Merci Ciscoauto pour ce document passionnant ! J'ai dévoré ces 19 pages d'échanges entre les principaux acteurs de l'époque, qui fourmillent d'anecdotes parfois déjà largement partagées, et parfois inédites. Je ne savais pas que Lamborghini avait acheté deux 3500 GT après s'être fait dépassé sur l'autoroute par une Dama Bianca !!!
La voici, photographiée à Modène, derrière l'usine :
Elle reste la parfaite interprétation du Gran Turismo de l'époque, notamment par la très grande fiabilité de son moteur. Il est notamment dans le document question de l'exemplaire photographié à 681'000 km en présence de Guerino Bertocchi ! (voir plus haut dans ce topic)
On prend également bien conscience de l'importance des réseaux de distribution au début des années 60, alors que le marketing n'en n'est qu'à ses balbutiements et que le retrait officiel de la compétition ne permet plus de véhiculer l'image de la marque. Intéressant encore de lire que la clientèle Ferrari n'est pas celle de Maserati, dont les clients roulent volontiers Jaguar ou Rolls-Royce.
Souvent, ceux qui ne connaissent pas la marque et son histoire prennent souvent Maserati pour un concurent de Ferrari et Lamborghini, ce n'est pas exact, Maserati est un peu différent.
Ce ne sont pas des pures sportives comme le sont par exemple les Alpine ou les Lotus, ni certaines Ferrari (pas toutes), bien que, et c'est rare, elles aient des moteurs dérivés de la compétition comme Maseramo l'a plusieurs fois montré.
Pour être plus précis, du temps de la 3500 GT/Sebring/Mistral, Maserati n'a jamais concurrencé la Ferrari 250 GT "passo corto" ou la légendaire GTO.
En revanche sur les Ferrari 250 GT, et 250 GT 2+2, Maserati a fait plus que concurrencer, il a fait mieux.
Si la puissance était équivalente, l'utilisation était moins caractérielle, l'insonorisation, le confort et la qualité de fabrication était meilleure. Sans compter que la ligne de Touring est amha plus réussie que celle de Pininfarina.
Et ceci a continué par la suite, des voitures plus polyvalentes, des machines à voyager avec un coeur de compétition.
Des voitures moins incisives mais moins fatigantes que les autres italiennes, plus raffinées.
Raffinement qui se retrouve dans la ligne souvent plus discrète, la qualité des intérieurs mais aussi raffinement technique.
Quelqu'un qui répare sa Bora (sur FC) avait d'ailleurs était étonné à quel point ces machines sont bien concues et bien réalisées.
Tout cela ne fait que souligner le génie et la réussite d'Alfieri qui n'a jamais hésité à prendre les plus belles et les plus innovantes solutions techniques.
Les deux Bougies par cylindre, le double arbre là encore assez tôt dans l'histoire, l'injection bien avant tout le monde, et quand Citroen a pris le relai des Orsi, l'hydraulique.
Cela a changé avec De Tomaso mais sous la direction d'Alfieri les Maserati sont des merveilles de raffinement technique, de conception et de réalisation.
Dernière modification par ciscoauto le sam. 14 mai 2016 09:51, modifié 1 fois.
Merci Ciscoauto, cet article est absolument E N O R M E ! Entendre Giulio Alfieri expliquer les tenants et aboutissants de l'histoire de ces modèles de rêve, c'est unique ! Grazie Mille !
Je suis d'accord avec toi, Ciscoauto. Dans sa période d'activité pour Maserati (1953-1975), Giulio Alfieri a réalisé des Maserati de route moins extrêmes que les Ferrari mais plus raffinées et agréables en Grand Tourisme et beaucoup plus exclusives que les Jaguar et Mercedes.
"quando turbo spira ...", Dante Alighieri dans "La Divina Commedia"
C'est un peu hors sujet du coup mais j'aurai bien illustrer en dehors de la 3500 GT pour insister sur le raffinement des Maserati, sur un exemple très parlant: une Ferrari BB et une Bora, deux sportives à moteur centrla mais à l'orientation différente.
Sur la Ferrari, la roue de secours est à l'avant (meilleure répartition des masses mais coffre inutilisable), tout est ouvert, la présentation intérieure est sportive et basique. Une pure sportive, merveilleusement dessinée par Fioravanti chez Pininfarina mais difficilement utilisable sur des longs trajets.
Sur la Bora, l'intérieur est plus luxueux mais ca va bien plus loin, la roue de secours est derrière le moteur, laissant un vrai coffre à l'avant, tout est capitonné avec de la moquette, le coffre, la baie moteur a en plus une couverture en moquette aussi (!). Sans compter l'assitance hydraulique pour le freinage, l'embrayage ou le réglage du pédalier.
Giugiaro et Alfieri ont fait ici une vraie GT de voyage, utilisable au long cours avec un raffinement inimaginable pour une voiture sportive !
Si la majorité des Maserati 3500 GT coupés ont été magnifiquement habillées par Touring, un exemplaire unique a été habillé par Moretti, un petit constructeur connu pour ses Fiat modifies, la "Moretti 750" ayant notamment rencontré un joli succès.
La photo ci-dessus, a été prise en 1966 au Salon de Genève, où la 3500 GT “Moretti” était présentée, avec sa ligne fastback qui rappelles sous certains angles l’Iso Grifo :
Merci Blu pour ton coup de projecteur sur ce modèle unique et peu connu de 3500 GT. Je n'avais vu qu'une photo d'elle dans un livre et je ne la connaissais pas vraiment avant ton post, mais j'ai cherché un peu :
il s'agit de AM101 1858. C'est une des dernières 3500 GT puisqu'il y en eu 2214 ou 2225 et qu'elle porte le n° 1858. De plus, la production de la 3500 GT s'arrêta fin 1964. Les établissements Moretti ont du prendre leur temps pour réaliser leur exemplaire présenté en 1966 à Genève, ou partir d'une 3500 GT Touring ?
De plus elle était à carburateurs d'emblée, semble-t-il bien.
La calandre a du être refaite. Je préfère celle que as montrée, Blu, celle de Genève 1966 avec la prise d'air sur le capot.
Les feux arrières semblent être ceux de la Fiat 124 coupé ?
Notez le casque de course sur le moyeu du volant :
Dernière modification par maseramo le dim. 29 mai 2016 20:18, modifié 2 fois.
"quando turbo spira ...", Dante Alighieri dans "La Divina Commedia"
Ciao Maseramo ! Il semble que le châssis provient d'une 3500 GT Touring, livrée neuve en 1962 au Danemark, et qu'il fut décidé en 1965 de la recarrosser chez Moretti suite à un accident.
Salve Blu, je suis content de t'avoir en direct sur Maseratitude Comment ça va ?
Merci pour cette date de 1962. On comprend mieux les carburateurs (les dernières 3500 GT étaient plutôt à injection) et la présentation à Genève après l'arrêt de production de la 3500 GT
"quando turbo spira ...", Dante Alighieri dans "La Divina Commedia"
Merci Ciscoauto pour le partage de cette belle publicité d'époque
Faut reconnaître que la BMW 507 était extrêmement moderne de ligne par rapport à la concurrence, quelle allure !
C'est peut-être finalement la raison de son échec commercial (seulement 254 exemplaires produits à la fin des années 50) et ce qui explique sa côte stratosphérique aujourd'hui en collection...
La seule avec la Maserati et la DB4 à être tout en aluminium, un superbe objet de carrosserie. Le moteur est sympa mais il n'a pas la puissance de ses concurrentes et BMW n'avait pas l'image des autres, tout en étant aux meme prix, amha les raisons sont plutôt à chercher par là. La 250 GTE parait empâtée à côté.
Blu Sera a écrit :
Voici une liste de prix, dégotée par Philippe, avec étonnamment le coupé injection vendu plus cher que le spyder carbu
Super documentation comme d'habitude. J'ai peut être une explication pour ces tarifs étonnament proche.
Le coupé était une carrosserie Alu, faite chez Touring, alors que le Spyder est en acier fait chez Vignale.
Peut être que le travail de l'Alu est plus fastidieux et les tarifs de Touring à l'époque plus élevés?
Comment ça va ?
