Les nouvelles de Maseramo
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Re: Les nouvelles de Maseramo
Elle avait des roues énormes, la Khamsin, par rapport à la très grande finesse de sa ligne, mais j'ignore combien de pouces. Et puis, à cette époque, la taille des flancs des pneus était vraiment haute. J'adore cette auto, même si je ne l'ai jamais vue "en vrai".
Petite video où on se régale du bruit du moteur :
http://youtu.be/kgUFjAJav5U
Après ça, on reconnait ce moteur entre mille !
http://youtu.be/302q4_CdnFU
http://youtu.be/_1n_sI5LCVM
http://youtu.be/WkpiAG81-xc
Petite video où on se régale du bruit du moteur :
http://youtu.be/kgUFjAJav5U
Après ça, on reconnait ce moteur entre mille !
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"quando turbo spira ...", Dante Alighieri dans "La Divina Commedia"
- Barth
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Re: Les nouvelles de Maseramo
Salut,
Comme tu as raison, la Khamsin est rare. J'ai eu l'occasion d'en voir une au détour d'une petite rue à Genève. Très très sympa même si ce n'est pas ma préférée dans les anciennes.
Les roues sont en: 215/70 VR 15 X Michelin
La fiche technique est là: Khamsin - 1972 → 1982 - (EN)
Comme tu as raison, la Khamsin est rare. J'ai eu l'occasion d'en voir une au détour d'une petite rue à Genève. Très très sympa même si ce n'est pas ma préférée dans les anciennes.
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Un piéton est un monsieur qui va chercher sa voiture. (Frédéric Dard)
Actuelles : Shamal (1991)
Ex: Biturbo 422 (1991) - Coupé 4200 GT CC (2003) - Biturbo 222 4v (1994) - Biturbo Spyder III 2.8L (1994)
EMAIL: barth@maseratitude.com
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Re: Les nouvelles de Maseramo
Complètement imaginaire la nouvelle de l'étudiant, dommage, j'aurais bien eu une vocation de "fils à papa" !
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Re: Les nouvelles de Maseramo
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Re: Les nouvelles de Maseramo
Bonjour Gun, je pense que tu as supprimé Les photos "du colonel" car je les avais piquées sur le bouquin de Michel Bollée. C'est judicieux ! Je n'y avais pas pensé en t'envoyant les textes, naif que je suis à force de chipper des photos de Maserati sur internet.Mais un bouquin, c'est pas internet, c'est vrai. En tout cas, je recommande vivement le livre de Michel Bollée "La Maserati du colonel" dont la nouvelle est un petit résumé. C'est une épopée magnifique (où tous les ingrédients romanesques sont réunis : courage, honneur, amitié, suspens, drames), bien écrite et documentée par des photos extra : ou comment un homme passionné par Maserati a pu tenir tête au Mans et parfois dominer transitoirement une armada de Ferrari !
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Re: Les nouvelles de Maseramo
Cher lecteur, pour plus de photos (légales) et même video (de folie) concernant la Maserati 151 voir dans Models-vintage-Maserati tipo 151 de JP
"quando turbo spira ...", Dante Alighieri dans "La Divina Commedia"
Re: Les nouvelles de Maseramo
En fait, c'est le seul fichier qui m'a posé problème pour le mettre en PDF, et le sw a 'écrasé' les photos. C'est donc involontaire.maseramo a écrit :Bonjour Gun, je pense que tu as supprimé Les photos "du colonel" car je les avais piquées sur le bouquin de Michel Bollée. C'est judicieux ! Je n'y avais pas pensé en t'envoyant les textes, naif que je suis à force de chipper des photos de Maserati sur internet.Mais un bouquin, c'est pas internet, c'est vrai. En tout cas, je recommande vivement le livre de Michel Bollée "La Maserati du colonel" dont la nouvelle est un petit résumé. C'est une épopée magnifique (où tous les ingrédients romanesques sont réunis : courage, honneur, amitié, suspens, drames), bien écrite et documentée par des photos extra : ou comment un homme passionné par Maserati a pu tenir tête au Mans et parfois dominer transitoirement une armada de Ferrari !
Voilà la 17e nouvelle de Maseramo : LE ROYALISTE
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Re: Les nouvelles de Maseramo
Allez hop au boulot MaseramoSteph69 a écrit :....De quoi inspirer largement Maseramo pour une nouvelle inédite "Le bichonneur".
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Re: Les nouvelles de Maseramo
wouai, j'ai déjà le titre : "the detaillor" ou en français, "c'était un gars qui avait une chiffonnette" ! Mais je crois que Trid et Barth aussi sont d'excellent "purificateurs" de la moindre pièce de leur auto.
Mais avant ça, quelques photos pour illustrer les aventures de John Simone :
Le colonel (casquette) dans sa barquette Maserati A 6 GCS (2 litres, 6 cylindres, 180 cv, 750 kg, 235 km/h)
La tipo 151 rouge de Maserati France au Mans 1962 (4 litres, V 8, 360 cv, 973 kg, 284.8 km/h en course aux Hunaudières mais aurait été chronométrée au delà de 300 km/h à Monza)
Mais avant ça, quelques photos pour illustrer les aventures de John Simone :
Le colonel (casquette) dans sa barquette Maserati A 6 GCS (2 litres, 6 cylindres, 180 cv, 750 kg, 235 km/h)
La tipo 151 rouge de Maserati France au Mans 1962 (4 litres, V 8, 360 cv, 973 kg, 284.8 km/h en course aux Hunaudières mais aurait été chronométrée au delà de 300 km/h à Monza)
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Re: Les nouvelles de Maseramo
La 151 rouge de Maserati France et les 2 blanches du team Cunningham au Mans 1962
La 151 remaniée mène pendant des heures le Mans 1963 devant une armada de Ferrari
La 152 (encore appelée 151/3) pour le Mans 1964 sort d'usine non encore peinte (5 litres, V 8, 410 CV, 1086 kg, 320 km/h)
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Re: Les nouvelles de Maseramo
Bon, encore quelques photos pour illustrer l'épopée Maserati au Mans du temps du colonel Simone, et je vous poste la petite nouvelle que vous m'avez commandée sur les rois du detailling.
Le Mans 1964 où la 151 tournait dans les temps des protos à moteur centraux arrière (Ferrari 330 P et 275 P, Ford GT 40) avant une rupture lente de canalisation de frein lors d'une incartade dans le sable au virage Indianapolis ce qui provoqua un peu plus tard un court-circuit sur l'alternateur :
la 152 réparée engagée aux 12 h de Paris :
la 152 encore améliorée (dite 154) poussée à 430 cv à Modène (hiver 1965) prête pour le Mans 1965. Malheureusement, Lucky Casner trouvera la mort dans cette auto lors de l'accident des essais préliminaires au Mans en avril 1965
La dernière Maserati de course au Mans, la tipo 65, barquette fabriquée en hâte en quelques semaines après l'accident de Casner avec le moteur V 8 de la 154 en position centrale arrière : la mise au point châssis n'a pas eu le temps d'être faite et l'auto, très rapide mais inconduisible en virage, sortit de la route au Mans 1965 après quelques minutes de course !
le châssis type birdcage de la 65
Un lourd V 8 de 5 litres dans un châssis si léger, fallait oser !
Le Mans 1964 où la 151 tournait dans les temps des protos à moteur centraux arrière (Ferrari 330 P et 275 P, Ford GT 40) avant une rupture lente de canalisation de frein lors d'une incartade dans le sable au virage Indianapolis ce qui provoqua un peu plus tard un court-circuit sur l'alternateur :
la 152 réparée engagée aux 12 h de Paris :
la 152 encore améliorée (dite 154) poussée à 430 cv à Modène (hiver 1965) prête pour le Mans 1965. Malheureusement, Lucky Casner trouvera la mort dans cette auto lors de l'accident des essais préliminaires au Mans en avril 1965
La dernière Maserati de course au Mans, la tipo 65, barquette fabriquée en hâte en quelques semaines après l'accident de Casner avec le moteur V 8 de la 154 en position centrale arrière : la mise au point châssis n'a pas eu le temps d'être faite et l'auto, très rapide mais inconduisible en virage, sortit de la route au Mans 1965 après quelques minutes de course !
le châssis type birdcage de la 65
Un lourd V 8 de 5 litres dans un châssis si léger, fallait oser !
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Re: Les nouvelles de Maseramo
merci à Michel Bollée et à son beau livre "la Maserati du colonel" pour ces bells photos 151-152-154-65.
Et maintenant, à la demande de Steph69 et de Gun, "le Bichonneur" ou "The Detaillor"
the detaillor
Bob dépensait au travail toute la rigueur et l'esprit d'organisation dont il était capable. Une fois rentré à la maison, c'était monsieur "à peu près". Rien de trop précis ou nécessitant une attention un tant soit peu soutenue ne pouvait lui être demandé. Chez lui, Bob, c'était un tiers de présence réelle, un tiers de désinvolture, un tiers de rêverie et aussi un bon tiers de paresse mais là, comme Marcel Pagnol le faisait dire à César :"ça dépend de la grandeuuuur des tieeeeers !"
Oh, il daignait bien mettre la table mais oubliait des couverts ou les verres étaient dissemblables, il descendait le sac des ordures mais négligeait de placer une nouvelle garniture dans la poubelle. Dans les piles de linge de Bob, sa femme s'escrimait à trier les affaires propres de celles à envoyer au lavage. Sur son bureau, les factures déjà réglées et celles encore à honorer gisaient pèle-mèle et ses chaussettes souvent dépareillées, si elles faisaient rire les enfants, finissaient par agacer sa douce et tendre.
Heureusement que dans "les choses du couple" son implication et son application relevaient de suffisamment de talent naturel pour satisfaire son épouse sans qu'il lui en coûtat trop d'effort ! Mais à cette exception près, d'importance il est vrai, cet homme laissait chez lui une assez forte impression d'inachevé, d'inaccompli.
Son épouse, par un de ces détours obscurs à l'âme masculine dont sont remplis les journaux et les cerveaux feminins, eut alors l'idée lumineuse de lui faire trois cadeaux simultanés : une Maserati 222 à la mécanique convenable mais aux peintures et garnitures surrannées, un énorme sac de chiffonnettes et un nécessaire complet de produits de décrassage, essorage, lustrage, asticage et finalement ressuscitage !
A l'image de Neile Adams qui avait offert une Ferrari 250 Lusso à son mari, l'acteur Steeve Mc Queen, une telle femme existait, oui oui, sans n'avoir rien à se faire pardonner, mais attention, ce n'était pas si simple, avec une idée précise derrière la tête, une tactique élaborée, un échaffaudage complexe et prémédité comme seules les femmes savent en assembler.
Elle commença devant son mari à lustrer l'extrémité d'une aile. "Regarde, ça marche bien ce produit". Le mâle, intéressé, souleva un sourcil ténébreux. Il s'y mit avec application et patience, n'avançant que lentement mais ne laissant derrière sa chiffonnette qu'un résultat parfait. Tel Forrest Gump qui, du jour au lendemain, s'était mis à courir sans trop savoir pourquoi et sans plus pouvoir s'arrêter, Bob entreprit de nettoyer de fond en comble, astiquer, rénover la Maserati (qui le méritait bien). Tout y passa, carrosserie, sièges, contre-portes, moteur et même châssis.
La nuit, carnets de notes signés, prières récitées, méditation effectuée, devoir conjugal accompli, il n'était pas rare qu'il abandonne son lit douillet et son épouse tendrement endormie pour descendre au garage et se glisser, non pas sous la couette, mais au péril de sa vie sous le châssis de la Masette montée sur câles pour nettoyer, parfois démonter, astiquer jusqu'à la faire reluire une pièce sous l'auto que personne ne verra jamais !
Inutile de préciser qu'il ne faisait plus rien d'autre à la maison : les ronces envahissaient le jardin, la voiture familiale qui avait laissé sa place au garage au profit de la Maserati changeait de couleur sous les couches multiples et emmélées de pollens divers, de fientes d'oiseaux et d'aiguilles de pins. La maison était un capharnaum et, sauf pour aller travailler, Bob ne se lavait même plus !
Son épouse commençait à douter sérieusement de la pertinence et de la justesse de ses calculs. C'est alors que se produisit un miracle : après six mois de dur labeur, la Maserati était enfin parfaite comme au jour de sa sortie d'usine, dedans, dehors, dessous, impeccable ! Bob posa lentement la chiffonnette qu'il tenait en main, leva les yeux et, pour la première fois depuis six mois, regarda autre chose que sa Maserati. Ce qu'il vit l'horrifia : le garage lui parut sordide, hideux, les étagères couvertes de dizaines de bidons éventrés, débouchés et sâles, des outils en vrac de partout, des milliers de chiffons dégoutants jetés aux quatre coins.
Un drap immaculé plus une bâche couvrant la Maserati, il entreprit de ranger, nettoyer, repeindre le garage. Il fallait un écrin digne à son bijou. Sa femme retrouva le sourire. Puis, par cercles concentriques de plus en plus larges autour de la Maserati, Bob s'attaqua à l'escalier, à la maison, à la jungle du jardin qui redevint pelouse. Sa femme était radieuse et fière de la réussite de son stratagème. Mais on ne pouvait plus arrêter Bob désormais. Tout y passait, de la cave au grenier. Maniaque, il devenait maniaque, perfectionniste à l'excès et, peu à peu, agressif. Il se mit à réprimander rudement les enfants qui mangeaient leurs gâteaux sur la banquette arrière de l'Opel Zafira en revenant de l'école. Son épouse se vit reprocher un manque de rigueur et de sérieux dans la tenue de la maison, l'éducation des enfants et même jusque dans ses tenues vestimentaires jugées trop négligées ! Elle ne souriait plus du tout. Son mari était passé d'un extrême à l'autre, le dilettante désinvolte s'était mué en E....erdeur de première !
Mais le summum fut atteint quand il lui suggéra de se faire remonter, par une chirurgie esthétique, ses paupières supérieures qu'il trouvait un peu tombantes.
Elle lui réplica du tac au tac : "et toi alors, ton double menton, tu l'as bien vu ?"
"justement", lui répondit-il, "j'ai pris rendez-vous pour un lifting du cou"
C'en fut trop, elle réfléchit toute une nuit et décida de passer au plan B : elle dégota une très très vieille, très crade, très abîmée Maserati Biturbo de la première heure, une qu'il mettra très très longtemps à retaper, plus un appareil photo pour bien illustrer toutes les étapes de la restauration, plus une inscription sur Maseratitude pour bien passer du temps à montrer à ses Maseratipotes comme il restaure bien son auto ...
Alors, pendant qu'elle entendait son mari taper à grands coups de marteau pour débloquer les écrous rouillés d'une roue, elle s'assit confortablement, sirota son thé vert et s'exclama : "non mais, refaire mes belles paupières à la Charlotte Rampling, miserattitude !"
(toute ressemblance avec des personnages ou des faits réels est purement fortuite)
Et maintenant, à la demande de Steph69 et de Gun, "le Bichonneur" ou "The Detaillor"
the detaillor
Bob dépensait au travail toute la rigueur et l'esprit d'organisation dont il était capable. Une fois rentré à la maison, c'était monsieur "à peu près". Rien de trop précis ou nécessitant une attention un tant soit peu soutenue ne pouvait lui être demandé. Chez lui, Bob, c'était un tiers de présence réelle, un tiers de désinvolture, un tiers de rêverie et aussi un bon tiers de paresse mais là, comme Marcel Pagnol le faisait dire à César :"ça dépend de la grandeuuuur des tieeeeers !"
Oh, il daignait bien mettre la table mais oubliait des couverts ou les verres étaient dissemblables, il descendait le sac des ordures mais négligeait de placer une nouvelle garniture dans la poubelle. Dans les piles de linge de Bob, sa femme s'escrimait à trier les affaires propres de celles à envoyer au lavage. Sur son bureau, les factures déjà réglées et celles encore à honorer gisaient pèle-mèle et ses chaussettes souvent dépareillées, si elles faisaient rire les enfants, finissaient par agacer sa douce et tendre.
Heureusement que dans "les choses du couple" son implication et son application relevaient de suffisamment de talent naturel pour satisfaire son épouse sans qu'il lui en coûtat trop d'effort ! Mais à cette exception près, d'importance il est vrai, cet homme laissait chez lui une assez forte impression d'inachevé, d'inaccompli.
Son épouse, par un de ces détours obscurs à l'âme masculine dont sont remplis les journaux et les cerveaux feminins, eut alors l'idée lumineuse de lui faire trois cadeaux simultanés : une Maserati 222 à la mécanique convenable mais aux peintures et garnitures surrannées, un énorme sac de chiffonnettes et un nécessaire complet de produits de décrassage, essorage, lustrage, asticage et finalement ressuscitage !
A l'image de Neile Adams qui avait offert une Ferrari 250 Lusso à son mari, l'acteur Steeve Mc Queen, une telle femme existait, oui oui, sans n'avoir rien à se faire pardonner, mais attention, ce n'était pas si simple, avec une idée précise derrière la tête, une tactique élaborée, un échaffaudage complexe et prémédité comme seules les femmes savent en assembler.
Elle commença devant son mari à lustrer l'extrémité d'une aile. "Regarde, ça marche bien ce produit". Le mâle, intéressé, souleva un sourcil ténébreux. Il s'y mit avec application et patience, n'avançant que lentement mais ne laissant derrière sa chiffonnette qu'un résultat parfait. Tel Forrest Gump qui, du jour au lendemain, s'était mis à courir sans trop savoir pourquoi et sans plus pouvoir s'arrêter, Bob entreprit de nettoyer de fond en comble, astiquer, rénover la Maserati (qui le méritait bien). Tout y passa, carrosserie, sièges, contre-portes, moteur et même châssis.
La nuit, carnets de notes signés, prières récitées, méditation effectuée, devoir conjugal accompli, il n'était pas rare qu'il abandonne son lit douillet et son épouse tendrement endormie pour descendre au garage et se glisser, non pas sous la couette, mais au péril de sa vie sous le châssis de la Masette montée sur câles pour nettoyer, parfois démonter, astiquer jusqu'à la faire reluire une pièce sous l'auto que personne ne verra jamais !
Inutile de préciser qu'il ne faisait plus rien d'autre à la maison : les ronces envahissaient le jardin, la voiture familiale qui avait laissé sa place au garage au profit de la Maserati changeait de couleur sous les couches multiples et emmélées de pollens divers, de fientes d'oiseaux et d'aiguilles de pins. La maison était un capharnaum et, sauf pour aller travailler, Bob ne se lavait même plus !
Son épouse commençait à douter sérieusement de la pertinence et de la justesse de ses calculs. C'est alors que se produisit un miracle : après six mois de dur labeur, la Maserati était enfin parfaite comme au jour de sa sortie d'usine, dedans, dehors, dessous, impeccable ! Bob posa lentement la chiffonnette qu'il tenait en main, leva les yeux et, pour la première fois depuis six mois, regarda autre chose que sa Maserati. Ce qu'il vit l'horrifia : le garage lui parut sordide, hideux, les étagères couvertes de dizaines de bidons éventrés, débouchés et sâles, des outils en vrac de partout, des milliers de chiffons dégoutants jetés aux quatre coins.
Un drap immaculé plus une bâche couvrant la Maserati, il entreprit de ranger, nettoyer, repeindre le garage. Il fallait un écrin digne à son bijou. Sa femme retrouva le sourire. Puis, par cercles concentriques de plus en plus larges autour de la Maserati, Bob s'attaqua à l'escalier, à la maison, à la jungle du jardin qui redevint pelouse. Sa femme était radieuse et fière de la réussite de son stratagème. Mais on ne pouvait plus arrêter Bob désormais. Tout y passait, de la cave au grenier. Maniaque, il devenait maniaque, perfectionniste à l'excès et, peu à peu, agressif. Il se mit à réprimander rudement les enfants qui mangeaient leurs gâteaux sur la banquette arrière de l'Opel Zafira en revenant de l'école. Son épouse se vit reprocher un manque de rigueur et de sérieux dans la tenue de la maison, l'éducation des enfants et même jusque dans ses tenues vestimentaires jugées trop négligées ! Elle ne souriait plus du tout. Son mari était passé d'un extrême à l'autre, le dilettante désinvolte s'était mué en E....erdeur de première !
Mais le summum fut atteint quand il lui suggéra de se faire remonter, par une chirurgie esthétique, ses paupières supérieures qu'il trouvait un peu tombantes.
Elle lui réplica du tac au tac : "et toi alors, ton double menton, tu l'as bien vu ?"
"justement", lui répondit-il, "j'ai pris rendez-vous pour un lifting du cou"
C'en fut trop, elle réfléchit toute une nuit et décida de passer au plan B : elle dégota une très très vieille, très crade, très abîmée Maserati Biturbo de la première heure, une qu'il mettra très très longtemps à retaper, plus un appareil photo pour bien illustrer toutes les étapes de la restauration, plus une inscription sur Maseratitude pour bien passer du temps à montrer à ses Maseratipotes comme il restaure bien son auto ...
Alors, pendant qu'elle entendait son mari taper à grands coups de marteau pour débloquer les écrous rouillés d'une roue, elle s'assit confortablement, sirota son thé vert et s'exclama : "non mais, refaire mes belles paupières à la Charlotte Rampling, miserattitude !"
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Re: Les nouvelles de Maseramo
Merci, Gun, d'avoir mis la couverture des "Maseratistes" dans les incontournables !
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Re: Les nouvelles de Maseramo
C'est bien légitime.
Toutes les nouvelles que tu as publié sont incontournables.
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Re: Les nouvelles de Maseramo
Je me suis laissé aller à un petit fantasme perso dans cette nouvelle du collectionneur : placer une barquette 300 S de course dans un salon et l'utiliser comme un canapé pour regarder la TV par dessus le saute vent !!! A dire vrai, j'ai piqué l'idée au gars qui m'a vendu la Ghibli qui avait placé dans son (grand) salon une Rolls Royce Twenty à carrosserie ouverte des années 20 et montait à bord pour regarder la télé !!! Y a encore plus dingue que moi !!!
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Re: Les nouvelles de Maseramo
T'as pas une photo?? C'est vraiment le genre de truc décalé que j'adore!
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