Les 420

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Chers amis Biturbistes de cœur, voici donc le douzième article du gros dossier Biturbo qui comprendra 20 articles au total :

http://www.maseratitude.com/viewtopic.php?f=11&t=9754

Comme d'habitude pour les sujets de ce dossier Biturbo, je commence par vous poster l'article que Classiche Masters m'a commandé pour leur forum :




Les 420

Devant le succès de la 425 sur les marchés d'exportation, Maserati lance en 1985 la 420 pour le marché italien où les voitures de plus de 2 litres étaient taxées à 38 % (contre 18 % jusqu'à 2 litres).
La 420 reprend la plupart des éléments de la 425 mais avec le moteur V6 2 litres Biturbo carburateur sans échangeurs du coupé Biturbo II poussé de 180 à 185 cv.

La même année 1985, Maserati présente la berline 4 portes 2 litres la plus performante de l'époque : la 420 S qui reçoit le 2 litres Biturbo carburateur avec échangeurs du coupé Biturbo S poussé de 205 à 210 cv. Les seulement 1175 kg de cette berline compacte très sportive sont propulsés du 0 à 100 km/h en 6.2 secondes (6 secondes en Ferrari 328). Les prises Naca sur le capot apportent de l'air frais aux échangeurs et identifient la 420 S par rapport à la 420.

1986, c'est l'arrivée de l'injection ! Les "séries 4" reçoivent les moteurs des Biturbo i et Si. La 420 i sans échangeurs (188 cv) succède à la 420 et la redoutable 420 Si (220 cv) prend la suite de la déjà très dynamique 420 S. Cependant, les modèles à carburateurs poursuivent leur carrière jusqu'à 1 an (pour la 420 S) après l'arrivée des modèles à injections, probablement pour écouler les stocks de moteurs déjà construits.


Specifications

Body
four doors, Sedan 5 seater, wheel base 2.60 m , monocoque designed by Pierangelo Andreani.


Engines
les 420 reprennent les moteurs des coupés Biturbo contemporains, avec un gain de 5 cv sur les moteurs à carburateur pour compenser les 90 kilogrammes supplémentaires de la berline. Ces moteurs à carburateur sont issus des Biturbo II et bénéficient donc des améliorations des Biturbo II par rapport aux premières Biturbo (Turbos refroidis par eau, MABC contrôlant électroniquement le boost des turbos, segments des pistons non chromés et ne raclant plus le Nigusil revêtant les chambres, différentiel Sensitork). Les moteurs à injections sont exactement ceux des coupés Biturbos.

420 : V6 2 Litres Biturbo carburateur sans échangeur 185 cv 215 km/h 1686 exemplaires de 1985 à 1986

420 S : V6 2 Litres Biturbo carburateur avec échangeurs 210 cv 220 km/h 254 exemplaires de 1985 à 1987

420 i : V6 2 Litres Biturbo injection sans échangeur 188 cv 215 km/h 1124 exemplaires de 1986 à 1988

420 Si : V6 2 Litres Biturbo injection avec échangeur 220 cv 225 km/h 524 exemplaires de 1986 à 1988


Competitors
Bien que chères, les 420 étaient commercialement intéressantes sur le marché italien car, pour bénéficier de performances équivalentes, il fallait dépasser les 2 litres et donc subir la taxation à 38 %.
Seule la 420 Si a été exportée et se trouvait en 1988 en concurrence avec les BMW 535i, les Lancia Thema 8.32 à moteur Ferrari, les Mercedes 190E 2.3 16.

Maserati 420 Si : V6 2 Litres Biturbo injection 220 cv 225 km/h 296 000 francs français
BMW 535i : L6 3.5 litres atmo 211 cv 232 km/h 292 100 francs français
Lancia Thema 8.32 : V8 3.2 litres atmo 215 cv 241 km/h 315 100 francs français
Mercedes 190E 2.3 16 : L4 2.6 litres atmo 185 cv 222 km/h 294 300 francs français

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Nous en arrivons au complément Maseratitude / Classiche Masters !

La famille des 420 (avec ses quatre modèles différents) appartient entièrement à la première génération des Biturbo, pourvue de la carrosserie originelle « Andreani » :

A la différence de la 425 qui ne reçut les améliorations dites « Biturbo II » qu’à partir de la moitié de 1985, toutes les 420 furent d’emblée dotées des turbos refroidis par eau, du MABC (Maserati Automatic Boost Control) contrôlant électroniquement le boost des turbos, des segments des pistons non chromés et ne raclant plus le Nigusil revêtant les chambres, du différentiel Sensitork. (à noter que les moteurs 2.5 litres n’ont jamais reçu de Nigusil donc cette histoire de segments chromés ne fut jamais un problème sur 425).

Bref, la fiabilité des 420 commençait à être sérieuse avec toutes ses améliorations.

Cette famille des 420 comprend donc :
- la 420 (carbu sans intercoolers 185 cv)
- la 420 S (carbu avec intercoolers 210 cv)
- la 420 i (injection sans intercoolers 188 cv)
- la 420 Si (injection avec intercoolers 220 cv)


Nous allons les passer successivement en revue

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La 420

Elle fut présentée en mars 1985. Son aspect est identique à celui de la 425 à l’exception des jantes peintes en couleur discrètement plus foncée sur la périphérie ajourée :

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L’exemplaire très élégant ayant servi pour ces photos d’usine était équipé de l’option sièges cuir (une seule couleur possible orangée) et des placages de bois sur les contreportes :

Les trois boutons de réglage des sièges avant sont une particulatité des Biturbo à 4 portes.

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Mais, comme la 425, la 420 était pourvue en série des tissus Azzuro et Amaranto Missoni. Cependant, à la différence de la 425, sans boiseries sur les contreporte. Ci-dessous une 420 en version intérieur Azzuro :

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Ci-dessous une belle 420 en intérieur Amaranto :

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Le moteur de la 420 est le V6 Biturbo à carburateur sans intercooler du coupé Biturbo. Mais le carburateur Weber double corps est un peu différent avec les deux papillons s’ouvrant de façon assynchrone, l’un après l’autre, contrairement au coupé où l’ouverture est synchrone. Extérieurement, le plenum enveloppant le carburateur dans son ambiance à air comprimé est un peu différent, strié sur la 420 :

lisse sur le coupé :

ci-dessous un coupé Biturbo de présérie avec un seul boudin amenant l'air au filtre et un vase d'expansion différent de la série.



La 420 connut un beau succès commercial. Elle fut produite à 1686 exemplaires (tous réservés au marché italien) sur une courte période de mars 1985 à novembre 1986 (où elle sera remplacée par la 420 i).

Avec 185 cv, 215 km/h et 6.9 secondes pour le 0 à 100 km/h, la 420 fut la berline 2 litres la plus performante de son époque … avant l’arrivée de la 420 S !

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La 420 S

La 420 S reprend le fantastique moteur de la Biturbo S (carbu, échangeurs de part et d’autre du plenum) poussé de 205 à 210 cv. Le plenum est lisse comme sur la Biturbo S :

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Les prises d’air type NACA viennent alimenter en air frais les échangeurs :

La 420 S fut présentée à la traditionnelle conférence de presse du 14 décembre 1985. Elle possède tous les stigmates de la Biturbo S mais appliqués sur une berline : prises d’air Naca, peinture sombre en bas de caisse, calandre avec la tige transversale portant le trident, anti brouillard jaunes, entourage des vitres de couleur sombre :

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Comme la Biturbo S, la 420 S n’est disponible qu’en deux couleurs : argento metallizato et rosso mais le rosso de la 420 S n’est pas le rosso Maserati du coupé, il est plus sombre et se nomme Rosso Cinnabar :

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L’intérieur des 420 S, rosso ou argento, reprend l’intérieur Missoni des coupés Biturbo S avec le cuir orangé sur les assises et l’alcantara clair sur les côtés, sans boiseries sauf sur le tableau de bord :

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A noter les 3 boutons de réglage des sièges, typiques des berlines Biturbo.


La casquette instruments est arrondie comme sur les Biturbo S II qui depuis mi 1985 remplacent les Biturbo S initiales à casquette rectangulaire :

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Une 420 S argento metallizato :

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Des images publicitaires usines :

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Les superbes photos de Sergio222 qui avait capté toute la beauté de cette 420 S en 2014 :

Cette 4 portes 5 places était vraiment super compacte par rapport à une 4200 !

210 cv nous paraissent une puissance raisonnable pour une bonne berline de nos jours mais à l’époque, dans une voiture de seulement 1180 kg comme la 420 S, les prestations dynamiques étaient de premier ordre toutes catégories confondues et même inégalées sur une berline 2 litres (218 km/h, 6.2 secondes de 0 à 100 km/h).

La 420 S a été produite sur une très courte période, de mai à décembre 1986 où elle fut remplacée par la 420 Si. La 420 S avait été prévue comme une série limitée de 250 exemplaires réservés tous au marché italien. Finalement, il y en eu 254 ce qui en fait une rareté assez recherchée en collection.


Eh bien nous avons examiné en détail les 420 à carburateur : la 420 « base » et la 420 S. Elles vont être remplacées fin 1986 et mi 1987 par leur descendance à injection : la 420 i et la 420 Si.

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La 420 i

Identique cosmétiquement à la 420, la 420 i reçoit en novembre 1986 le moteur injection sans intercooler du coupé Biturbo i, riche de 188 cv soit 3 cv de plus que la 420 à carburateur.

Les tubulures chromées bilatérales remontent l’air comprimé par les turbos droit et gauche et l’envoient directement (sans qu’il ne soit refroidi) dans la chambre rouge d’admission.


Voici un très bel exemplaire en vente par le réputé garage Cristiano Luzzago à Brescia :

L’équilibre des volumes tricorps de cette berline est vraiment excellent, je trouve. Les parechocs échancrés sont caractéristiques de la première période des Biturbo (avant 1988) et du tout début de la seconde, ils accentuent l’aspect dynamique et la finesse du profil :

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A l’intérieur, les 420 i avaient de série les tissus Missoni Azzuro ou Amaranto. En option le cuir orangé bien connu mais aussi, nouveauté de la 420 i, la possibilité de choisir le cuir beige Nuvolato qui sied très bien à cette berline noire :

Le restaurateur de cette somptueuse 420 i a malheureusement inclus des éléments de cuir orangé (casquette des instrument, soufflé du levier de vitesses, accoudoir) dans l’ensemble Nuvolato qui, d’usine, est ainsi (boiseries des contreportes optionnelles, comme la direction assistée et le toit ouvrant) :

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Mis à part ces éléments orangés à corriger à mon avis d’urgence, cette 420 i est vraiment très désirable !



La 420 i eut légèrement moins de succès que la 420 carbu qui avait atteint les 1686 exemplaires. Commercialisée sur le seul marché italien, la 420 i s’est écoulée à un honnête 1124 exemplaires de novembre 1986 à septembre 1988 où elle a été remplacée par une berline de seconde génération : la 422.

Il faut aussi dire que la 420 i a subi la concurrence interne de la 420 Si qui était très aboutie …

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La 420 Si


Nous en arrivons à la 420 Si, la quatrième 420 et la dernière chronologiquement mais, dit-on, les derniers seront les premiers ! Effectivement, la 420 Si fut bien la première en terme de prestations ! Récupérant le titre de berline 2 litres la plus performante du marché, la 420 Si détrôna la 420 S qui avait elle-même détrôné la 420.

La 420 Si n’était disponible qu’en deux couleurs de carrosserie : le gris moyen comme ci-dessus et le noir. A l’intérieur, tout cuir de série, une seule teinte possible dite « panna » (crème) :

Ci-dessus la brochure publicitaire de l’importateur pour Monaco. Vendue presque exclusivement en Italie, la 420 Si a cependant été proposée sur deux seuls marchés d’exportation : la France et Monaco. Voici la brochure monégasque :

Initialement prévue comme une série limitée à 500 exemplaires, soit le double de la 420 S qu’elle remplaçait, la 420 Si remplit bien ses objectifs et atteignit les 524 exemplaires produits de juin 1987 à décembre 1988.

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Une 420 Si noire :

La 420 Si reprenait exactement le 2 litres injection intercoolers frontaux 220 cv de la coupé Biturbo Si :

Les prises Naca ne servaient désormais plus à alimenter les intercoolers (placés verticalement devant le radiateur d’eau) mais seulement à ventiler le compartiment moteur et à assurer une esthétique « sport » très sympatique. Une belle grise :

Avec 228 km/h en pointe et un 0 à 100 km/h en 6.2 secondes, la 420 Si était vraiment une 4 portes compacte ultradynamique. Ci-dessous une belle 420 Si noire du temps où les essayeurs …… essayaient !

Je vous remets son positionnement en termes de prix et de prestations en France en 1988 :



Maserati 420 Si : V6 2 Litres Biturbo injection 220 cv 228 km/h 296 000 francs français
BMW 535i : L6 3.5 litres atmo 211 cv 232 km/h 292 100 francs français
Lancia Thema 8.32 : V8 3.2 litres atmo 215 cv 241 km/h 315 100 francs français
Mercedes 190E 2.3 16 : L4 2.6 litres atmo 185 cv 222 km/h 294 300 francs français

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Avec la 420 Si s’achève en 1988 la première génération de Biturbo, celle à carrosserie Andreani. Le designer Marcello Gandini va très intelligemment retoucher la calandre, le bord d’attaque des ailes, du capot. Il va moderniser les Biturbo sans en dénaturer le dessin initial. La première de cette deuxième génération sera la 430 …

[Gilles l’helvète]

Toujours autant passionnant. Merci Alido.