Cureghem a raison.
En effet, la pathologie, quoi que récente, a bien été étudiée, et le décours de cette affection semble aujourd'hui presque parfaitement compris.
La grande inconnue restant le mécanisme de contagion, l'aspect contagieux ne fait même pas encore l'unanimité.
Ce graphique retrace l'évolution classique de cette maladie au fil du temps.
En bleu, on retrouve l'intensité du "
craving" représentant le besoin irrépressible du patient à acquérir une maserati.
Celui-ci n'est pas évident à reconnaitre dans les premiers cycles de la maladie, mais se manifeste par divers symptômes qui permettent de suggérer le diagnostic de geminite : fréquentation assidue de forums, parcours des petites annonces, d'abord les plus simples à atteindre aux prémices de la pathologie, le patient se limitant à un territoire connu, pour la population française, il s'agirait souvent "le bon coin" et l'un ou l'autre forum, tel que celui-ci.
Dans les stades plus avancés cependant, le malade sort de plus en plus de sa zone de confort pour assouvir ses besoins, élargissant son territoire de chasse, améliorant ses capacités linguistiques pour trouver de nouveau fournisseur. Au fil du temps, on voit apparaitre chez un grand nombre de sujets des comportements à risque (achat de véhicule à distance, versement d'ares à des vendeurs au profil trouble, véhicules au spécification inconnue etc...).
Chaque cycle de la pathologie suit les même étapes :
1. La première étape est marquée par une période d'apaisement, où le patient ne ressent pas de besoin. Pas ou peu de recherche sur cette période. Les plus fins observateurs constateront qu'à chaque cycle, cette période "calme" est de plus en plus courte.
2. La seconde étape est celle de la recherche, où le patient est plus agité, et où le craving devient de plus en plus intense.
3. En rouge, le passage à l'acte, avec l'achat du véhicule qui représente la troisième étape du cylce.
4. Etrangement, on constate une augmentation paradoxale du craving juste après le passage à l'acte. Les spécialistes du sujet pensent qu'il s'agit d'une brève étape de remord, où le patient inquiet de ne pas avoir bien agi, d'avoir fait un mauvais achat, cherche confirmation du bien fondé de son acquisition en parcourant les annonces similaires et en arpentant les forums.
A nouveau, au fil des cycles, ce phénomène à tendance à s'atténuer et à disparaitre.
5. Après ce pic, l'activité du gyrus cingulaire antérieur périgenouillé (je n'invente rien

) diminue, et l'agitation compulsive du patient cesse. On rentre dans une période réfractaire.
La géminite étant une pathologie chronique, après un temps plus ou moins long, un nouveau cycle recommence malheureusement.
On observe que la durée de la période réfractaire a tendance à diminuer au fil des cycles, mais on constate aussi que le même phénomène s'applique à l'intensité du craving, ce qui laisse aux divers spécialistes du sujet l'espoir que la pathologie guérisse par elle même.
En effet, un examen précis du graphique montre qu'à terme, le craving tend à se rapprocher définitivement de zéro.
Certains auteurs sont plus pessimistes, avançant que le nombre de cycle total de la pathologie répond à la formule simple "N + 1", où le N représente le nombre de maserati possédées par le patient au moment de la consultation; le passage à l'acte modifiant ainsi de facto la valeur N et rajoute un cycle indéfiniment. Confirmant par cette hypothèse l'aspect incurable de la geminite.
Voilà, j'espère que ce bref éclairage sur cette pathologie intéressante vous sera utile.
Et plus la peine de m'utiliser comme alibi auprès de vos chères et tendre, vous avez maintenant un justificatif médical
