Encore un retour d'expérience, aux odeurs d'essence ce coup-ci.
Pour information, ce qui suit s'étale sur plusieurs opérations que j'ai effectué séparément à différentes occasions depuis le printemps 2019.
Tout commence par une odeur d'essence dans l'habitacle (et ça ne sent pas bon, à tous les sens du terme) plus ou moins forte selon les moments sans que je ne sache trop cerner pourquoi. Après reniflage intensif, il était évident que ça venait du coffre et non de l'avant (on s'en serait douté! me direz vous. Oui mais attention car quelques années auparavant, j'avais également eu un problème d'odeur d'essence qui venait de l'avant ce coup-ci. Oui oui, les agrafes de maintien des injecteurs n'étaient pas bien en place.. ça crachait à côté....... très moyen étant donné la chaleur qu'il fait sous le capot)
Bref, le coffre donc. Allez donc savoir d'où exactement. Je démonte les moquettes. Re reniflage intensif, lecture des tutoriels à ce sujet... Je tombe sur un poste de Gemini (il me semble... c'est toi qui avait eu la fissure sur la descente de la goulotte ?) mais dans mon cas, l'odeur venait de gauche et non de droite.
Tiens d'ailleurs, je viens de réaliser que j'avais publié un poste à ce sujet sans trop savoir d'où ça venait encore http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=21&t=6929
Bref, je finis donc par trouver. À gauche du réservoir, au dessus se trouve une cloche qui traverse la cloison en tole et s'enfonce dans le corps creux de la plage arrière.
Dans cette cloche en plastique se trouve la valve anti retournement (pour éviter que l'essence du réservoir se vide dans le système de récupération des vapeur en cas de retournement du véhicule)
La valve ressemble à un cylindre dont le cul plat semble avoir été scellé par soudure plastique. Problème : le plastique de la zone de jonction "soudée" est devenu poreux, il semble s'être désagrégé.
Un rapide check sur Eurospares, plus de 200 livres pour ça, je décide de tenter une réparation. J'ai donc "pétassé" proprement le cul de la valve avec de l'araldite bi-composant afin de créer un film imperméable.
Quelques mois plus tard (le temps de finir la réfection de l'habitacle) les essais sont concluant, sans grande surprise. Je dis sans grande surprise car j'avais fait entre temps des essais statiques en mettant les fesses de madame au soleil, capot fermé. (j'avais fini par réaliser que la chaleur augmentait l'intensité des odeurs avant de réparer, les vapeurs d'essence se dilatant dans le réservoir, elles sortaient par la valve pour finir dans mes narines!) Suite à l'opération, la chaleur n'avait plus aucun effet, je ne sentais déjà plus rien. C'était bon signe !
Quelques mois plus tard, dans la poursuite de mes grands travaux sur la 3200GT, je décide sur les conseils d'un ami spécialiste, de vérifier les supports de pompe à essence.
Ils sont en caoutchouc afin de servir de silent-bloc et n'apprécient pas vraiment de passer des années immergés dans l'essence. Le problème étant qu'ils finissent par se craqueler puis se désagréger jusqu'à finir par encrasser les pompes et les tuer!
Pour y accéder, il faut commencer par vidanger le réservoir.
Pour cela, débranchez l'arrivée d'essence à l'entrée du filtre à essence que vous reliez à un bidon, et court-circuitez les relais de pompe à essence.
Ce sont les deux à gauche de la platine au dessus de la batterie, placés l'un sur l'autre. (l'image ci-dessous est inversée)
Il faut relier les bornes 30 et 89 (89 à vérifier, je me rappelle seulement que c'est la seule commençant par un 8) qui sont situées à droite et à gauche de la ligne horizontale centrale.
Ensuite, dévissez les bagues-écrou qui ferme les puits de pompe à essence à l'aide d'un chasse goupille ou bien moins brusquement avec la tige de deux forets placés dans des trous opposés afin d'utiliser une barre de levier.
Sortez les corps de pompes au sein desquels se trouvent les supports de pompes qui ressemblent à ça :
Du moins, lorsqu'ils sont neuf. Dans notre cas, ils sont généralement bien craquelés, voire déjà désagrégés si vous avez moins de chance.
Je les ai donc remplacés en cherchant leur désignation en italien "supporto pompa benzina Maserati 3200GT". Ils se trouvent sur des sites comme autoricambi.it mais mieux vaut avoir les mots-clés qu'un lien direct car ce ne sont pas toujours les mêmes sites qui les ont en stock. Le tout étant que le diamètre intérieur (en regard avec la pompe) fasse 36mm. Il y en a plusieurs modèles car ces supports ont été utilisés dans d'autre voiture chez Fiat, Lancia et aussi Ferrari.
Dans mon cas, ce n'était pas exactement le même (36mm mais la géométrie du corps était un peu différente) que celui d'origine et j'ai dû le modifier à la dremel afin de le rendre parfaitement adaptable.
Remarque : au fond du réservoir, au fond des cerclages dans lesquels les corps de pompe s'appuient, vous trouverez des "silent-bloc" triangulaires et plats sensés isoler la caisse des vibrations des pompes. (en bas à gauche de la photo ci-dessous)
Ils seront sans nul doute en très mauvais état et se désagrégeront sous vos doigts. VIREZ-LES avant qu'ils n'encrassent eux aussi vos pompes.
Mon conseil : remontez sans rien à la place. La différence de perception du bruit est minime pour ne pas dire inexistante. J'ai pourtant une bonne ouïe.
Pourquoi je dis ça ? Parce qu'en temps que personne consciencieuse, j'ai bien entendu essayé de les remplacer. Ils se trouvent sur internet en cherchant les mots clés "fuel pump anti vibration pad maserati 3200GT". Je les avais commandés chez Superformance.co.uk http://www.superformance.co.uk/355/fuel.html
Pour une raison qui animera la dernière partie de mon tutoriel ci-après, j'ai été amené à rouvrir le réservoir quelques semaines plus tard et quelle a été ma surprise de les trouver triplés de volume et se déchirant sous mes doigts. L'essence les avaient fait gonfler. Je pense que les fournisseurs de ces sites internet ne doivent pas utiliser le caoutchouc spécifique tel qu'à l'origine mais du silicone qui ne résiste pas à l'essence. Donc plutôt que de risquer de monter des pièces de qualité chinoise, ne mettez rien
Arrive donc la dernière partie de ce tutoriel. Fin de cet été, alors que j'étais en train de remplacer la courroie de distribution, je sens une forte odeur d'essence dans le garage. Je finis par me diriger vers le coffre de la Maserati. Et là, ce fut le drame : le fond du coffre baignait dans l'essence (heureusement je n'avais pas encore remonté les moquettes, le coffre était à nu) J'éponge, je fais sécher les isolants et mousses qui heureusement n'ont pas gardé ni odeur ni séquelle, j'identifie la source de la fuite venant de la pompe droite, je vidange à nouveau le réservoir, je démonte (d'où mon constat sur les coussinets de corps de pompes) et je me rends compte que la trappe en plastique du corps de pompe droit est fissurée. Puis en regardant de plus près, je réalise que tout le corps est craquelé comme si le plastique avait mal vieilli. Je vérifie celui de gauche, intact. À savoir pourquoi celui-ci est dans cet état... peut-être un défaut de fabrication.
J'en commande donc un autre.
En cherchant, je réalise que ce sont les mêmes que ceux montés sur les Ferrari 456 et 550. Je le commande alors sur Ferrariparts.co.uk https://www.ferrariparts.co.uk/part/fer ... 0?id=94903
Je remonte, j'essaie, plus aucune odeur. Je remonte alors l'intégralité du coffre. N'est perceptible aujourd'hui que la bonne odeur des moquettes
Voici pour ce tutoriel. J'espère qu'il pourra être utile à certains. Surtout que Maseratitude m'a déconnecté et j'ai dû le retaper presque entièrement
Un circuit d'essence fiabilisé est une bonne source de sérénité.
J'allais oublier : bien évidemment, pensez à changer le filtre à essence lorsque vous faites les supports de pompe !
