Par ailleurs, j'avais de temps en temps des messages de type "error oil" ou "error oil level" qui disparaissait au redémarrage alors que le niveau d'huile était bon et stable.
Ces derniers temps, la pression devenait de plus en plus basse, et fluctuait beaucoup, 4,5/5 en accélération, diminuait dès que je relevais le pied, et pouvais venir fleurter avec les 2,5 bars au ralenti, parfois même plus bas, allumant une jolie lampe rouge.
On sait tous que sur les 3200, il y a eu des cas de jeu trop important au niveau du villebrequin, dont un des symptômes est justement une pression d'huile trop basse. Et pourtant, la voiture roule bien, ne fait pas de bruit bizarre, ni ne consomme d'huile, en plus c'est une GTA, et une des dernières...
Sur papier, c'est plutôt rassurant donc.
En en parlant avec l'un ou l'autre, la réponse classique était "ne t'inquiète pas, elles font toutes ça (ou presque) tôt ou tard, dans 99% des cas, c'est le capteur de pression d'huile qui déconne avec le temps".
Super! Sauf que vivre avec une loupiote rouge ou un message "error oil" sur mon tableau de bord, moi j'arrive pas.
Donc je suis bien motivé pour le remplacer.
Mais :
1. il semblerait que c'est vraiment la galère à faire
2. La pièce n'est plus dispo en neuf, les occasions s'échangeant à près de 500 euro, sans être certain qu'ils fonctionnent encore
3. Il y a bien deux modèles disponibles, soit chez David Askew, mais il faut modifier le câblage (sans compter que certains auraient des problèmes d'étanchéite ou de fonctionnement) soit celui de chez modena tridente (https://www.ebay.de/itm/Maserati-3200-G ... Sw8fZawloP) mais qui outre le fait qu'il coute 100 euro de plus que celui de David, je n'ai pas trouvé de retour sur le net.
Va donc pour celui provenant de David Askew, un peu plus de 160 euro livré.
Comme on peut le voir, il est "légèrement" différent de celui d'origine, plus grand, plus large, connectique différente.
Même pas peur.
Alors, où est donc ce capteur?
C'est facile, vous regarder le filtre à huile bien en face, il est juste à gauche de celui-ci.
Vous ne le voyez pas, c'est normal, il est impossible d'avoir une vue de face, à moins de démonter radiateur, ventilateur et autre parechoc.
On va essayer de faire autrement, parce que bon...
Il s'agit donc du cylindre blanc avec une fiche dessus.
Bon, on va commencer par lever la voiture, la majorité du travail se fait par dessous, mais un peu aussi par dessus.
Il faut enlever le bouclier qui protège le moteur et les diverses courroies des projections de la route. Rien de plus simple, on dévisse les petits boulons qui font tout le tour sur l'avant et on enlève les 5 écrous un peu en arrière. Dans le passage des roues, de chaque coté, il y a enfin deux vis cruciformes à ôter et c'est bon.
On voit sur cette photo les divers emplacement.
Aucun risque que l'ensemble vous tombe sur la tête, il est emboité et tenu par les durites de refroidissement des freins.
On voit ici l'emplacement des deux vis dans le passage de roue.
Notez que ce bouclier est en plastique très fragile (probablement qu'il s'est durci avec le temps) à manipuler avec une relative précaution. Tant que vous y êtes, c'est peut-être le moment de renforcer ce qui est en train de lâcher et nettoyer un peu l'ensemble.
Maintenant que le bouclier est ôté, prenez trente secondes pour inspecter les durites se connectant à l'échangeur d'air, elles sont probablement en fin de vie, pour les quelques euro que ça coute, remplacez les.
Au cas où, une bonne adresse ici : https://races-shop.com/reducer-coupling ... m-225.html
C'est de suite plus propre
Bon, fini de jouer, on s'attaque au sérieux.
Comme déjà dit, impossible d'atteindre le capteur par l'avant, ce n'est pas prévu pour, en tout cas, pas avec le filtre/radiateur/ventilo en place.
On passera donc par dessous.
Après renseignement, il y aura juste la place pour passer un outil à droite du compresseur de clim, mais il faut avant tout le détacher.
On commence par libérer la courroie, c'est facile. on passe un clef 3/8 dans le trou ad hoc sur le tendeur de courroie, on pousse, ça libère la tension et hop, on l'enlève tranquille.
Sauf que non, faut pas rêver, doit pas y avoir assez de force dans mes bras, et de toutes façons, je n'ai que deux mains, si je tiens la clef, impossible de libérer une main pour défaire la courroie.
Pas de force, mais des idées, je place un cric sous la clef, bien plus fort que moi l'engin, et en plus, ça laisse mes deux mains libres, habile.
Maintenant que la courroie pend lamentablement, on peut s'attaquer au compresseur de clim, qui tient par 3 points.
On voit ici les deux faciles d'accès, deux boulons avec une tête à 6 pans. Je dis facile, mais vous vous rendrez bien compte que les enlever n'est déjà pas évident, c'est bien serré, et ne comptez pas vous en sortir avec une simple clef Allen.
Sauf que peut-être en fait pour celle de derrière, ça sera obligé parce qu'en fait il y a pas assez de place pour placer un autre outil.
Et bien entendu on a pas assez de force pour faire tourner ce truc avec de petits doigts. Ici encore, le cric va vous venir en aide, on pousse, on pousse, la clef fait semblant de plier et puis "clac", c'est débloqué, et on est bon.
Reste à attaquer le troisième point d'attache.
Facile, on passe par au-dessus, embout à 6 pans, on a plein de place, ou pas, mais ça tourne, sauf qu'au bout de quelques minutes, on se dit que ça tourne vachement longtemps.
Il y a bien entendu un écrou à l'arrière qui va falloir maintenir avec une clef de 19. Plutôt un embout de 19, la clef n'a pas la place pour passer.
On voit ici la tige du boulon sur lequel était l'écrou, en arrière du compresseur donc. Extrême gauche de la photo, sous le cable vert.
Inutile de dire que seul, c'est super facile, sous la voiture à tenir l'embout sur l'écrou de la main droite, pendant que le bras gauche se contorsionne pour trouver un passage et tourner l'embout devant, mais on y arrive.
Enfin, faut admettre, c'est probablement bien plus simple si on est un enfant pakistanais de 9 ans habitué à coudre des Nike de l'intérieur ou une jeune contorsionniste chinoise, mais bon.
En passant, notons qu'une de mes poulies de guidage a reçu un mauvais coup, va falloir penser à la remplacer (elle est en matière synthétique et semble avoir perdu un beau morceau)
Sous le filtre à huile, on voit que la poulie a un morceau manquant.
Les trois attaches du compresseur libérées, il "suffit" maintenant de tirer dessus pour libérer quelques précieux centimètres en vue de pouvoir enfin accéder au capteur.
Quand je dis il suffit, dans les faits, il s'agit plutôt de faire levier avec un gros tournevis, sinon ça ne bouge pas.
On a une vue bien dégagée de face sur le capteur. Pour vous aider à situer, le cylindre couleur corrosion devant, c'est le tendeur hydraulique de la courroie de distri.
Pour le retirer, une clef de 19, plate et pas trop longue, soit vous avez cela dans votre attirail, soit faudra sacrifier une de vos clefs trop épaisses avec une meuleuse, soit vous rachetez.
Ca ne va peut-être pas vous aider mais la clef de 19 de norauto a la taille maximale, un mm de plus et c'était foutu.
On voit bien sur cette photo le connecteur électrique sur le capteur, il faudra le déclipser avant de pouvoir le dévisser. Ne comptez pas faire cela avec les doigts, il n'y a pas la place, mais un tournevis plat fera l'affaire.
On passe donc la clef par dessous/devant, et on fait ce que l'on peut, en se disant bien que d'autres sont passés par là avant et ont réussi.
Tôt ou tard, il finira par être dévissé. Suffit d'avoir une confiance totale en soit.
On voit le connecteur et surtout, l(intérêt de cette photo, de combien on peut bouger le compresseur (à droite de la connectique, les deux trous bien visibles sont normalement alignés vu que c'est par là que passe la troisième attache du compresseur). Donc, en bougeant le compresseur, on libère un accès royal qui doit faire 2 bon cm.
Les plus observateurs d'entre vous auront bien remarqué l'incompatibilité totale entre le connecteur d'origine et celui sur le capteur de David Askew.
Je ne sais pas pourquoi il n'a pas pris la peine de monter un truc compatible.
A ce moment là, j'ai fait avec ce que j'avais sous la main.
On isole le connecteur d'origine que je vais couper (même pas peur), la pince à linge est juste là pour le maintenir en place, n'ayant pas envie de chercher des heures à l'aveugle après un bout de cable.
Notons qu'un seul cable arrive au connecteur, le capteur étant relié à la masse via le bloc moteur.
Au niveau du capteur, je coupe aussi le connecteur qui sert à rien et installe un connecteur étanche à clipser (le truc que j'ai utilisé pour le cable de ma tondeuse robot, on glisse les cables dedans, même pas dénudés, on appuie et ça fait contact, et ça reste étanche). Attention de ne pas couper la petite résistance que david a soudé pour rendre ce senseur compatible. Tant qu'à faire, rentrez la dans le connecteur.
Une fois les deux cables reliés grâce au connecteur, reste plus qu'à revisser le nouveau capteur. Il n'est pas idiot si vous ne voulez pas avoir un cable tout tortillé de févisser un tout petit peu l'écrou de fixation au bout du capteur pour lui permettre de tourner plus librement. Autant vous prévenir ce sera galère à resserrer par après.
Il ne vous reste plus qu'à serrer correctement le capteur, il y en a qui ont eu des fuites, donc pas hésiter.
Le capteur de de David Askew comporte un adaptateur pour avoir le bon diamètre, il faut donc visser d'abord dans le bloc moteur avec le premier et puis serrer encore un peu sur le second pour éviter toutes fuites.
Et voilà, il est enfin en place ! On voit bien l'accessibilité magnifique.
Plus qu'à remettre le compresseur en place ainsi que le bouclier puis prier que tout fonctionne.
Je tourne la clef, la pression monte, nickel, le capteur semble fonctionner.
Je regarde si tout tourne bien, s'il n'y a pas de fuite ou autre problème inattendu, ça semble être bon.
Sur le tableau de bord, on est bien à 5 bon bars, mais le moteur n'est pas encore tout à fait chaud (quelques km seulement).
Après une quinzaine km de plus, sur routes allemandes diront nous, faut bien tester les nouvelles durites, on est bien plus chaud. Et heureux.
Près de 4 bars à chaud, là où j'en avais moins de 2,5 la semaine passée.
Et sinon, j'avais effectivement perdu quelques chevaux avec la durite percée. Le plaisir de conduire s'en retrouve décuplé (à moins que ce soit la confirmation que mon moteur n'était pas en train de se suicider)
Voilà voilà. Bon ne nous leurrons pas, c'est quand même galère à changer, pas parce que c'est super technique mais parce que l'accès est réduit et que j'ai pas mal tâtonné ne sachant pas vraiment par où passer ni comment connecter quoi.
Je pense que si je devais le refaire, ça irait beaucoup plus vite, 3 ou 4h max.
D'ailleurs, si quelqu'un a besoin d'aide, comment dire...
Et merci à Eric74 pour ses précieuses indications concernant la marche à suivre.
