Lucia Di Lorenzo a hérité de la fabuleuse collection de son père qui fut un Maseratiste convaincu, roulant quotidiennement, sa vie durant, en Maserati qu'il a toutes conservées. Vous reconnaîtrez A6 1500 GT, 3500 GT, Sebring série 1, Quattroporte I puis III, Mexico, Ghibli I, Indy, Bora, Merak, Khamsin. Mais il a aussi acheté des dizaines d'autres voitures, certaines de course dont une superbe barquette Osca des années 50 et une Cisitalia de 1949.
https://www.youtube.com/watch?v=2Cw4wyQ ... e=youtu.be
Collection Di Lorenzo
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Collection Di Lorenzo
Dernière modification par maseramo le mer. 3 janv. 2018 00:19, modifié 1 fois.
"quando turbo spira ...", Dante Alighieri dans "La Divina Commedia"
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Re: Collection Di Lorenzo
Grazie Maseramo pour ce beau cadeau de début d'année 2018
Dommage que je ne parle pas Italien pour écouter les paroles de sa fille.
Mais les images et la musique sont là.
Dominique
3200GTA
Dommage que je ne parle pas Italien pour écouter les paroles de sa fille.
Mais les images et la musique sont là.
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Re: Collection Di Lorenzo
Qu'à cela ne tienne, Domi, voici la traduction des propos de cette femme passionnée :
Mon père était passionné d'automobiles, de tout type d'automobiles depuis l'enfance. A la fin des années 70, alors qu'il était encore inconnu, il acheta une Ford T, une Balilla et ... une Topolino. On lui disait : "tu es fou d'acheter ces vieilleries". En fait, c'était une bonne intuition. Peu à peu, on commença à lui proposer des voitures d'époque dont on voulait se débarrasser et qui n’intéressaient pas grand monde. Comme il était passionné et avait alors des possibilités financières, mon père acheta un peu tout ce qui se présentait, construisit ce garage et a commencé à organiser sa collection mais il n'en profita pas très longtemps car il mourut en 1987 et moi, je me suis retrouvée avec ce splendide patrimoine.
Mon père était un maseratiste convaincu, vraiment un amoureux des Maserati, de sorte que dans sa collection, il y a beaucoup de Maserati. Quasiment toute la production depuis les années 50 y est représentée car mon père a toujours conduit des Maserati comme voiture de tous les jours.
Quand vous êtes vous rendue compte d'avoir été contaminée par cette passion ?
Hé, tout de suite ! A 7 ans, je savais déjà conduire. ça me plaisait, ça me plaisait beaucoup.
Mon père, à chaque fois qu'il achetait une nouvelle voiture, me faisait monter et m'amenait faire un tour même si je ne pouvais pas encore la conduire, n'ayant pas de permis. J'ai tout de suite aimé les manifestations de voitures d'époque et les épreuves de régularité, ça me plait la régularité. Les premières années, mon père m'a laissée conduire seulement la MG parce qu'elle était solide et pas trop rapide pour une nouvelle titulaire du permis. Puis peu à peu, j'ai conduit toutes les autres et je suis tombée amoureuse de l'Osca (sourires et rires).
Comment votre père a-t-il acquis l'Osca ?
A cause d'un commerçant de Rome qui avait un peu escroqué mon père mais, heureusement, au milieu des escroqueries, il lui a donné l'Osca.
Et la Cisitalia ?
Ah la Cisitalia est une voiture très intéressante qui est née en 1948-1950 à Palermo, construite par les Officine Tarantino sur un châssis (tubulaire) Colombo avec un moteur Fiat. Le baron La Motta qui était un pilote de course de l'époque, courait uniquement sur des voitures blanches et elle lui fut livrée blanche. Quand elle est arrivée chez nous, au début des années 80, elle était rouge et avait été grossièrement conservée. J'ai décidé de la restaurer dans les années 90 à cause de sa grande valeur. On a fait énormément de recherches, retrouvé de nombreuses photo d'époque. On a fait une restauration fidèle et la voici blanche, comme à l'origine.
Une autre chose "bellissima" : au tour de Sicile historique, nous arrivons avec la Cisitalia à peine restaurée et nous la garons sur la place Politeama (devant le théatre de Palermo). Pour la restaurer, nous avions étudié tout l'historique de la voiture et nous avions vu le nom d'un certain Giovanni Cassales auquel le baron La Motta avait confié la Cisitalia pour la course de cote du mont Pellegrino.
Alors que nous étions sur la place, s'approche un vieux monsieur, plus de 80 ans, qui s'écrit : "c'est la mienne" ! C'était Giovanni Cassales, fou de joie de retrouver sa Cisitalia. On lui a donné rendez-vous 5 jours plus tard et nous avons fait un tour avec lui en Cisitalia à travers Palermo. Ce fut une belle émotion.
Qu'est-ce qui vous enthousiasme le plus dans le monde de la voiture de collection et celui des épreuves de régularité ?
Le fait que c'est un monde de passionnés, vraiment de grands passionnés, des personnes qui peuvent avoir de 1 à 30 voitures mais qui parlent de leurs voitures comme si ils parlaient de leurs enfants, avec le même enthousiasme.
Et à l'inverse, qu'est-ce qui vous dérange dans ce monde ? Qu'est-ce que vous aimeriez changer ?
Ce qui me déplaît beaucoup, c'est l'utilisation des ordinateurs sur les autos d'époques. Ces systèmes très sophistiqués jurent sur ces voitures et effacent l'habileté du pilote et du chronométreur.
Vous vous sentez plus collectionneuse ou gardienne ?
Bonne question ! Je voudrais être une gardienne meilleure mais c'est très fatigant de suivre de très près toutes ces voitures.
Si vous deviez lancer un appel aux nouvelles générations pour provoquer des vocations de collectionneur, que diriez-vous ?
Essayer-les ! Essayez ces voitures ! Conduisez-les ! C'est une émotion complètement différente ! Aujourd'hui, nous conduisons des voitures que n'importe qui peut conduire, toutes électroniques, qui répondent quelque soit la façon dont on les commande. On peut très difficilement comprendre ce que signifie conduire une voiture d'époque si l'on a conduit que des Micra, Audi ou Fiat modernes. Conduire une voiture d'époque, c'est autre chose. ça crée une intimité avec ces voitures. Et il faut essayer. C'est la raison pour laquelle j'emmène mes enfants avec moi, pour qu'ils entendent le bruit pendant la course, même si ils se plaignent : "il y a trop de bruit, je ne réussis pas à parler". Mais ils s'habituent à cette musique, à ressentir les réactions de la voiture. Il faut essayer. Avec les paroles, on ne les convaincra jamais. ça semble un monde pour les vieux, celui des voitures d'époque !
Mon père était passionné d'automobiles, de tout type d'automobiles depuis l'enfance. A la fin des années 70, alors qu'il était encore inconnu, il acheta une Ford T, une Balilla et ... une Topolino. On lui disait : "tu es fou d'acheter ces vieilleries". En fait, c'était une bonne intuition. Peu à peu, on commença à lui proposer des voitures d'époque dont on voulait se débarrasser et qui n’intéressaient pas grand monde. Comme il était passionné et avait alors des possibilités financières, mon père acheta un peu tout ce qui se présentait, construisit ce garage et a commencé à organiser sa collection mais il n'en profita pas très longtemps car il mourut en 1987 et moi, je me suis retrouvée avec ce splendide patrimoine.
Mon père était un maseratiste convaincu, vraiment un amoureux des Maserati, de sorte que dans sa collection, il y a beaucoup de Maserati. Quasiment toute la production depuis les années 50 y est représentée car mon père a toujours conduit des Maserati comme voiture de tous les jours.
Quand vous êtes vous rendue compte d'avoir été contaminée par cette passion ?
Hé, tout de suite ! A 7 ans, je savais déjà conduire. ça me plaisait, ça me plaisait beaucoup.
Mon père, à chaque fois qu'il achetait une nouvelle voiture, me faisait monter et m'amenait faire un tour même si je ne pouvais pas encore la conduire, n'ayant pas de permis. J'ai tout de suite aimé les manifestations de voitures d'époque et les épreuves de régularité, ça me plait la régularité. Les premières années, mon père m'a laissée conduire seulement la MG parce qu'elle était solide et pas trop rapide pour une nouvelle titulaire du permis. Puis peu à peu, j'ai conduit toutes les autres et je suis tombée amoureuse de l'Osca (sourires et rires).
Comment votre père a-t-il acquis l'Osca ?
A cause d'un commerçant de Rome qui avait un peu escroqué mon père mais, heureusement, au milieu des escroqueries, il lui a donné l'Osca.
Et la Cisitalia ?
Ah la Cisitalia est une voiture très intéressante qui est née en 1948-1950 à Palermo, construite par les Officine Tarantino sur un châssis (tubulaire) Colombo avec un moteur Fiat. Le baron La Motta qui était un pilote de course de l'époque, courait uniquement sur des voitures blanches et elle lui fut livrée blanche. Quand elle est arrivée chez nous, au début des années 80, elle était rouge et avait été grossièrement conservée. J'ai décidé de la restaurer dans les années 90 à cause de sa grande valeur. On a fait énormément de recherches, retrouvé de nombreuses photo d'époque. On a fait une restauration fidèle et la voici blanche, comme à l'origine.
Une autre chose "bellissima" : au tour de Sicile historique, nous arrivons avec la Cisitalia à peine restaurée et nous la garons sur la place Politeama (devant le théatre de Palermo). Pour la restaurer, nous avions étudié tout l'historique de la voiture et nous avions vu le nom d'un certain Giovanni Cassales auquel le baron La Motta avait confié la Cisitalia pour la course de cote du mont Pellegrino.
Alors que nous étions sur la place, s'approche un vieux monsieur, plus de 80 ans, qui s'écrit : "c'est la mienne" ! C'était Giovanni Cassales, fou de joie de retrouver sa Cisitalia. On lui a donné rendez-vous 5 jours plus tard et nous avons fait un tour avec lui en Cisitalia à travers Palermo. Ce fut une belle émotion.
Qu'est-ce qui vous enthousiasme le plus dans le monde de la voiture de collection et celui des épreuves de régularité ?
Le fait que c'est un monde de passionnés, vraiment de grands passionnés, des personnes qui peuvent avoir de 1 à 30 voitures mais qui parlent de leurs voitures comme si ils parlaient de leurs enfants, avec le même enthousiasme.
Et à l'inverse, qu'est-ce qui vous dérange dans ce monde ? Qu'est-ce que vous aimeriez changer ?
Ce qui me déplaît beaucoup, c'est l'utilisation des ordinateurs sur les autos d'époques. Ces systèmes très sophistiqués jurent sur ces voitures et effacent l'habileté du pilote et du chronométreur.
Vous vous sentez plus collectionneuse ou gardienne ?
Bonne question ! Je voudrais être une gardienne meilleure mais c'est très fatigant de suivre de très près toutes ces voitures.
Si vous deviez lancer un appel aux nouvelles générations pour provoquer des vocations de collectionneur, que diriez-vous ?
Essayer-les ! Essayez ces voitures ! Conduisez-les ! C'est une émotion complètement différente ! Aujourd'hui, nous conduisons des voitures que n'importe qui peut conduire, toutes électroniques, qui répondent quelque soit la façon dont on les commande. On peut très difficilement comprendre ce que signifie conduire une voiture d'époque si l'on a conduit que des Micra, Audi ou Fiat modernes. Conduire une voiture d'époque, c'est autre chose. ça crée une intimité avec ces voitures. Et il faut essayer. C'est la raison pour laquelle j'emmène mes enfants avec moi, pour qu'ils entendent le bruit pendant la course, même si ils se plaignent : "il y a trop de bruit, je ne réussis pas à parler". Mais ils s'habituent à cette musique, à ressentir les réactions de la voiture. Il faut essayer. Avec les paroles, on ne les convaincra jamais. ça semble un monde pour les vieux, celui des voitures d'époque !
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Re: Collection Di Lorenzo
Merci merci Alido!!!!
Dominique
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Re: Collection Di Lorenzo
Merci Alido, beau cadeau pour nous tous.
PLM
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Re: Collection Di Lorenzo
Belle histoire de famille, où la passion est contagieuse ! Merci Maseramo pour la traduction simultanée
- Froggie
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Re: Collection Di Lorenzo
Ca c'est sympa Alido, et bien utile pour les mal-comprenants, merci!
Super interview faisant l'éloge de la passion du collectioneur.
On remarque aussi que parmi toutes ces voitures, ce sont les Maserati qu'il conduisait comme voitures de tous les jours, il doit bien y avoir une raison
Super interview faisant l'éloge de la passion du collectioneur.
On remarque aussi que parmi toutes ces voitures, ce sont les Maserati qu'il conduisait comme voitures de tous les jours, il doit bien y avoir une raison