Les hommes de Maserati : Guerino Bertocchi

[maseramo]

Ciao Guerino, honneur à ta mémoire et un grand merci de la part de tous les Maseratistes !

[maseramo]

Voila, j'ai rassemblé sur ce post toutes les images et anecdotes que j'ai pu trouver au sujet de Guerino Bertocchi. Si vous en voyez passer d'autres sur internet ou support papier, ce serait super de les rajouter. Un grand merci d'avance ! On lui doit bien ça, à ce Guerino !

[Blu Sera]

Merci Maseramo pour cet original fil rouge, qui met en lumière des épisodes passionnants de ce qu'était la compétition automobile avant que le marketing ne prenne le dessus sur le génie brut. Je suis frappé par le côté multidisciplinaire des acteurs de ce temps. Avec le recul, il peut sembler qu'entreprendre avec succès dans l'automobile était plus facile par le passé, mais ce serait oublier que nous avons ici affaire aux sommités de cette époque. En tous les cas cette chronique enrichit à point nommé le forum, sa lecture devrait être obligatoire avant le Centenario !

[maseramo]

Merci Blu Sera.
Effectivement, en se penchant sur l'histoire de Maserati, on apprécie 100 fois plus les bolides en exposition ! J'étais proche de la béatitude lors du raduno "sulle terre dei fratelli Maserati" en Juin, le sourire permanent au visage ! ça va être extatique à Modène !!!!!
Bertocchi était extrêmement polyvalent et les pilotes aussi qui passaient de la Formule 1 à la barquette Sport sur piste voire sur route comme lors des Mille Miglia qui n'était autre qu'une spéciale de rallye de 1618 km !

[jef33]

Quel superbe reportage sur cet homme clé

merci de partager, j'ai beaucoup appris, l'angle d'approche de l'histoire de est un vrai plaisir et ce lit comme un roman.

Bravo maseramo
jef33

[maseramo]

Grand merci Jef33, je suis content que ce petit voyage en Maseratisme, avec Guerino Bertocchi comme guide, t'ait plu. ça a été une sacrée belle aventure cette épopée Maserati !

[maseramo]

La 250 F fut en constante évolution et développement de 1954 à 1958. Sur les premières versions, le réservoir d’huile (obligatoire avec un carter sec où la pompe ne pouvait rien pomper) était placé à droite sous les carburateurs et l’huile chauffait trop. Le réservoir fut alors déporté derrière la roue arrière droite avec une écope de refroidissement qui générait trop de turbulences. Finalement, il fut rejeté très en arrière, sous la pointe de l’auto ! C’est pour cette raison qu’il y a deux bouchons à la queue de la 250 F, celui pour l’huile étant le plus postérieur, celui de l’essence le plus haut et antérieur.



A Silverstone en 1956. Guerino est à gauche en blouson sombre et casquette. On fait le plein d'huile "à la seringue" sur la 250 F de Jean Behra (casque blanc liseré damier) qui finira 3 ième.

Je me suis trompé, Guerino Bertocchi est bien-sûr le premier à droite en blouson sombre et casquette, juste sous le reflet de la photo, et non à gauche !

[maseramo]

Après une longue discussion avec Ermano Corghi à Modène, il apparait que ce qui est écrit partout est faux : Aurelio, le fils de Guerino, n'est pas mort comme son père en faisant essayer une voiture à un client, mais dans un accident de la route banal, dans une Innocenti De Tomaso qui, un jour de brouillard, percuta l'arrière d'un camion d'où des tiges en fer dépassaient !

[maseramo]

Guerino Bertocchi en casquette claire derrière Maria Teresa De Filippis qui participe à la Targa Florio 1955 avec sa A6GCS/53 toute neuve !

[maseramo]

au Grand Prix du Portugal 1958, Guerino en Blanc à gauche pousse la 250 F de Maria Teresa De Filippis.

[Blu Sera]

Encore une belle photo de Guerino Bertocchi, dans sa traditionnelle tenue de Collaudatore, probablement en plein travail :

[Blu Sera]

Et voici la Bora, nouveau chef-d'oeuvre de Giorgetto Giugiaro, qui inaugure sur les Maserati de route la position centrale. Guerino Bertocchi, l’inoxydable pilote d’essai (collaudatore) Maserati, amoureux des dispositions du type moteur avant-pont rigide arrière (qu’il équilibrait à la perfection sans effort), était tellement contrarié à l’idée de régler une GT à moteur arrière qu’il n’eut de cesse de souligner les moindres défauts initiaux de la Bora. Paradoxalement, ce mouvement d’humeur amena à une mise au point extrêmement poussée du châssis Bora qui fut l’un des plus réussis que Maserati ne mit jamais en production, après un ultime et lapidaire feu vert grommelé par Guerino : « bah, va bene … ma preferisco la Ghibli » !

Il me semble l'apercevoir ici, en compagnie de Giulio Alfieri ...

[maseramo]

Salve Blu Sera, grand merci d'enrichir cet article avec ces photos super intéressantes. C'est bien Guerino Bertocchi en noir à côté de l'ingénieur Giulio Alfieri qui se tient les reins ! Cette photo avec la Bora "Prova" est exceptionnelle pour illustrer le propos du"collaudatore" formidable qu'a été Bertocchi. Je suis très content de la voir et de l'avoir dans cet article grâce à toi car j'ai eu beaucoup de mal à trouver des photos de Bertocchi après 1965. Autant il était très photographié du temps des courses en Sport ou en Formule 1, autant le temps du pur "collaudatore" est peu documenté . Merci mon ami pour ton intérêt et ta participation.

[maseramo]

Encore une belle photo de Guerino Bertocchi, dans sa traditionnelle tenue de Collaudatore, probablement en plein travail :

Cette photo-là vaut cher ! Grazie Blu Sera. Guerino a son inséparable casquette vissée sur la tête. Le personnage à droite n'est autre que Sir Stirling Moss himself ! C'est lui, même visage, même implantation des cheveux, même oreille légèrement décollée vers le haut que sur cette photo de 1955 :


On est sur le vieil Autodromo di Modena, pas le nouveau sur lequel on a tourné qui a été déplacé en pleine campagne, mais celui de l'époque, bordé par des immeubles d'habitation que l'on retrouve et reconnait sur les photos et vidéo de ces années.
Mais que font Guerino Bertocchi et Stirling Moss manifestement en train de bosser sur cette 3500 GT ? Ce n'est pas le prototype 3500 GT de 1957 qui, bien que blanc (on le surnomma "la dame blanche" tant il était noble et impressionnant), avait des clignotants en haut des ailes, des jantes en tôle et non à rayon, des extracteurs d'air sans grille et des déflecteurs sur les vitres latérales.
Voici la "Dame Blanche", le prototype 3500 GT de 1957 :


Ici ci-dessous il s'agit d'une 3500 GT avant le restylage de début 1962 ( les feux arrière occupent moins que la moitié de la hauteur de l'aile alors qu'ils descendent plus bas après le restylage) :

Nos deux compères sont peut être en train de tester la version injection Lucas (en option à partir de Juin 1961) ou de déterminer de nouveaux réglages châssis en fonction de l'évolution de la puissance avec l'injection (235 cv contre 220 à la version carbus).

[maseramo]

les premiers feux 3500 GT sont fins et superbes :


Après le restylage , les feux descendent plus bas que la moitié de la hauteur de l'aile :


les derniers feux 3500 GT me paraissent un peu moins beaux et allaient souvent avec l'injection. Ce sont les même feux que ceux de la Sebring série 1 :



Pour la Sebring ce fut l'inverse (feux superposés sur la première série, feux fins et plus élégants sur la 2ième série mais ces derniers furent horizontaux)

[Blu Sera]

Guerino Bertocchi teste ici la 3500 gt à Modena, en compagnie du journaliste suisse Tanner :

[maseramo]

Encore merci Blu sera pour cette photo (il doit avoir une source secrète de photos rares et inédites et c'est sympa de nous en faire profiter). On est au vieil Autodromo Di Modena avec ses stands couverts.

[maseramo]

autre photo due à Blu Sera avec Guerino à gauche :

680 000 km la 3500 GT !

[Blu Sera]

Ciao Maseramo ! Je n'ai malheureusement pas de stock stratégique de photos inédites. Simplement quelques soirées passées sur la toile, et parfois, la chance de tomber sur une perle rare. Celle-ci me semble plutôt pas mal dans registre : Les Bertocchi, père et fils. C'est la première fois que je les vois sur la même photo, avant qu'un funeste et identique destin ne les emportent...

[maseramo]

Salve Blu Sera ! Encore une très belle photo chargée d'histoire, merci. Je l'ai croisée dans le bouquin "Maserati, the Citroën years, 1968-1975". Je te livre, ainsi qu'aux lecteurs du post, la légende de la photo : la photo a été prise en février 1978 à l'hôtel "Canalgrande" à Modène. Cet hôtel appartenait à Alejandro De Tomaso (propriétaire de Maserati de 1975 à 1993) qui y avait ses bureaux et même y vivait dans une suite privée ! Guerino (71 ans) testait encore les Maserati et De Tomaso, assurait la mise en main aux clients "VIP" et les relations avec les journalistes. Le fils Aurelio était le "number two" de De Tomaso, ingénieur en chef de De Tomaso et Maserati (depuis le limogeage de Giulio Alfieri en 1975) et "levé à toute heure" !
C'est vrai qu'on les voit très rarement ensemble, le père et le fils !