre voiture n°2071. Il aurait également effectué quelques travaux sur 2053.
Gus Buscham décide en 1964 de se séparer de la voiture et, dans son numéro du 26 septembre 1964, le magazine Competition Press publie une annonce de vente qui précise notamment "carrosserie magnifique, moteur V8 Chevie, vous pouvez l'acheter sans moteur, suspension Maserati conforme à l'usine, sauf pont Studebaker 3.70 adapté au pont Maserati."
La voiture est vendue en juin 1965 sans moteur par Buscham à Louis Casazza, un de ses amis de longue date. Ce dernier équipe la Maserati à nouveau d'un V8 Chevrolet, de ressorts avant neufs, d'un nouvel arceau de sécurité et d'un nouveau tableau de bord. Il l'utilise un peu en course avant de l'équiper d'un pare-brise de MGB et de l'utiliser pour se rendre au travail. En effectuant des recherches sur la voiture, Louis Casazza fait connaissance de Francis Mandarano, propriétaire de "Maserati Information Exchange" et éditeur du magazine Viale Ciro Menotti. Casazza apprend que Mandarano vient de rentrer d'Italie avec un moteur correct pour la voiture, mais dont il demande 100 000 $, somme que Louis Casazza ne peut couvrir. Comprenant qu'il ne pourra pas restaurer la voiture correctement, Casazza engage par la suite des négociations avec Mandarano pour la lui céder, ce qui se fait en août 1989, sans moteur. Malgré les affirmations de Mandarano selon lesquelles il aurait installé le moteur d'origine de 2053, celui qu'il pose est en réalité un moteur neuf, sans doute fabriqué par Lunoa Nunelli ou Modena Motori, à Modène. La boîte de vitesses d'origine ayant disparu, Mandarano installe une boîte d'A6G-2000 telle que celles utilisées sur les modèles de route des années 1950. En octobre 1992, la voiture apparaît en couverture de Viale Ciro Menotti et, jusqu'à 1994-1995, Francis Mandarano l'utilise lors d'évènements sur le thème Maserati.
En 1995, il la cède au collectionneur japonais Hiroshi Kobayashi, qui l'envoie chez Epifani Restorations, en Californie, pour une révision importante et pour la rectification de détails incorrects. Il l'utilise lors d'évènements touristiques aux États-Unis, comme le Colorado Grand. En août 1998, elle est proposée à la vente par Fantasy Junction, d'Emeryville, en Californie, avant d'être acquise l'année suivante par Julio Palmas, du Texas, qui la renvoie chez Epifani Restorations pour quelques travaux supplémentaires. A cette occasion, la boîte de vitesses est remplacée par une version A6GCS "qui pourrait comporter des pièces d'époque" et le carter de pont arrière américain est remplacé par un composant correct fabriqué en Italie.
Cette Maserati A6GCS passe ensuite entre les mains de Bruce Canepa (2004-2006), Peter Hosmer (2006-2007) et Craig Davis qui la cède en 2012 à son propriétaire actuel.
Pour mémoire, achetée neuve par le pilote amateur Bruno Venezian, l'A6GCS n°2067 a participé en 1954 aux Mille Miglia et aux GP de Naples et d'Imola. Vendue par Venezian en 1954, sa trace a été perdue et il est probable qu'elle ait disparu. Son moteur a rejoint à un moment donné la voiture n°2062. Le propriétaire de cette dernière, Michael Willms, ayant retrouvé auprès du collectionneur Fred Simeone son moteur 2062 d'origine, il a cédé le moteur 2067 à Fantasy Junction. C'est donc le moteur 2067 qui est installé dans la voiture présentée, le moteur neuf n'ayant pas été acquis au moment de l'achat par l'actuel propriétaire qui préférait avoir une voiture conforme avec moteur d'époque du bon type.
Pour ce qui concerne le moteur d'origine de la présente voiture n°2053, il a été vendu par les frères Diaz, par l'intermédiaire d'Otto Linton, à Karl Ludwidgsen, comme moteur de rechange pour l'A6GCS n°2039. Il a été ensuite installé par Howard Richelsoph dans la voiture n°2052 de Gordon Birrell, et il y est encore aujourd'hui. Cette voiture a changé de mains depuis.
Ainsi, la présente Maserati A6GCS a connu une existence typique de machine de compétition, dont l'historique est connu avec continuité et sans ombres, ce qui est rare pour ce type de voiture. Avec pour commencer une succession de pilotes amateurs enthousiastes qui l'ont modifiée pour pouvoir continuer à vivre leur passion, elle est ensuite passée dans le monde de la collection, retrouvant une forme d'intégrité. Dotée aujourd'hui du moteur qui équipait l'A6GCS #2067 des Mille Miglia 1954, donc un bon moteur d'époque, elle constitue l'occasion d'acquérir une des plus belles barquettes de compétition de tous les temps. Gracile, légère, agile et rare, la Maserati A6GCS fait partie des rêves de tout amateur de compétition automobile. L'essai que nous avons réalisé nous a emballés. Tellement légère, sa puissance est sans fin et ses montées en régime sont bestiales. Sa tenue de route est merveilleuse et joueuse. A la sortie de l'essai, ivre de sensations, notre seul désir était de participer aux Mille Miglia à son volant !
Elle est accompagnée des rapports de deux spécialistes de la marque qui en ont fouillé le passé, John de Boer et Walter Bäumer. Nous invitons les clients intéressés à les consulter.
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