L'A6GCM
Publié : jeu. 17 déc. 2015 22:59
Ci-dessus, Juan Manuel Fangio remporte le Grand Prix d'Italie 1953 de Formule 1 à Monza sur A6GCM version 1953.
L'A6GCM : produite à 12 exemplaires de 1951 à 1953 (7 exemplaires de première version et 5 de seconde version), A en hommage au fondateur de la marque Alfieri Maserati, 6 pour 6 cylindres en ligne de 2 litres, elle a encore un G dans son nom comme l'A6G.CS "Monofaro" qui l'a précédée mais plus du tout de fonte (Ghisa) dans son bloc, C pour Corsa, M pour Monoposto.
Dans la suite de cet article, je vais vous présenter en détails deux exemplaires d'A6GCM photographiés de nos jours : une première version de 1951 rouge et une seconde version de 1953 bleue et jaune (couleurs du Siam car ex-prince Bira).
Mais, pour l'instant, revenons sur la mise en place historique :
L'A6GCM disposa de trois versions successives de moteurs 6 cylindres en ligne atmosphérique au bloc issu de la "Monofaro" et donc de la A6 1500 GT :
- d'abord à course longue (comme la "Monofaro") en 1951 (72.6 x 80) 160 cv à 6500 tours
- puis à architecture "carrée" en 1952 (75 x 75) 180 cv à 7300 tours
- puis à architecture "supercarrée" à course courte en 1953 (76.2 x 72) 197 cv à 8000 tours
Sur les deux premières versions, dérivées du moteur de la "Monofaro" par les ingénieurs Alberto Massimino et Vittorio Bellentani, le taux de compression était de 13.5:1 et la carburation fut assurée par trois Weber 38DCO3.
Sur la version 1953, profondément revisitée par l'ingénieur Gioacchino Colombo qui fit chez Maserati un passage "éclair" (un an) mais décisif, le taux de compression fut ramené à 12:1, un double allumage faisait son apparition (2 bougies par cylindre) et la carburation dépendait de trois Weber 40DCO3.
Tous ces moteurs fortement "comprimés" pour l'époque nécessitaient l'usage d'un mélange alcool méthylique 85 %, acétone 10 %, benzol 5 % afin de diminuer le risque de cliquetis.
Les carrosseries en aluminium (Fantuzzi) reposaient sur des châssis tubulaires (Gilco) et, les poids variant de 550 à 570 kg, les vitesses de pointe des différentes versions s'étalaient de 250 à 280 km/h.
L'A6GCM était une Formule 2 et donc concourût pour le titre de formule 1 en 1952 et 1953 car, après le retrait d'Alfa Romeo (championne de F1 en 1950 avec Farina et en 1951 avec Fangio), il n’y avait plus assez de concurrence en vraie Formule 1. La Maserati A6GCM permit à Juan Manuel Fangio d'être second du championnat du monde de Formule 1 en 1953 derrière Alberto Ascari sur Ferrari 500.