Les "hommes" de Maserati : Maria Teresa De Filippis

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Superbe la A6GCS/53 en appui. Remarquez la portière qui s'ouvre avec la force centrifuge !


Cette période sur A6GCS/53 personnelle est l'une des plus glorieuses de la carrière de pilote de Maria Teresa qui courrait aussi sur des barquettes 200 S ou 300 S de la Centro Sud ( elle termina seconde du Grand Prix de Naples 1956 sur 200 S).

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On peut être noble et malgré tout quelque peu rebelle ! Maria Teresa, cheveux lâchés, fume assise à même le sol, adossée à une barquette marquée Centro Sud !!

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A6 GCS/53, 200 S, 300 S : à la fin des années 50, le nom de Maria Teresa De Filippis est indissociable de celui de Maserati ! C'est alors que notre héroïne va frapper un très grand coup, "épousant Maserati" pour l'éternité devant l'histoire du sport automobile, elle s'acheta en 1958 une 250F de Formule 1 ! Whaou !

La Maserati 250F, l'archétype de la Formule 1 à moteur avant : 2.5 litres, 6 cylindres en ligne, double allumage, 270 cv à 290 cv (1957) pour 650 kg voire 630 kg (1957).

Cela faisait déjà quelques temps que Guerino Bertocchi lui assurait qu'elle avait la compétence pour piloter en Formule 1. Maria Teresa en parle dans ses mémoires :

" En 1958, je décidai de suivre les conseils de Guerino Bertocchi, l’inoubliable essayeur de Maserati, qui insistait depuis longtemps pour que je franchisse le grand pas : acheter une formule 1, une 250F. Cette voiture, je la reçus au Grand Prix de Syracuse, avec un ruban bleu porte bonheur mis par Guerino derrière le siège. Je ne l’avais jamais encore essayée. Je montai à bord et … je me suis classée 5ième ! Je dois dire que je me suis familiarisée d’emblée avec la voiture, malgré le frein à droite et l’accélérateur au milieu. Sa conduite ne me pesait pas et aucune crainte révérencielle ne venait gâter mon plaisir".

Ci-dessus Maria teresa De Filippis avec son mentor Guerino Bertocchi, penchés sur la 250F de "la contessa" aux essais du Grand Prix de Monaco 1958.

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Cette course à Syracuse ne comptait pas pour le championnat mondial et les véritables débuts de Maria Teresa en Formule 1 se déroulèrent aux essais du Grand Prix de Monaco 1958 où nous la retrouvons.

Après ce petit "flash back" sur la carrière "pré-Formule 1" de Maria Teresa, nous voilà revenus à la photo du début de ce topo, aux essais du Grand Prix de Monaco 1958. La ligne droite de départ est derrière le muret. Les stands donnaient directement sur le port (il n'y avait à l'époque ni piscine, ni bien sûr S de la piscine !)

L'admission se faisait par la prise d'air dynamique sur la droite de la 250F et l'échappement libre par la gauche assez près de la tête du pilote, ce qui ne gênait pas Maria Teresa, sourde de l'oreille gauche depuis son accident de 1954 !!

Impressionnante la 250 F sous cet angle !

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les essais dans les rues de Monaco :

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A noter la précision du pilotage, les roues passant à moins de 10 cm des trottoirs, et l'effort de concentration du visage !

Déception pour Maria Teresa : elle réalisa le 21 ième temps des essais sur 30 concurrents, la grille de départ étant limitée à 16 places.
Elle ne put prendre part au Grand Prix de Monaco 1958. Stirling Moss tente de la consoler à l'annonce des résultats des essais :

Les mêmes protagonistes aux festivités des 100 ans de Maserati en 2014 :

mais revenons à la saison 1958 de Formule 1 ...

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Quelques semaines plus tard, au Grand Prix de Belgique à Spa, notre "pilotesse" peut enfin prendre le départ d'une course de Formule 1 comptant pour le championnat.
Ici dans les stands avant la course :

Une des plus belles photos de Maria Teresa de Filippis :

Au virage de la Source avant la descente vers l"Eau Rouge" :

Curieuses publicités pour Stirling Moss !

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Sur le "Haut de la Cote", "Malmedy" en contre-bas à gauche, "Stavelot" au fond à droite. Maria Teresa termina 10ième de la course :

Le roi Leopold de Belgique demanda sa présence sur le podium, ce que Maria Teresa relate :
"Je me souviens, à Spa-Francorchamps, être arrivée en dixième position et Leopold de Belgique, après la course me touchant les bras, incrédule, ne comprenant pas comment j’avais fait pour piloter « ce monstre » sur un circuit aussi difficile et rapide que Spa. A l’époque, je ne pesais guère plus de 49 kg mais la 250 F était plutôt facile à mener où on voulait ".


Dans les années 2000, où qu'elle se rendait, on trouvait une 250 F à faire essayer à Maria Teresa, 80 ans et cheveux blancs au vent. Elle a du presque toutes les conduire !!! L'orientation du bolide est presque la même que sur la photo de Spa 1958 au dessus !!

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A Silverstone en 1958 :

de belles photos d'époque ...

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ou actuelle !

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J'aime beaucoup cette photo au Grand Prix du Portugal car Guerino Bertocchi (qui pousse en blanc à gauche) et Maria Teresa De Filippis y sont réunis. Un ennui technique contraindra Maria Teresa à l'abandon.

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Première femme pilote de Formule 1, Maria Teresa fut énormément photographiée à l'époque ...

... et ça continue de nos jours !!!

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Maria Teresa se présenta au Grand Prix de l'ACF (Automobile Club de France) à Reims pour concourir mais elle se vit refuser sa participation, même aux essais, parce qu'elle était une femme ! Le directeur de course lui asséna : "le seul casque qu'une femme doit porter est celui du coiffeur ". Un tel refus ne lui fut infligé qu'en France dans toute sa carrière ! Elle assista donc à la course en spectatrice mais n'eut malheureusement pas le loisir de se lamenter sur la misogynie française de l'époque car un drame terrible vint endeuiller ce Grand Prix. Luigi Musso, avec qui Maria Teresa fut fiancée deux ans aux début des années 50, celui qui lui prodiguait moult conseils, lui indiquait les points de freinage, les trajectoires, les points de corde, Luigi Musso se tua sur Ferrari au Grand Prix de France 1958.

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Du temps où ils étaient ensemble, courant de circuit en circuit sur Giaur ou sur Urania :

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Même après leur séparation, la complicité perdurait :

Musso - de Filippis - Bonnier


Mais le grand cirque de la Formule 1 continua, notre héroïne avait peut-être le visage plus sombre ou triste :

Cependant la vie est forte à 32 ans, des moments joyeux réapparaissaient. Ici Romolo Tavoni, le manager de la Scuderia Ferrari, l'abrite de la pluie. Maria Teresa raconte qu'à cette époque les équipes concurrentes étaient très proches humainement les unes des autres. Ce n'était pas comme aujourd'hui où les pilotes sautent dans leur jet privé dès la fin de la course. Dans les années 50, les différentes équipes voyageaient ensemble, prenaient les mêmes bateaux, les mêmes trains, descendaient dans les mêmes hôtels. A Spa par exemple, il n'y avait qu'un seul hôtel, investi par tous les pilotes et leurs teams. Tous mangeaient à la même table ! Les liens étaient serrés d'autant plus que planait le danger omniprésent d'un accident fatal.

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Nous voilà en fin de saison 1958 à Monza. Tiens, tiens, quelque chose a changé. Maria Teresa arbore le casque mythique de Jean Behra, blanc avec un liseré à damier ! On en verra plus loin la raison ... :

Mamie De Filippis dans une 250F presque sous le même angle :

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C'était quelque chose Monza en 1958. De nos jours en 2014 et malgré les chicanes, Monza est le circuit qui sollicite le plus les moteurs de Formule 1 avec 75 % du temps "à fond". En 1958, c'était 95 % à fond ! Le principe était assez original : 1 tour en sens horaire sur l'anneau de vitesse aux virages relevés pris à fond, puis un tour en sens horaire sur le circuit "normal" et ainsi de suite. Il ne fallait vraiment pas se tromper à la bifurcation après les tribunes !

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L'Autodromo di Monza de nos jours :
La Curva del Vialone a été dotée d'une double chicane et est devenue la variante Ascari car c'est là qu'Alberto Ascari s'est tué sur Ferrari en 1955, la Curvetta sud fut rebaptisée Curva Parabolica car serrée au début puis de plus en plus large. L'anneau de vitesse n'est plus utilisé :

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En 1955, voici la jonction entre l'anneau de vitesse à droite (Curva Sud Alta velocità) et la Parabolica à gauche. Une Mercedes W196 en version roues carénées arrive de chaque côté (Fangio et Moss) :

Dans les années 50, quand vous commenciez la ligne droite venant du virage relevé, vous étiez déjà à plus de 240 km/h et vous arriviez au moins dans les 290 km/h à Curva Grande qui se négociait sans freiner mais en relâchant brièvement l'accélérateur, mettant la voiture et ses minces pneus en mini-glissade à 270 km/h ! Il fallait un cœur énorme et Maria Teresa n'en manquait certainement pas. Ce jour là, à Monza 1958, la "De Filippis" frôla l'exploit, menant vaillamment au maximum sa 250 F qui commençait à être un peu dépassée par la concurrence. Une 5ième place semblait assurée quand une bielle coula à 2 tours de l'arrivée, le moteur ayant été trop sollicité.

Le public averti avait cependant compris la performance et mesuré le courage extraordinaire de Maria Teresa. "La Gazetta dello Sport" cessa de l'appeler "il Pilotino" à partir de ce jour là !

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J'aime beaucoup cette photo : on y voit Juan Manuel Fangio à gauche, Jean Behra au centre et Maria Teresa De Filippis à droite :

Fangio avait peur pour Maria Teresa. Il trouvait qu'elle prenait trop de risque pour prouver ce qu'une femme pouvait faire, que sa marge de sécurité était souvent trop mince. Fangio craignait que le décès d'une jeune femme en course ne ternisse l'image du sport automobile. On s'éloignait de la guerre, la vie humaine individuelle reprenait de la valeur dans l'inconscient collectif et le public commençait à avoir du mal à accepter la mort de pilotes masculins, comment aurait-il réagi au décès d'une jeune femme apte à donner la vie ?

Jean Behra était pilote de Formule 1 Ferrari à cette époque (1959) mais il avait en parallèle un beau projet qui lui tenait à cœur : la construction de sa propre voiture de course, la Behra-Porsche. Sous contrat avec Ferrari, Jean Behra ne pouvait piloter sa Behra-Porsche F1/F2 prête en 1959 et il confia cette tâche à Maria Teresa De Filippis, d'où le casque "Behra" porté par la comtesse fin 1958 !

Jean Behra dans la Behra-Porsche :

Cette voiture était très moderne avec son châssis tubulaire et son moteur Porsche Boxer 4 cylindres type RSK en position centrale arrière. Valerio Colotti, célèbre "ingénieur châssis" Maserati, avait conçu cette Behra-Porsche construite dans les ateliers De Tomaso à Modène (à la fin des années 50 et de sa carrière de pilote, Alejandro De Tomaso construisit des voitures de courses avant de connaître le succès avec ses voitures de tourisme à moteur Ford V8)

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La saison 1959 de Formule 1 débute avec les 200 Miles d'Aintree où Jean Behra s'impose avec sa Ferrari 246. Malheureusement, cet "échauffement" assez prestigieux ne compte pas pour le championnat de Formule 1.

Malgré cette victoire, il y a déjà de l'eau dans le gaz entre Jean Behra et Enzo Ferrari qui n'apprécie pas du tout que son pilote de Formule 1 développe en même temps sa propre monoplace Formule 2 à moteur Porsche central arrière, construite qui plus est à Modène et affinée sur l'Autodromo Di Modena par Jean Behra entre deux séances sur Ferrari (la piste de Ferrari à Fiorano n'était pas encore construite à l'époque).
Jean Behra vient de signer le second temps des essais sur sa Ferrari 246 de Formule 1. Il est manifestement aussi très fier de présenter sa Behra-Porsche à Monaco, garée juste devant sa Ferrari (oulala, oulala !) :

Voici ci-dessus Maria Teresa De Filippis aux essais du Grand Prix de Monaco 1959. Elle tente sans succès de qualifier sa Berha-Porsche non encore peinte en bleu et présentant l'aluminium de sa carrosserie. Pauvre Maria Teresa, Monaco ne t'a souri ni en 1958, ni en 1959 ! Pourtant elle avait réalisé le 16ième temps sur la Behra-Porsche et aurait donc du être qualifiée dernière pour participer à la course, mais elle ne fut pas autorisée à prendre le départ, pour d'obscures raison ...

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La jolie Berha-Porsche bleue ne connut pas le succès en 1959. Non encore peinte à Monaco :

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Au Grand Prix de France 1959, Jean Behra cassa le moteur de sa Ferrari de Formule 1 alors qu'il bataillait pour la tête de course. Une discussion s'ensuivit dans les stands avec Romolo Tavoni, le chef de la "gestione sportiva" de la Scuderia Ferrari, vous savez, celui qui abritait de la pluie Maria Teresa avec son manteau l'année précédente. Le ton monta et le bouillant Jean Behra finit par mettre son poing dans la figure de Romolo Tavoni. Il fut mis à pied sur le champ !

Après son licenciement par Ferrari, Jean Behra n'est curieusement pas affecté outre mesure. Il court sur Porsche 718 RSK les 2 heures de Charade où il se place à une excellente seconde place . Mais surtout Jean a l'immense plaisir de piloter sa Behra-Porsche à Pau où il termine 5ème malgré deux tête à queue sous la pluie et un arrêt supplémentaire aux stands pour changer une roue abîmée alors qu'il bataillait pour la première place. Le licenciement de Jean Behra de chez Ferrari ne faisait pas les affaires de Maria Teresa de Filippis car il avait été prévu qu'elle pilote la Behra Porsche à Pau.


Il avait été également initialement prévu que Maria Teresa De Filippis participe sur une Porsche à une course de Formule 2 sur le circuit de l'Avus à Berlin début Aout 1959. Mais Jean Behra, libéré par l'écurie Ferrari, demanda à Maria Teresa de lui passer cette voiture afin qu'il puisse enfin piloter lui-même en course .

Le circuit de l'Avus disposait d'un virage relevé revêtu de briques, miraculeusement épargné par la guerre. Il pleuvait ce jour-là, les briques étaient glissantes. Tous se méfiaient et ne montaient guère au delà du milieu du virage relevé. Georges Behra, le demi-frère de Jean Behra nous raconte : "Jean était un impulsif, un combattant, et c'est d'ailleurs sans doute pour cela qu'il est mort. Lors de cette course sans grand enjeu sur le vieux circuit de l'Avus à Berlin le 1er aout 1959, Jean était en 3ème position sur une Porsche client avec deux Porsche d'usine devant lui (pilotées par Wolfgang Von Trips et Jo Bonnier). Il aurait pu se contenter de les suivre. Non, il voulait les dépasser, ce qui était impossible à la régulière. Son idée fut sans doute de monter très haut dans le virage relevé pour profiter de la descente en fin de virage et les doubler malgré la puissance moindre de sa voiture. Malheureusement, il a dérapé sous la pluie dans la portion très haute, presque verticale, de ce virage et s'est tué. Il n'est pas mort dans la voiture, qui a frappé de l'arrière un ancien socle de DCA (canons anti aériens de la seconde guerre mondiale). Non attaché et plus léger que son auto, Jean fut éjecté plus haut et, par une malchance incroyable, alla s'écraser contre un poteau tenant un drapeau.. A l'époque, l'habitude était de ne pas restaurer une épave dans laquelle un pilote était mort. Mais comme il n'était pas mort dans cette voiture, la Porsche fut restaurée."

Cette photo est impressionnante : on voit le corps de Jean Behra un quart de seconde avant l'impact fatal contre le poteau à gauche. La voiture s'écrasa par l'arrière sur un ancien socle en béton de DCA. J'ai vu des photos de l'épave, le cockpit n'était pas déformé. Si Jean Behra avait été attaché, il ne serait peut-être pas mort ce jour là

Ce fut la mort de trop pour Maria Teresa De Filippis qui perdait en Jean Berha un employeur et un ami, quelques mois après le décès de son ex fiancé Luigi Musso. Elle se dit "basta" et interrompit net sa carrière de pilote.

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Il faut savoir que ce fut une hécatombe de pilotes, ces années 57/59. Cette photo ci-dessus est terrible : mis à part Juan Manuel Fangio, tous ces jeunes gens trouvèrent la mort au volant. Premier à droite, Peter Collins se tua sur Ferrari au Nurburgring en 1959. Second à partir de la droite, Eugenio Castellotti, le grand espoir de l'automobilisme italien qui avait remporté les mille Miglia et Sebring 1956, trouva la mort sur l'Autodromo di Modena en 1957 en testant une Ferrari pour Sebring. Le troisième à partir de la droite est Alfonso De Portago, mort sur Ferrari aux Mille Miglia 1957. Il faut aussi citer Luigi Musso, mort sur Ferrari au Grand Prix de France 1958. (Le martyrologue des pilotes Ferrari est terrifiant et Enzo Ferrari fut accusé de pousser psychologiquement à bout ses pilotes avec des périodes de disgrâces insupportables). Premier à partir de la gauche, Mike Hawthorn fut champion du monde de Formule 1 en 1958 sur Ferrari mais il ne profita pas longtemps de son titre, perdant la vie en janvier 1959 dans un stupide accident de la route alors qu'il "faisait la course avec un ami "au volant de sa Jaguar.

Peu de pilotes de cette génération prirent leur retraite, mis à part Stirling Moss victime d'un grave accident à Goodwood qui mit fin à sa carrière et lui sauva probablement la vie. Mis à part aussi Juan Manuel Fangio, parce qu'il .... était Juan Manuel Fangio avec des 6ièmes, 7ièmes, 8ièmes sens absolument extraordinaires !

Maria Teresa De Filippis raccrocha ses gants à 33 ans en 1959. En allant faire du ski six mois plus tard, elle rencontra un ingénieur chimiste autrichien (Theodor Huscheck) qu'elle épousa et dont elle eut une fille. Ci dessous Maria Teresa avec son mari dans les années 2010 :

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La "de Filippis", comme on l'appelle en Italie comme on le ferait pour une actrice de cinéma, devint cependant à la fin des années 70 la vice présidente de l'association des anciens pilotes de Formule 1 et la présidente d'honneur du club Maserati international. On la voit ci-dessous avec l'ancien pilote Luigi Villoresi lors d'une manifestation du Maserati Club Italia :

Jusqu'à 80 ans passés, elle avait toujours un beau coup de volant. La voici avec la fabuleuse Maserati 450 S bleue qui a remporté le concours de Villa d'Este en 2014 (échangée contre 10 millions de dollars en 2013 et que JP Carrera connait bien !) :

Ici à Goodwood en 2006 au volant d'un Spyder GranSport (c'est une right hand drive) :

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Je retiendrai ce beau visage féminin pour la première fois dans un cockpit de Formule 1, et quelle Formule 1 !

Maria Teresa le dit elle-même : "je n'ai peut-être pas eu de grands résultats en Formule 1, mais je suis et je resterai dans l'histoire la première femme à avoir couru dans cette discipline. Je suis "orgogliosa" de ce que j'ai fait !" (orgogliosa dans le sens italien, c'est à dire fière).


Fière, elle peut l'être Maria Teresa, fière de son courage, de sa passion, de son attachement "alla casa Maserati" ! Brava, Maria Teresa !